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d'architecture durant les périodes romano-byzantine et ogivale ; il importait, en effet, de bien constater que les divisions architectoniques du moyen-âge n'ont rien d'absolu, que la marche de l'art, soumise à des influences plus ou moins propices, n'a pas toujours été constante; et d'indiquer son développement plus ou moins rapide, plus ou moins parfait dans les différentes écoles, comme aussi les principales nuances d'ornementation qui les distinguent entre elles. Nous regrettons de ne pouvoir suivre M. Bourassé dans cet examen et dans les détails si intéressans qu'il nous donne sur les catacombes, sur la distributiou des basiliques et des églises grecques, enfin sur les moyens d'exécution employés au moyen-âge ponr l'érection de nos magnifiques cathédrales, etc., etc.; nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à son livre. Mais nous croyons rendre service aux lecteurs des Annales en transcrivant dans nos pages le Vocabalaire des mots techniques de l'archéologie chrétienne, lequel les mettra à même de comprendre et de définir toutes les parties qui entrent dans la construction des édifices religieux. Nous le complettons en y insérant les mots cryptes, dolmen, kromlech, peulvan et trilithe. L. A.

VOCABULAIRE

DES MOTS TECHNIQUES

DE L'ARCHEOLOGIE CHRETIENNE.

A

Abside. Partie semi-circulaire du sanctuaire d'une église, où siégea primitivement l'évêque, et où plus tard on plaça généralement l'autel. On dit aussi apside.

Acanthe. Plante épineuse à feuilles sinuées : elle pousse dans les terrains incultes et humides du midi de l'Europe.

Acrotère. Espèce de piédestal de petite dimension au-dessus ou aux angles d'un frontispice, destiné à supporter des yases ou des statues.

Ambon. Tribune en forme de chaire d'où l'on faisait anciennement aux fidèles la lecture de l'épître et de l'évangile à la

messe.

Amortissement. Ce qui termine le comble d'un bâtiment, et, par extension, tout ornement qui couronne un morceau d'architecture : l'arcade cintrée ou ogivale est considérée comme un amortissement curviligne.

Amphithéâtre. Théâtre double, suivant l'étymologie grecque. Il était composé de deux hémicycles.

Antimonite de plomb. Composé d'acide d'antimoine (acide antimonieux), espèce de métal blanc, très fragile, et de plomb. Cette substance entre dans la composition des verres peints. Appareil. C'est la hauteur de la pierre taillée. On a distingué trois appareils : le petit appareil, emprunté des Romains, composé de pierres de 10 centimètres sur chaque côté; le moyen appareil, formé de pierres de 20 à 25 centimètres ; et le grand appareil, formé de pierres de dimensions considérables. Aqueduc. Construction pour la conduite des eaux. Il y a des aqueducs souterrains; il y a aussi des aqueducs appuyés sur des arcades,

Arabesques. Mélanges d'ornemens et de figures imaginaires, empruntés à l'art mauresque.

Arcature. Petit arc destiné à unir entre eux les modillons des corniches.

Archéologie. Suivant l'étymologie grecque, ce mot signifie science de l'antiquité.

Architrave. Partie de l'entablement qui repose sur le chapiteau des colonnes.

Archivolte. Bandeau orné de moulures qui règue autour d'une arcade, et qui repose sur les impostes.. Arc-boutant. Pilier courbé en demi-arc pour soutenir les mu railles. On l'appelle encore arc-rampant, parce que les deux points d'appui de l'arcade sont à des hauteurs inégales.

B

Badigeon. Le badigeon se fait avec des morceaux de pierres ten

dres délayées dans l'eau avec une matière colorante. Sa composition a varié suivant les caprices.

Baguette. Petite moulure demi-ronde dont la saillie est égale à la moitié de la hauteur.

Balustrade. Appui composé d'une suite de balustres, sortes de petits piliers renflés à leur partie inférieure. On a étendu ce mot à toute espèce de clôtures à claire-voie.

Base. Partie inférieure d'un piédestal, d'une colonne ou d'un pilastre.

Bas-relief. Sculptures à demi engagées dans le bloc de marbre ou de pierre: les figures de haut-relief en sont presque complétement détachées.

Boudin. Moulure demi-ronde, nommée aussi tore.

C

Cannelures. Sillons arrondis creusés longitudinalement sur le fût d'une colonne ou d'un pilastre.

