Tu seras chátré dé ta témérité.: Sire, répond l'agneau, que votre majesté Plus de vingt pas s au-dessous d'elle Tu la troubles! reprit cette bête cruelle; Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens; Vous, vos bergers et vos chiens. Le loup l'emporte, et puis le mange, XI. L'HOMME ET SON IMAGE. DUC DE LA ROCHEFOUCAUL D. POUR M. LE DUG DETA Un homme, qui s'aimait sans avoir de rivaux, Passait dans son esprit pour le plus beau du monde: Il accusait toujours les miroirs d'être faux, Les conseillers muets dont se servent nos dames : ́Que fait notre Narcisse ? (1) il se va confiner Il s'y voit, il se fache; et ses yeux irrités On voit bien où je veux venir. Je parle à tous; et cette erreur extréme Est un mal que chacun se plaît d'entretenir. Notre âme, c'est cet homme amoureux de lui-même ; Tant de miroirs, ce sont les sottises d'autrui, Miroirs, de nos défauts les peintres légitimes . Et quand au canal, c'est celui Que chacun sait, le livre des Maximes. (2) 1 Jeune homme qui devint amoureux de lui-même. 2 Celui des maximes morales, composé par le duc de la ROchefoucauld. XII. LE DRAGON A PLUSIEURS TÊTES, ET LE DRAGON A PLUSIEURS QUEUES. UN envoyé du grand Seigneur Préférait, dit l'histoire, un jour chez l'empereur; Notre prince a des dépendans Qui de leur chef sont si puissans, Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée. Le chiaoux, homme de sens Ce que chaque électeur peut de monde fournir ; D'une aventure étrange, et qui pourtant est vraie. Et je crois qu'à moins on s'effraie. Ne put venir vers moi, ni trouver d'ouverture. Quand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef, D'étonnement et d'épouvante. Ce chef passe, et le corps ; et chaque queue aussi : De votre empereur et du nôtre. XIII. LES VOLEURS ET L'ANE. POUR un åne enlevé deux voleurs se battaient : L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre. Tandis que coups de poings trottaient, Et que nos champions songeaient à se défendre, Arrive un troisième larron, Qui saisit maître Aliboron. (1) L'ane, c'est quelquefois une pauvre province: Comme le Transilvain, le Turc et le Hongrois: De nul d'eux n'est souvent la province conquise; 1 Nom burlesque qu'on donne à l'âne. Ide. personnes: La louange chatouille et gagne les esprits: Voyons comme les dieux l'ont quelquefois payée. L'éloge d'un athlète, et la chose essayée, qua odmo Le poète d'abord parla de son héros.n De Castor et Pollux (3) ne manque pas d'écriress Faisait les deux tiers de l'ouvrage. noon of L'athlète avait promis d'en payer un talent.: Mais quand il le vit, le galant N'en donna que le tiers; et dit, fort franchement, f Venez souper chez moi nous ferons bonne vie; |