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LA GENEROSITÉ RÉUNIE A L'HEROISME DANS LE CARACTÈRE DU MARIN DU PETIT-THOUARS.

EXTRAIT DES ANNALES MARITIMES, 1817

RISTIDE DU PETIT-THOUARS, capitaine de vaisseau de la marine française, 'naquit en 1760, au château de Boumois, près de Saumur. Envoyé à l'école militaire de la Flèche, la lecture de Robinson Crusoë éveilla en lui le goût des courses maritimes. Il composa, dans le même genre, un roman dont il était le héros, et voulut réaliser son roman en s'échappant avec un de ses camarades pour aller s'embarquer à Nantes comme mousse. On courut après eux; et lorsqu'on les eut retrouvés, on allait les punir sévèrement, quand Dolomieu, qui se trouvait en garnison à la Flèche, et auquel le caractère de du Petit-Thouars avait plu singulièrement, obtint sa grâce. A la suite d'un examen, qu'il subit avec distinction, il fut reçu garde-marine. Depuis, il s'est trouvé au combat d'Ouessant, à la prise du fort Saint-Louis du Sénégal, au combat de la Grenade, et à beaucoup d'autres affaires, sur le vaisseau le Fendant commandé par M. de Vaudreuil. Vers la fin de la guerre, il passa sur la Couronne.

On disait alors que la Pérouse avait échoué sur une île déserte. Tout à coup du Petit-Thouars se représenta le sort affreux de cet officier et de ses compagnons d'infortune; et comme ses pensées étaient sans cesse tournées vers les courses lointaines et hasardeuses, aussitôt son imagination s'enflamma. Il forma le projet d'aller à sa recherche, et publia un prospectus pour cette expédition, qui devait se terminer par la traite

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des pelleteries de la côte nord-ouest de l'Amérique septentrionale. Un de ses frères, officier au régiment de la Couronne, aujourd'hui botaniste distingué, et l'un des collaborateurs de la biographie, se réunit à lui. Les souscriptions n'ayant pas fourni des fonds suffisants pour subvenir aux frais de l'armement, les deux frères vendirent leur légitime afin d'y faire face. Louis XVI, ami de tous les projets qui avaient pour but le soulagement de l'humanité, avait souscrit à l'entreprise; mais la gravité des circonstances empêcha cet infortuné monarque de suivre le vœu de son cœur. Du Petit-Thouars, après bien des traverses, partit le 2 août 1792. Ce qui le contraria le plus, ce fut la nécessité où il se trouva d'abandonner son frère, mis révolutionnairement en prison; celui-ci, délivré plus heureusement qu'on ne pourrait l'espérer, put partir un mois après pour l'Ile-de-France, où les deux frères s'étaient donné rendez-vous mais c'en était fait, ils ne devaient plus se revoir. Du Petit-Thouars, arrivé à l'île de Sel, l'une des îles du cap Vert, y sauva des horreurs de la famine quarante Portugais qu'il transporta à l'île Saint-Nicolas. La disette se faisait aussi sentir à Saint-Nicolas : du Petit Thouars, dont le caractère distinctif était la bonté, et qui de sa vie n'avait jamais rien su refuser au malheureux, à tel point qu'il lui est arrivé quelquefois de s'imposer les plus dures privations pour les secourir, ne put résister au spectacle de désolation qui lui était offert; il donna presque tous ses vivres aux habitants, qui, à son départ, ayant à leur tête l'évêque du lieu, l'accompagnèrent sur le rivage, en exprimant par les bénédictions les plus sincères leur vive reconnaissance. Mais à peine est-il sur mer qu'une maladie affreuse lui enlève en peu de jours le tiers de son équipage: alors il prend le parti de gagner l'Ile-de-France de Noronha, qui était la terre la plus proche. Les Portugais, devenus extrêmement défiants par les événements qui se passaient en France, l'arrêtent malgré ses justes réclamations, et saisissent son bâtiment qui échoue en entrant à Fernamboue. Ainsi son expédition est empêchée sans retour. On le conduit, contre le droit des gens, prisonnier à Lisbonne. Il y essuie une assez longue captivité. A peine est-il relâché, qu'il part pour

l'Amérique septentrionale, après avoir distribué à son équipage 6,000 francs, que le gouvernement portugais lui avait remis pour le produit de la vente des débris de son navire.

