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notamment que, dans son Économie politique chrétienne, M. de Villeneuve-Bargemont a donné d'excellentes idées pratiques sur l'amélioration du sort des classes ouvrières, et sur l'extinction du paupérisme, cette plaie douloureuse des états modernes,

Nous n'avons pas prétendu offrir ici l'analyse, même incomplète, de l'Histoire de l'économie politique; un livre, qui renferme une si grande masse de documens et de faits, ne s'analyse pas. Nous avons voulu seulement donner une idée du plan suivi par l'auteur. Félicitons, en terminant, M. de Villeneuve-Bargemont de ses utiles travaux; félicitons-le du talent remarquable qui les distingue, et du sentiment chrétien qui les inspire.

R. DE BELLEVAL.

Philosophie catholique.

L'UNIVERS EXPLIQUÉ PAR LA RÉVÉLATION,

OU

ESSAI DE PHILOSOPHIE POSITIVE.

PAR L. A. CHAUBARD'.

En publiant l'article qui suit, nous devons prévenir que nous ne nous rendons pas garans des jugemens qui y sont portés sur l'ouvrage. Nous dirons même qu'il y a plusieurs opinions sur lesquelles l'auteur insiste peu, mais que nous sommes loin d'approuver. Nous qui sommes purement et simplement catholiques, nous aimons peu ces excursions de la science, qui quelquefois vise à paraître inspirée et à donner des révélations nouvelles. Cependant, comme les intentions de M. Chaubard sont toutes catholiques; comme d'ailleurs, tout en voulant contenir le mouvement de la science dans le cercle des vérités catholiques, nous croyons qu'il y a dans ce cercle large place pour tout ce qui est vrai ou utile, nous n'avons pas cru devoir refuser à un ami de M. Chaubard la permission d'exposer ici ses systèmes.

:

A. B.

Ce livre renferme la découverte de deux choses que les philo sophes cherchaient en vain depuis plus de quatre mille ans, savoir le principe-fait d'où tout découle en philosophie, et la méthode à suivre pour reconnaître avec certitude la vérité. La vie des étres est ce que nous nommons lumière, chaleur, et elle émane de la parole divine: tel est le principe fondamental de la philoso

1 Un fort vol. in-8° avec 2 planches, 7 fr.- Chez Debecourt, rue des Saints-Pères, 6.

phie renferinée dans l'Univers expliqué par la révélation. Ce principe n'est autre chose que la traduction de ces premières paroles de l'évangile de saint Jean : In ipso vita erat, et vita erat lux hominum .

Ainsi : 1 ce principe appartient à la révélation évangélique;— 2. il se retrouve dans la signification même des mots de l'hébreu, qui est la langue ou un idiome de la langue anté-diluvienne, ce qui suppose qu'il appartient aussi à la philosophie d'avant le déluge, car sans cela il n'aurait pas laissé de pareilles traces dans le langage vulgaire. Cela posé, ce principe pris au pied de la lettre est vrai, ou il est faux. Or il est confirmé par les expériences du docteur Donné, et celles-ci sont mises hors de doute par celles du célèbre Mateucchi. Donc il est vrai. Ainsi : 3o Ce principe est un véritable principe-fait, ou l'équivalent d'un axiome. Comme on voit, si les philosophes se sont épuisés en vains efforts jusqu'à présent pour trouver ce principe, c'est parcequ'ils n'avaient pas suffisamment foi en ces paroles de saint Paul: In agnitionem mysterii De: Patris et Christi Jesu sunt omnes thesauri sapientiæ et scientiæ absconditi.

Quant à la méthode servant pour ainsi dire de pierre de touche en philosophie pour reconnaître la vérité, elle n'est pas plus nouvelle que le principe fondamental, puisque c'est celle des mathématiques, laquelle, comme tout le monde sait, consiste à faire la preuve des résultats numériques. Eu d'autres mots, cette méthode consiste à vérifier par les faits de la science ou de la nature, les déductions logiques de ce principe fondamental, quand il s'agit des sciences physiques, et par des textes de la révélation écrite ou par l'enseignement dogmatique quand il s'agit des sciences morales.

Cette double découverte, on ne saurait se le dissimuler, est de nature, à renouveler la face de la philosophie; car avec un tel principe fondamental et une telle méthode, cette science se trouve

· Joan., I, 1.