Cavet. Moulure concave formée du quart de la circonférence.
Chapiteau. Couronnement posé au sommet de la colonne.
Chevet. Partie de l'église située derrière le maître autel.

Chrome. Substance métallique nouvellement découverte, ainsi nommée parce que toutes ses combinaisons sont colorées. On l'emploie dans la peinture vitrifiée.

Ciborium. Sorte de vase chez les Égyptiens. On a donné ce nom au dôme qui surmontait l'autel des premières basiliques.

Clef de voûte. Dernière pierre placée au centre d'une voûte pour la fermer.

Clocheton. Petite pyramide appuyée aux angles des édifices, ou sur les contre-forts.

Cobalt. Substance minérale employée dans la peinture sur verre. Comble. Assemblage de toute la couverture d'un bâtiment. Conge. Moulure creuse, diminutive du cavet, destinée à relier ensemble deux membres d'architecture.

Contre-fort. Pilier saillant, prêtant appui aux arcs-boutans, ou soutenant les murs élevés.

Corbeau. Pierre saillante en forme de console, diversement ornée. Ce mot a la même signification que modillon.

Corniche. Partie supérieure de l'entablement, et encore couronnement composé de moulures plus ou moins riches.

Coupole. Partie concave d'un dôme.

Croisée. Ce mot a la même signification que transsept. Partie qui, dans le plan d'une église, représente les branches de la croix. Ce terme est improprement appliqué aux fenêtres des églises. Cryptes. Lieux cachés, lieux souterrains, d'un mot grec qui veut dire littéralement cacher.-Au moyen-âge, on donnait ce nom aux caveaux ou chapelles souterraines creusés immédiatement au-dessous de l'autel et renfermant ordinairement le corps d'un martyr, afin de rappeler les tems de persécution, où l'on célébrait les mystères dans les catacombes ct les grottes, sur les tombeaux des chrétiens morts pour la foi.

D

Dais. Couronnement en pierres ciselées au-dessus des statues des saints dans les églises ogivales.

Dé. On appelle ainsi le corps ou le fût du piédestal.

Denticules. Très petits modillons.

Diaconicum. On a donné ce nom, dans les premières églises, à une construction isolée, destinée à conserver en dépôt les vases sacrés et les ornemens sacerdotaux.

Dolmen (dol, table, maen, men, pierre). Monument druidique qu'on pense généralement avoir servi d'autel; composé ordinairement de plusieurs pierres brutes verticalement implantées en terre et qui en supportent une plus grande également brute, mais aplatie, placée horizontalement en forme de table grossière.

Dôme. Voûte hémisphérique élevée à une grande hauteur, ordinairement au-dessus de la partie centrale d'une église.

Donjon. Tour dominante dans un château fort, sur laquelle est une tourelle ou guérite pour les reconnaissances.

Doucine. Moulure moitié convexe et moitié concave, composée d'un cayet et d'un quart-de-rond.

E

Entablement. Assemblage de moulures qui couronnent un bâtiment ou un ordre d'architecture. Il est composé de l'architrave, de la frise et de la corniche.

Enroulement. On appelle ainsi toutes les lignes ou ornemens qui se terminent en spirale. L'enroulement riche est une des plus élégantes moulures.

Entrelas ou entrelacs. Ornemens de fleurons liés et croisés les uns avec les autres.

Entrecolonnement. Espace vide réservé entre deux colonnes.
Eperon. Pilier adhérent à un mur pour en arrêter l'écart.
Extrados. Surface convexe extérieure d'une voûte.

Faite. Voyez Comble.

F

Filet. Petite moulure carrée qui en accompagne ordinairement une autre plus grande. On l'appelle aussi listel.

Fleuron, Ornement d'imagination imitant une fleur composée de cinq pétales épanouis autour d'un centre en saillie.

Fresque. Peinture à l'eau, appliquée sur un enduit de mortier frais.

Frise. Partie de l'entablement située entre l'architrave et la corniche.

Fronton. Corniche triangulaire qui couronne l'entrée d'un édi

fice.

Fút. Partie cylindriqué d'une colonne entre la base et le chapiteau.

G

Gargouille. Prolongement en pierre en forme d'animal monstrueux pour l'écoulement des eaux.

Gorge. Moulure concave, demi-ronde, dont la profondeur égale la moitié de la hauteur.

Gothique. Qui vient des Goths. Terme appliqué très improprement à l'architecture ogivale. Il est maintenant consacré par l'usage.

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