Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

1° Liste des cartes. Carte de la partie de l'Arabie Pétrée quicomprend les positions d'Elath, Aziongaber, Cades et du mont Hor. 2° Carte de l'Arabic Pétrée, comprenant une partie de la Palestine et de l'Égypte, depuis Jérusalem jusqu'au Caire, dessinée d'après nature en 1484, par Ehrard Rewick. 3° Réduction à la même échelle des cartes de l'Arabie Pétrée levées par Pococke en 1730, Niebuhr en 1763, Burckhardt en 1816, et Ehrenberg en 1824.-4° Réduction à la même échelle des cartes de l'Arabie Pétrée levées ou dressées par d'Anville en 1764, la commission d'Égypte en 1802, Rüppel en 1826, et Lapie en 1828. — 5o Carte de l'Arabie Pétrée, d'une partie de l'Égypte et de la Palestine, avec l'indication du voyage des Israélites, peinte par Richard Haldingham. -6° Voyage des Israélites dans le désert, pour servir à l'intelligence du commentaire géographique sur la Bible. -7° Relevé topographique de Ouadi Zackal et de la côte près de Dahab, pour indiquer la position de Madian. 8° Carte de la péninsule du Sinaï, pour servir à l'intelligence de la route, des stations et du séjour des Israelites dans le désert.-9° Carte itinéraire pour servir à l'intelligence de la sortie d'Égypte et du passage de la Mer Rouge.- 10° Carte du golfe de Suez, réunissant les différentes opinions qui ont été émises sur le passage de la Mer Rouge. 11° Relevé topographique de Ouady Feyran et de ses affluents, pour servir à intelligence de l'itinéraire des Israélites. 12° Plan topographique du massif de rochers du milieu desquels s'élèvent le Sinaï, Horeb et le mont Sainte-Catherine. 13o Carte du golfe de l'Akabah, pour l'intelligence des positions d'Aziongaber et d'Elath.

2° Approbation de Mgr l'archevêque de Paris. « Nous, Denis» Auguste Affre, archevêque de Paris, avons approuvé et approuvons, » par c s présentes, un livre ayant pour titre : Commentaire géogra» phique sur l'Exode et les Nombres, par M. Léon de Laborde. - Cet » ouvrage, que distinguent une connaissance parfaite et une descrip>>tion exacte des lieux indiqués dans l'Exode et les Nombres, n'est pas >> moins recommandable par l'attachement à la foi chrétienne, dont le » savant commentateur fait une profession non équivoque.

» DENIS,

Archevêque de Paris. »

[blocks in formation]

Avantages à retirer de la lecture de la Bible. - Difficultés de cette lec

ture.

Secours apportés par les voyages en Palestine. - Suite de ces voyages. Projet de M. l'abbé Ladvocat. Examen du travail de M. Léon de Laborde.- Quelques rectifications. flexions sur les miracles.

Quelques ré

La Bible, sans parler même de l'inspiration divine qui présida à sa composition, est, à coup sûr, le plus excellent comme le plus ancien des livres ; c'est là, et là seulement, que l'on trouve les véritables traditions sur l'origine du monde, l'histoire primitive des hommes, le déluge universel; c'est là que sont consignés les vrais principes de la morale naturelle, les dogmes authentiques

• Paris et Leipzig, 1 vol. in-folio.

III SÉRIE, TOME VI. -N° 32. 1842.

6

sur lesquels se fonde la religion des Juifs et celle des Chrétiens; c'est là que s'offrent, en abondance, les plus parfaits modèles de l'éloquence, d'une poésie simple, touchante, pathétique, sublime.

On ne doit donc pas être surpris que, dans tous les tems, depuis la naissance du Christianisme, les hommes les plus distingués aient fait de ce livre l'objet constant de leurs études, de leurs méditations. A des époques rapprochées de la nôtre, dans le 17e siècle, et dans une partie du 18°, des hommes de génie, les Descartes, les Mallebranche, les Pascal, les Arnauld, les Bossuet, les Fénelon, les Leibnitz, les Newton, s'inclinaient avec respect devant le code sacré de notre Religion, en révéraient toutes les paroles comme des oracles émanés de la vérité même, et s'applaudissaient du fond du cœur quand leurs doctes veilles leurs patientes investigations avaient pu contribuer à percer quelques-unes des obscurités qui environnent encore le texte de ce livre. D'un autre côté, des hommes érudits, mettant à contribution toutes les ressources que peuvent offrir l'antiquité profane et l'antiquité ecclésiastique, rédigeaient, sur chacun des ouvrages dont se compose la Bible, des commentaires souvent trop volumineux, mais toujours savans, et dont la réunion suffirait pour remplir une grande bibliothèque. Aujourd'hui, tout est bien changé. Dans un pays voisin du nôtre, en Allemagne, la Bible est encore l'objet des recherches profondes d'hommes distingués par leur savoir. Chaque jour voit éclore de nouveaux ouvrages, où Farchéologie biblique et l'exégèse sont traitées avec autant de sagacité que d'érudition. Mais, pour la plupart, ces livres sont rédigés dans un esprit hostile contre l'ancien et le nouveau Testament. Les hommes les plus habiles semblent n'avoir qu'un but, celui de ravaler ces livres vénérables, de leur ôter tout crédit, et de les présenter comme un tissu de fables. En France, où de pareilles attaques n'ont pas lieu ouvertement, on montre pour les livres de la Bible une indifférence presque générale. Parmi les personnes mêmes qui ont conservé des principes religieux, il en est très peu qui lisent l'ancien et le nouveau Testament, je ne dis pas dans les langues originales, mais même dans des traductions. En. général, on se contente d'abrégés, plus ou moins

