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Compte-rendu.

A NOS ABONNÉS.

En parlant à nos abonnés des travaux qui entrent dans ce volume, il nous semble qu'il y a plusieurs articles que nous pouvons leur signaler à bon droit. Et d'abord nous devons faire remarquer ceux qui ont eu pour but de leur faire connaître les travaux qui se font en Allemagne pour la défense de notre Bible. Dans les deux articles extraits de Hengstenberg, on a pu suivre la marche insensible par laquelle les rationalistes allemands sont parvenus, de subtilités en subtilités, à nier toute l'Écriture. Dans celui que nous donnons dans ce cahier extrait de Tholuck, on voit comment il est facile de répondre à Strauss, en le tenant sur le seul terrain historique, et indépendamınent de l'autorité des Evangiles. Les articles sur les mythes rentrent aussi dans le même but, celui de réfuter les rationalistes et les panthéistes allemands et français. Nous ne nommons pas toujours les auteurs ni les ouvrages auxquels s'adressent les réfutations; mais nous fournissons des armes pour les combattre tous. Ces articles seront continués, puis nous passerons à d'autres auteurs, de manière à faire connaître tous ceux qui en Allemagne défendent avec zèle et talent la cause catholique.

L'article du P. Perrone sur la philosophie hermésienne, que nous avons traduit des Annali de Mgr de Luca, nous a fait connaître une des erreurs qui se sont répandues dans ces derniers tems dans l'école catholique d'Allemagne. Cette erreur, peu connue en France, mérite pourtant de fixer l'attention des théologiens et des philosophes par les nombreux points de contact qu'elle a avec la philosophie cartésienne. Nous continuerons à publier les travaux du savant jésuite sur ce point.

Nous avons terminé dans ce volume les articles de M. Carteron contre le système de Dupuis. Nous pouvons dire que nulle

autre part, et jusqu'à ce jour, jamais ce funeste système n'avait été réfuté aussi solidement; car on a prouvé que tout cet échafaudage de science et d'érudition avec lequel Dupuis a longtems fait illusion au commun de ses lecteurs, reposait sur des fondemens erronés. C'est en bouleversant toute l'histoire, en attribuant aux anciens les opinions des modernes, en généralisant ce qui n'était que local, en cachant, en supprimant, en faussant les témoignages que Dupuis a établi ses principes anti-chrétiens. Il faut savoir gré à M. Letronne d'avoir dévoilé et ruiné cette fausse science. Comme nous tenons à propager cette réfutation, nous en avons fait tirer à part quelques exemplaires que nous mettrons en vente, après y avoir ajouté une préface. Nous remercions M. Carteron de cet excellent travail, et nous annonçons à nos lecteurs que ce n'est pas le seul qu'il nous donnera. Il prépare en ce moment une Notice sur ces Thérapeutes et Esseniens, dont quelques écrivains superficiels s'avisent en ce moment de vouloir faire descendre le christianisme.

M. l'abbé Bertrand a aussi terminé ses articles sur les noms que les différens peuples ont donnés à Dieu. On y a vu que toutes les langues sont unanimes pour accorder à Dieu quelques-uns des attributs qui nous sont connus par nos livres saints, preuve incontestable que tous les peuples ont puisé à la même source, celle de la révélation primitive, et qu'au commencement ils ne formaient qu'une seule famille. M. l'abbé Bertrand nous fait espérer tout prochainement de nouveaux travaux sur les langues.

En exposant les doctrines de M. Cousin, nous avons surtout cherché à caractériser son enseignement, à faire voir quelle place on pouvait lui assigner dans cette longue liste de tautologies, de paralogismes et souvent de répétitions des mêmes erreurs, que l'on est convenu d'appeler l'histoire de la philosophie. On a pu s'assurer que cette place est fort humble, si toutefois il faut lui assigner une place; car on a vu que d'autres, philosophes comme lui, dissèquent avec assez d'intelligence toute sa doctrine et en restituent les lambeaux à ceux auxquels on l'accuse de les avoir, pour nous servir d'un mot poli, empruntés. Depuis lors une nouvelle phase s'est produite dans l'histoire de M. Cousin ; c'est

celle que lui a faite la mutilation et la falsification des œuvres posthumes de M. Jouffroi; nous en prendrons acte dans un prochain cahier.

