Quoi que puisse à nos yeux offrir la nouveauté, L. N. A MONSIEUR CORNEILLE EN FAVEUR DE SA VEUVE. CORNEILLE, que ton chant est doux ! BURNEL. A MONSIEUR CORNEILLE. Qu'on a plus de gloire à l'aimer3 1. Tel est le texte de l'édition originale; peut-être faut-il lire . d'avoir sa liberté. » 2. Dans l'édition originale : « à son mérite. » 3. Dans l'édition originale : « de l'aimer. » Que de raison à s'en défendre, A plus d'éclat qu'il n'eut jamais, MARCEL. A MONSIEUR CORNEILLE SUR SA VEUVE. STANCES. DIVIN esprit, puissant génie, Tu vas produire en moi des miracles divers; Il te falloit, pour m'y contraindre, Faire une belle Veuve et lui donner des traits Digne sujet de mille flammes, Incomparable Veuve, ori.ement de ce temps, Mes sens sont aujourd'hui l'un de l'autre envieux : Et ta beauté la veut arracher par les yeux. 1. Ainsi dans la première édition; mais c'est sans doute peust, c'est-à-dire put, qu'il faut lire. Quand on te voit, les plus barbares A tes charmes sans fard et tes naïfs appas Donneroient mille cœurs, et des choses plus rares S'ils en pouvoient avoir, pour ne te perdre pas. Lorsqu'on t'entend, les plus critiques Pour plaire à mon amour manque à notre amitié; Prends donc en gré tant de franchise, Et ne t'étonne pas si ceci ne vaut rien. Dans ce rang qui n'est pas à tout chacun permis, VOILLE. STANCES SUR LES OEUVRES DE MONSIEUR CORNEILLE. CORNEILLE, Occupant nos esprits, Fait voir par ces divins écrits La nature tout à loisir A pris un extreme plaisir Apollon forma ton esprit, Et d'un soin merveilleux t'apprit L'oracle du siècle où nous sommes, BEAULIEU. A LA VEUVE DE MONSIEUR CORNEILLE. SONNET. CLARICE, un temps si long sans te montrer au jour Mais tant de grands esprits, ravis de ton amour, Parois donc librement, sans craindre que tes charmes Exposée aux efforts d'un second ravisseur; Puisque de la façon que tu te fais paroître, A. C. ARGUMENT. ALCIDON, amoureux de Clarice, veuve d'Alcandre et maîtresse de Philiste, son particulier ami, de peur qu'il ne s'en aperçut, feint d'aimer sa sœur Doris, qui ne 2. 1. Tel est le texte de 1634. Peut-être faudrait-il lire les hommes. L'impression de Mélite fut achevée, comme nous l'avons dit, au mois de février 1633, et celle de la Veuve au mois de mars 1634. 3. Le texte de cette phrase, tel que nous le donnons ici, est par s'abusant point par ses caresses, consent au mariage de Florange, que sa mère lui propose. Ce faux ami, sous un prétexte de se venger de l'affront que lui faisoit ce mariage, fait consentir Célidan à enlever Clarice en sa faveur, et ils la mènent ensemble à un château de Célidan. Philiste, abusé des faux ressentiments de son ami, fait rompre le mariage de Florange: sur quoi Célidan conjure Alcidon de reprendre Doris et rendre Clarice à son amant. Ne l'y pouvant résoudre, il soupçonne quelque fourbe de sa part, et fait si bien qu'il tire les vers du nez à la nourrice de Clarice, qui avoit toujours eu une intelligence avec Alcidon, et lui avoit même facilité l'enlèvement de sa maîtresse ; ce qui le porte à quitter le parti de ce perfide de sorte que ramenant Clarice à Philiste, il obtient de lui en récompense sa sœur Doris. EXAMEN. CETTE comédie n'est pas plus régulière que Mélite en ce qui regarde l'unité de lieu, et a le même défaut au cinquième acte, qui se passe en compliments pour venir à la conclusion d'un amour épisodique, avec cette différence toutefois que le mariage de Célidan avec Doris a plus de justesse dans celle-ci que celui d'Éraste avec Cloris dans l'autre. Elle a quelque chose de mieux ordonné pour le temps en général, qui n'est pas si vague que dans Mélite, et a ses intervalles mieux proportionnés par cinq jours consécutifs. C'étoit un tempérament que faitement conforme à celui de l'édition de 1634. Nous croyons devoir en avertir, parce qu'en voyant l'embarras de la construction et l'emploi irrégulier d'aperçut pour aperçoive, on pourrait être tenté de supposer ici quelque faute d'impression. |