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Vint l'époque de l'expédition d'Egypte du Petit-Thouars n'y fut pas oublié, et on lui donna le commandement du Tonnant, vieux vaisseau de quatre-vingts canons, sur lequel il eut le plaisir de posséder Dolomieu, son ami et le protecteur de son enfance. Parvenu au terme de sa destination, la flotte qui devait en repartir fut retenue dans la rade d'Aboukir par les ordres imprudents du général en chef. Bientôt (à la fin de juillet 1798) on signale la flotte anglaise commandée par Nelson. Un conseil est convoqué à bord de l'amiral du Petit Thouars dit « qu'on est perdu si on attend Nelson dans la position fausse où l'on est, et qu'il faut appareiller sans délai. >> Quelqu'un ayant improuvé avec aigreur cet avis salutaire : «Je ne sais ce que l'on fera, reprit du Petit-Thouars avec une indignation concentrée, mais on peut être sûr que dès que je serai à mon bord, mon pavillon sera cloué au mat. » Il se battit avec intrépidité contre les vaisseaux ennemis déjà victorieux, et termina glorieusement sa trop courte carrière dans cette journée qui fut fatale à tant de braves.

LE GRENADIER DE LA VIEILLE-GARDE, NARCISSE

DAROUX.

PRIX MONTYON, 1834

AROUX, Narcisse, demeurant au hameau de Verte-Fontaine, commune de Fontaine-Lavaganne, canton de Marseille, arrondissement de Beauvais, département de l'Oise, est un ancien grenadier de la vicille garde. At'teint de cécité depuis dix-huit ans, il n'a pour tout revenu que les quatre sous par jour qu'il gagne à battre en grange, et sur lesquels il faut, indépendamment

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de lui-même, nourrir sa fille et sa femme, qui, frappée d'aliénation mentale, est hors d'état de travailler. Il avait admis chez lui, comme pensionnaire, M. de Foucauld, ancien officier, qui lui payait 65 fr. par trimestre. Mais les 600 fr. que ce militaire recevait annuellement de la liste civile, et qui formait tout son revenu, ayant cessé d'être payés, et, celui-ci se trouvant dans l'impossibilité de remplir à l'avenir ses engagements avec Daroux, et aussi le rembourser de ce qu'il lui devait pour le passé, il voulut se retirer: « Où irez-vous? lui dit Daroux, que deviendrez-vous? » et pendant deux ans et demi qu'a été suspendu le paiement de cette pension, qui semblait ne pas devoir être rétablie, Daroux a continué à pourvoir à tous les besoins de son hôte, et même à lui fournir du tabac, lui qui à peine avait du pain. Il est à remarquer que Daroux n'écoutait en cela que la bonté de son cœur ; M. de Foucauld n'a point été son officier, il n'y a point d'autres liens entre eux que ceux qui ont été formés par le malheur et la pitié.

Ces faits, attestés par le préfet du département de l'Oise, le sont aussi par le maire et les notables de la commune.

LE GRAND-DUC LEOPOLD MAUPERTUIS.

EXTRAIT DE LA MORALE EN ACTION.

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E célèbre Maupertuis, qui accompagnait le roi de Prusse à la guerre, fut fait prisonnier à la bataille de Malwitz, et conduit à Vienne. Le grand-duc de Toscane, depuis empereur, voulait voir un homme qui avait tant de réputation; il le traita avec estime et lui demanda s'il ne regrettait pas quelques uns des effets que les hussards lui avaient enlevés. Maupertuis, après s'être longtemps fait presser, avoua qu'il avait voulu sauver une excellente montre de Gréham, dont il

se servait pour ses observations astronomiques. Le grand-duc, qui en avait une du même horloger, mais enrichie de diamants, dit au mathématicien français: « C'est une plaisanterie que

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les hussards ont voulu vous faire; ils m'ont rapporté votre montre; la voilà, je vous la rends.

ABOLITION DES SACRIFICES HUMAINS PAR L'INFLUENCE DU CHRISTIANISME.

EXTRAIT DE LA VIE DES SAINTS, PAR BAILLET.

u VIIe siècle, sous Clovis II, naquit S. Vulfran ou Wulfran, dans une petite ville, à trois lieues ouest de Fontainebleau; appelé à l'archevêché de Sens, il honora la dignité de son siége et en remplit le ministère par ses rares vertus, toujours assidu à instruire son troupeau, mais plus exact encore à pratiquer lui-même le bien qu'il enseignait aux autres. Deux ans

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