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trice Catherine II, dispose, dans le but évident, et qui n'a été que trop atteint, de supprimer un nombre immense de paroisses catholiques, qu'il n'y aura désormais d'église et de prêtre que là où les catholiques formeront une population agglomérée de 400 habitans'. En exécution de deux ukases du 24 juin de la même année et du 22 avril 1834, relatifs à l'érection de deux évêchés du culte grec-non-uni à Varsovie et à Polock, une magnifique

Les ordonnances de l'impératrice Catherine II, d'après lesquelles les communes de cent feux, c'est-à-dire de 400 habitans, à raison de quatre habitans par feu, pouvaient seules avoir une église, qui ne pouvait être desservie que par un seul prêtre, ces ordonnances, après être tombées en désuétude, avaient été remises en vigueur en 1833; et elles ont été promulguées de nouveau par l'ukase du 16 décembre 1838, qui en ordonne la pleine et perpétuelle exécution (Voir le document n° 73 où se trouve ledit ukase). Cet ukase est conçu en termes non pas probibitifs, mais plutôt permissifs. Ainsi, il déclare que la construction des églises catholiques n'est permise que dans les lieux où, sur une petite étendue de terrain, se trouvent agglomérécs 100 à 150 maisons, c'est-à-dire 400 à 600 personnes attachées au culte catholique. Si l'on considère quelle est l'étendue de territoire sur lequel se trouvent ordi→ nairement dispersés dans les provinces polonaises-russes un pareil nombre de catholiques, on voit que la conséquence inévitable de cette mesure sera de supprimer la plus grande partie des paroisses dans les six diocèses que forment ces provinces. L'ukase ne précisant pas sur quelle étendue de territoire devra être aggloméré le nombre fixé de 400 à 600 catholiques, pour avoir une église et un prêtre de leur culte, il en résulte qu'on ne peut pas non plus calculer d'une manière précise combien de paroisses seront supprimées. Mais cet ukase étant déjà, depuis plusieurs années, en voie d'exécution, une cruelle expérience ne nous a que trop appris que le nombre de ces suppressions sera très grand. On rapporte avec beaucoup de vraisemblance que, dans quelques-uns de ces diocèses et nommément dans celui de Luck, il y a déjà des localités où, sur une étendue de plusieurs milles italiens, ne se trouve qu'une seule église catholique. Remarquons que la superficie de ce diocèse est de 1,073 milles italiens carrés.

église fut enlevée aux catholiques dans la première de ces deux villes; c'est ainsi qu'ils avaient perdu dans une autre circonstance le grand temple de Saint-Casimir à Vilna 1. Mais l'époque où furent prises les diverses mesures que nous venons d'énumérer est antérieure ou du moins ne dépasse pas les derniers mois de 1833 et les premiers de 1834, sauf quant à celles qui n'étaient que la conséquence des choses précédemment ordonnées; de sorte que les ministres de Sa Sainteté, n'en ayant eu connaissance que plus tard, n'en purent rien dire dans les remontrances dont nous venons de parler. Du reste, d'après toutes les informations qui sont parvenues au Saint-Siége, depuis le jour où le SaintPère eut adressé à l'Empereur et Roi la lettre que nous rappelions tout à l'heure, plus d'une année s'écoula sans que de nouvelles et odieuses mesures fussent prises au détriment de la Religion catholique dans les possessions russes; il faut pourtant en excepter celle, d'une si grande gravité, que contient l'ukase du 28 mars 1836, par lequel il est interdit aux prêtres latins, soit d'entendre les confessions sacramentelles des personnes qui ne leur sont point particulièrement connues, soit d'admettre jamais de telles personnes à la communion eucharistique 2.

Mais que ce tems de calme fut court, et que de déceptions le suivirent! Les ennemis de l'Eglise surent le mettre à profit pour l'exécution de leurs ténébreux et vieux desseins, et leurs manœuvres en firent l'avant-coureur de cette horrible tempête qui jeta bien loin du port de salut plusieurs évêques, ainsi qu'une grande partie du clergé et du peuple grec-russe-uni. Il serait long et trop douloureux de rapporter minutieusement toutes les circonstances, et de retracer la marche progressive de ce déplorable événement. Quelle en a été la cause et l'origine; pendant combien de

I N. 20 et 21.

Ukases du 24 jnin 1833 et du 22 avril 1834, qui érigent des évêchés grecs à Polock et à Varsovie.

2 N. 22. Ukase impérial, promulgué par le College, dit College Ecclésiastique Catholique de l'étersbourg, qui défend d'administrer les sacremens aux personnes inconnues (Voir cet ukase dans notre t. 1, p. 78, 3a serie).

tems a-t-il été préparé avec autant d'ardeur que d'habileté ; quels moyens, quelles honteuses pratiques, quelles perfidies y furent employés; le but une fois atteint, sous quelles couleurs s'est-on efforcé de le représenter au monde; avec quelle adresse et avec quelle persévérance cherche-t-on maintenant à en étendre les effets dans les autres parties des Etats impériaux, et jusque sur les sujets catholiques du rit latin; la réponse à ces questions résulte, avec une entière évidence, d'un tel ensemble de documens authentiques et d'un tel nombre de relations publiées dans les journaux des pays étrangers, avec tan: de précision, d'exactitude, avec des détails tellement circonstanciés (puisqu'on désigne nommément les personnes, les tems, les lieux auxquels chaque fait se rapporte), que, dans leur substance du moins, on n'essaiera même pas de les démentir1. Ceux qui, sur de pareils

Voir les documens depuis le n. 23 jusqu'au no 41. Cette série de pièces justificatives est d'une extrême importance et met dans tout leur jour la perfidie et la violence avec lesquelles le gouvernement russe a su préparer et consommer l'apostasie des grecs-unis.