Le livre le plus important qui ait paru durant ce semestre est sans contredit le Commentaire sur l'exode et les nombrés de M. le comte Léon de Laborde. L'examen de cet ouvrage ne pouvait être placé en de meilleures mains que dans celles de M. Quatremère, son collègue en ce moment à l'Institut. Ce ́ savant consacrera encore plusieurs articles à l'examen de cet ouvrage; dans le dernier il examinera surtout le passage de la mer rouge, discutera l'opinion de M. de Laborde, donnera la sienne, et à cetté occasion nous publierons la Carte du passage de la mer rouge, dressée par M. de Laborde. On a vu que nous avons publié celle de la sortie d'Egypte; dans un prochain cahier nous y jeindrons celle du voyage des Israelites dans le désert; en sorte que nos lecteurs, dans ces trois belles cartes, auront le résultat des dernières et des plus consciencieuses études qui aient été faites pour prouver la véracité et l'exactitude du texte de Moïse. Honneur à M. de Laborde, honneur à cette science qui, en opposition à cette malheureuse et idéale science de l'Allemagne, s'attache à prouver par l'examen des faits et des réalités la vérité de nos livres. Nous le disons sans hésiter, cette science restera bénie de Dieu et des hommes, tandis que l'autre science sera de jour en jour reconnue de plus en plus vide, fausse, mensongère.

Nous devons ajouter que M. Quatremère nous a promis en outre de nous donner prochainement les travaux qu'il a faits sur la Babylonie et la géographie du centre de l'Asie. Ces travaux se lient à l'explication et à la confirmation de nos livres, et nous sommes heureux d'en faire jouir tous les chrétiens, nos frères. Nous savons que M. Quatremère à encore dans ses portefeuilles plusieurs mémoires sur la science biblique, fruits d'un travail de trente ans; nous espérons qu'il voudra bien nous en communiquer quelques-uns.

Enfin, on a vu dans ce cahier le commencement d'un travail de notre savant et religieux ami, M. Eugène Borë. Gë mémoire sera continué et suivi de plusieurs autres que nous avons entre

que

la nouvelle que

les mains. Nous regrettons d'avoir à annoncer l'on avait donnée de sa nomination au consulat de Jérusalem ne doit pas se réaliser. On a craint qu'il n'eût trop de zèle et d'orthodoxie; on a craint qu'il ne gênât le prosélytisme du seigneur Alexandre, évêque de par LL. MM. la papesse-reine Victoria et le pape-roi de Prusse. Nous le regrettons sincèrement. M. Boré est sans doute un catholique sincère et zélé; mais il sait unir la prudence au zèle, l'esprit de conciliation à celui de fermeté; il en a donné de nombreuses preuves en Perse et en Turquie, où seul, n'ayant d'autre autorité que sa prudence, sa persuasion, la beauté de son caractère, il a su se faire tant d'amis, tant de prosélytes, déconcerter tant de trames, déjouer tant d'intrigues, faisant respecter et aimer le nom de catholique aussi bien que celui de Français. C'est une faute et une très grande faute de la part de notre gouvernement. Au reste, le voyageur n'a pas renoncé pour cela à sa mission catholique : après avoir passé l'hiver à Paris, il retournera au printems à Constantinople, d'où il se rendra là où il trouvera le plus de bien à faire en sa double qualité de catholique et de savant. L'académie des Inscriptions et Belles lettres vient au reste de reconnaître ses services en le nommant l'un de ses membres correspondans. C'est un choix qui sera approuvé par les amis de la science et de la religion.

Au reste, nous n'avons pas besoin de dire que nous continuerons les travaux commencés, et donnerons ceux que nous avons promis. Tous sont l'objet de nos études ou de nos travaux; car c'est à eux que nous avons consacré notre tems et notre vie.

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Nos abonnés, à la fin de 1841, ne s'élevaient qu'au nombre de 833; nous avons donc eu pour cette année-ci une augmentation de 10 abonnés. Ce n'est pas beaucoup; mais quand on fait attention à la nature du recueil, c'est beaucoup de pouvoir conser. ver ce nombre d'abonnés et de le voir même s'accroître peu à peu tous les ans.

Aussi ne pouvons-nous que remercier les personnes honorables qui nous soutiennent de leurs conseils et de leur approbation. Nous chercherons toujours à faire tous nos efforts pour correspondre à leurs désirs et pour réaliser leurs espérances. Nous remercions surtout ici les prêtres honorables qui nous aident de leurs travaux. Ces travaux, très rares dans les premières années de

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