· Col., 11, 1-5.

avoir aujourd'hui à sa disposition tout ce qu'il lui faut pour se dépouiller de tout ce qu'elle avait de conjectural on d'incertain, et pour se placer enfin au rang des sciences positives. Et. en disant ici la philosophie, ce n'est pas de cette métaphysique abstruse et sterile à laquelle on donne aujourd'hui ce nom que nous entendons parler, mais bien de la véritable philosophie, de celle qui donne la raison des choses divines et créées, c'est-à-dire, que nous entendous dire la science universelle en théorie.

Le livre de l'Univers expliqué par la révélation n'a été composé que pour faire l'application à la philosophie de ce principe-fait et de cette méthode ; mais il est résulté de leur extrême fécondité des conséquences bien autrement importantes que l'on n'aurait d'abord pu l'espérer. Expliquons-nous :

Les sciences physiques, depuis cinquante ans, ont fait de grands progrès, mais en pratique seulement. En théorie elles n'ont pas fait un pas en avant qui n'ait été suivi d'un pas rétrograde. Aujourd'hui, pour devenir chimiste, il faut manipuler, saus cesse manipuler, c'est-à-dire qu'il faut se faire apothicaire. Pour devenir physicien, il faut maintenant apprendre le méter de fabricant d'instrumens, employer les cinq sixièmes de sa vie à ce travail mécanique, et le reste à imaginer ou à répéter des expériences. On donne le nom de science à ce te chimie, à cette physique, mais à tort sans doute, puisque ce ne peut être là que l'art des expériences physiques et chimiques, Pour qu'il pût y avoir science, il faudrait une théorie coordonnant tous ces faits, toutes ces expériences, et donnant la raison de toutes ces choses muettes et mystérieuses pour la plupart. Or cette théorie de la physique et de la chimie, qui leur manquait pour mériter le nom de science se trouve aujourd'hui dans le 2o livre de l'Univers expliqué par la révélation, où elle se compose de 3 théorèmes et de 53 corollaires, au moyen desquels on explique une foule de faits de la science et de la nature, jusqu'à présent mystérieux, et qui, selon l'auteur, suffisent pour rendre compte de tout ce que contiennent les livres de physique et de chimie. On trouve en outre, dans cette théorie philosophique, une foule de

choses nouvelles, principalement sur la chaleur, la lumière et l'électricité, qui sont en avant des connaissances actuelles. Mais il n'appartient qu'aux hommes pratiques de juger la valeur réelle de ces nouveautés. Ces 50 et quelques corallaires ont tous pour point de départ le principe fondamental emprunté à la révélation que la vie des étres est ce qu'on nomme_lumière-chaleur, et les conséquences logiques y sont confirmées par les faits de la science.

Il en était des sciences naturelles comme des sciences physiques: jusqu'à présent, tout ce qu'on avait fait n'avait abouti qu'à entasser des faits sur des faits, des expériences sur des expériences, et l'on n'avait pas non plus fait un seul pas en théorie. Il avait fallu imaginer des hypothèses et édifier des systèmes arbitraires pour expliquer comme on pouvait tous ces faits muets. Aujourd'hui, le règne végétal et le règne animal trouvent une véritable théorie dans l'Univers expliqué par la révélation, laquelle y est pareillement déduite du principe fondamental emprunté à la révélation et confirmé par les expériences et les faits de la science. Mais, de l'aveu même de l'auteur, ces deux théories sont loin d'être aussi complètes que celle de la physique et de la chimie, à cause du défaut de faits propres à confirmer les conséquences déduites du principe fondamental.

Quant à la cosmologie, ou théorie du mouvement des astres, la science avait le beau système de Newton, fondé sur l'hypothèse de l'attraction. Et comme cette hypothèse est à très peu près un équivalant de la vérité, ce système lui tenait lieu de théorie. Là, l'auteur de l'Univers expliqué par la révélation n'a eu qu'à substituer les conséquences du principe-fait, fourni par la révélation à l'hypothèse de l'attraction, pour obtenir une véritable théorie devant laquelle s'évanouissent les graves difficultés que le système de Newton présente depuis quelque tems, et que l'on trouve exposées dans l'Univers expliqué 1.

Ainsi c'est la philosophie, comme de raison, qui fournit aux expériences de la chimie, de la physique, à celles de l'histoire naturelle des êtres organisés et à la cosmologie, ce qui leur man

'Pag. 408 et suiv.

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