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N. 23. Décret impérial sur la suppression du droit de patronage dans les églises et paroisses du rit grec-uni.

N. 24. Remontrance adressée le 2 avril 1834 par le clergé grec-uni du district de Novogrodek à Mgr Siemazsko, évêqué de ce rit en Lithuanie, sur les changemens dans le Missel et dans les Rits grecs-unis imposés par le gonvernement russe. Cette remontrance porte les signatures de 54 prêtres grecs-unis, et se trouve dans notre t, 1, 3° série, p. 73. N. 25. Pétition faite en 1834 par la noblesse de Vitepsk à l'Empereur, contre les violences employées pour faire passer les grecs-unis au culte dominant (Voir dans notre tome 1, p. 75).

N. 26.

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Autre pétition adressée en 1835 par les fidèles grecs-unis de la paroisse d'Uszaz. Les pétitionnaires rapportent quelques-uns des moyens pris par le prêtre et par la commission que l'Empereur avait envoyés pour les convertir: « On se mit à nous arracher les cheveux, à >> nous frapper les dents jusqu'à effusion de sang, à nous donner des coups » à la tête, à mettre les uns en prison, et à transporter les autres dans » la ville de Lepel, etc., etc. » ; la voir en entier dans notre t. 1, p. 76.

faits, veulent avant tout savoir la vérité, pourront donc la connaître et apprécier toute l'importance de cette déplorable défec

N. 27. Autre pétition des fidèles grecs-unis de Lubowicz, du 10 juillet, signée par 120 paroissiens, sur le même sujet (Võir notre tome 1, P. 77).

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N. 28. Rapport du ministre de l'intérieur à l'empereur de Russic sur l'exécution de ses volontés relativement au changement des Rits imposé aux grecs-russes-unis (Voir notre t. 1, p. 240).

N. 29. Communication du général Szypow, président de commission des cultes, à Mgr l'évêque grec-uni de Chelma en Pologne, pour caliner parmi les diocésains de ce prélat la crainte où ils sont de voir le gouvernement s'efforcer de les entraîner au culte grec-russe.

N. 30.

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- Actes de l'autorité supérieure ecclésiastique pour obliger les fidèles grecs-unis à embrasser le culte dominant.

-

N. 31. Acte synodal du clergé grec-uni dans l'assemblée tenue à Polotsk, le 12 février 1839, pour se réunir au culte dominanf. N. 32.

Supplique adressée le même jour à l'empereur au nom des évêques grecs-unis.

N. 33.-Ukase impérial au synode grec-russe du 1er mars de la même année.

N. 54. Ukase impérial remis le 12 mars 1839 au sénat dirigeant, qui ordonne que les affaires ecclésiastiques des confessions grecquerusse et grecque-unie, au lieu d'être comme auparavant dirigées par deux sections différentes du synode, seront désormais réunies sous une seule et même autorité.

Décret du synode susdit et approbation de l'Empereur du

N. 35. 25 mars 1839.

N. 36.

Doklad ou Rapport à l'Empereur de l'Episcopat grec-russe. N. 37. Lettre synodale du susdit Episcopat aux évêques et au clergé de l'Eglise grec-unic.

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N. 38. Relation de la manière dont s'est opérée la défection des grecsunis dans la Lithuanie et la Russie blanche. — Extrait du journal de Genève du 16 janvier 1840.

N. 39.

N. 40.

- Autre relation contemporaine du même événement.
Autre relation de la même époque.

tion des Grecs-Russes dans les provinces russo-polonaises. Et les fils de l'Eglise catholique, quel que soit le lieu de la terre qui les

N. 41. Décret impérial du 5 mai 1840 pour le dioèse de Chelma (le seul qui subsiste du rit grec-uni dans le royaume de Pologne), lequel ordonne: 1° l'érection d'Eglises grecques-orientales; a l'introduction de ce qu'on appelle les portes impériales dans les paroisses grecques-unies; 3o la distribution de certains subsides pour l'acquisition de vêtemens et d'ornemens sacrés, sous la condition que tout sera fait conformément au Rit de l'Eglise orientale.

N. 42. Supplique présentée en 1841 au consistoire ecclésiastique catholique romain de Mohilow par les paroissiens de l'Eglise de Bialynitze, dans le district de Mohilow, afin d'être maintenus dans le paisible exercice de la Religion Catholique Romaine qu'ils ont toujours professée.

N. 43.-Pétition remisc la même année par les paroissiens de l'Eglise Catholique Romaine de Worodzkow, district d'Ischerikoff, au doyen de cette Église à l'occasion des mauvais traitemens qui ont été employés contre eux pour les obliger à embrasser la religion grecque-russe. N. 44. Autre et pareille pétition des paroissieus de l'église de Rasno, district d'Ischerikoff.

N. 45.

Autre et semblable pétition adressée au consistoire catholique romain de Mohilow par la noblesse du district d'Ischerikoff.

1

N. 46. Rapport fait le 26 février 1841 par le consistoire de Mohilow au Métropolitain Mgr Pawlowski, sur les pétitions et remontrances susdites.

N. 47. — Autre et semballe rapport du 5 avril de la même année. N. 48. Office adressé le 12 mars de la même année par Mgr l'archevêque de Mohilow à S. E. le comte Alexandre Stroganoff, directeur du ministère de l'intérieur, conformément aux rapports ci-dessus.

N. 49. N. 50. Rapport sur le même sujet, présenté le 15 juillet 1841 au consistoire ecclésiastique catholique de Minsk par un curé de ce diocèse. N. 51. Relation toute récente sur les mauvais traitemens auxquels continuent à être en butte les Grecs-unis qui persévèrent dans la confession de leur foi.

Autre et semblable office dn 8 avril de la même année.

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