bien écrits, plus ou moins fidèles, mais qui n'offrent qu'un pâle reflet de ces beautés si nombreuses et de tout genre, dont les livres saints offrent partout le modèle. Parmi les gens du monde, parmi les savans, les érudits, bien peu prennent la peine de lire la Bible; on la consulte quand on croit avoir besoin de s'appuyer sur son témoignage, mais on ne l'embrasse pas dans son ensemble, on ne se pénètre pas de son esprit, on n'en connaît que la surface. De cette négligence résultent, tant pour la religion que pour la science, de nombreux inconvéniens qu'il serait trop long d'énumérer : je me contenterai d'en signaler un seul. Tout le monde de nos jours s'engoue du moyen âge, et cette étude, si négligée il y a quelque tems, est aujourd'hui presque la seule vers laquelle se dirigent les soins, les investigations d'une jeunesse ardente et studieuse. Je n'examinerai point si ce zèle n'est pas porté un peu trop loin, si le moyen âge, en comparant ce qui se passe aujourd'hui avec ce qui avait lieu il y a quelques années, ne pourrait pas nous dire :

Et je n'ai mérité

Ni cet excès d'honneur ni cette indignité;

mais je ferai observer que les écrivains de cette époque ne sont pas toujours bien compris par ceux de notre tems; au moyen âge, les livres saints étaient continuellement, et presque exclusivement, l'objet vers lequel se portaient les études. Les hommes instruits, élevés, pour la plupart, dans des cloîtres, lisaient jour et nuit ces monumens respectables, s'en pénétraient, les savaient par cœur : aussi, à chaque moment, dans tout ce qu'ils écrivaient, on voyait naître sous leur plume des allusions plus ou moins claires à quelques passages de la Bible, à quelque fait historique consigné dans ce livre, à quelque parole mémorable prononcée par la bouche de Moïse, des prophètes ou de Jésus-Christ. Hé bien ! si l'on n'est pas parfaitement familiarisé avec les livres de l'ancien et du nouveau Testament, ces allusions échappent, et l'on manque complètement la pensée de l'auteur. Je pourrais produire des exemples nombreux à l'appui de mon assertion : je me contenterai de citer deux petits faits, d'une date toute récente.

Un membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dans un Mémoire lu au sein de cette compagnie, citait un passage de Raoul de Presle, où cet homme célèbre, rendant compte de son voyage dans l'Orient, s'exprimait ainsi : Deinde venimus ad ollas Egypti. L'estimable académicien supposa que, par le mot ollæ Egypti, il fallait entendre les caisses des momies; je lui fis observer que c'était une allusion à ce passage de l'Exode, où les Hébreux, déjà fatigués du séjour du désert, murmurent contre Moïse, et lui reprochent de les avoir tirés de l'Égypte, où ils étaient assis près des marmites pleines de viande.

L'année dernière, un de mes confrères me présenta une pierre trouvée à Saint-Denis, dans la cour de la maison royale des Dames de la légion d'honneur, et qui offrait une inscription extrêmement fruste. L'homme très instruit qui me communiquait ce monument m'avoua franchement qu'il n'y comprenait rien. En jetant les yeux sur la pierre, je remarquai à la seconde ligne deux ou trois mots à moitié brisés, qui devaient former une partie de cette phrase, tirée du psaume 143: Quia non justificabitur in conspectu tuo omnis vivens. Comme cette conjecture était indubitable, elle m'apprit combien de mots et de lettres devaient manquer à la fin de chaque ligne; je restituai ainsi la 3e et la 4: Quia non venisti ad perditionem hominum, sed ad redemptionem multorum. Enfin, je rétablis tout de suite l'inscription entière, et je me convainquis que la pierre avait dû être encastrée dans le mur d'une chapelle des morts dans l'abbaye royale de Saint-Denis.

J'ai dit plus haut que l'explication de la Bible a produít un nombre infini de volumes, et cependant il s'en faut bien que tout ait été dit sur ce sujet, et la chose se comprend d'elle-même. Quand on pense à la prodigieuse antiquité de ce livre, à l'exiguité de ce volume, dans lequel se trouvent mentionnées tant de choses de nature si diverse, que l'on se représente tant d'allusions à des choses, à des usages, à des idées populaires, dont le souvenir a disparu pour jamais, on ne doit pas être surpris que plusieurs passages de la Bible présentent pour nous une obscurité presque surmontable; il faut plutôt s'étonner que nous connaissions encore si bien ce livre, et que nous ayons pu pénétrer tout ce qui

in

« PreviousContinue »