Étude sur la vie et les oeuvres de Pellisson

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Didier ; Durand, 1859 - 498 pages

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Page 40 - Le lendemain le philosophe perdit son fils unique, et fut sur le point d'en mourir de douleur. La dame fit dresser une liste de tous les rois qui avaient perdu leurs enfants, et la porta au philosophe; il la lut, la trouva fort exacte, et n'en pleura pas moins. Trois mois après ils se revirent , et furent étonnés de se retrouver d'une humeur très gaie.
Page 102 - ... langueurs; On y sait démêler la crainte et les alarmes. Discerner les attraits, les appas et les charmes; On y parle du temps qu'on forme le désir : Mouvement incertain de peine ou de plaisir.
Page 8 - L'esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu,'à en faire trouver aux autres : celui qui sort de votre entretien content de soi et de son esprit l'est de vous parfaitement.
Page 59 - Ceux qui ont le raisonnement le plus fort, et qui digèrent le mieux leurs pensées afin de les rendre claires et intelligibles, peuvent toujours le mieux persuader ce qu'ils proposent, encore qu'ils ne parlassent que bas-breton, et qu'ils n'eussent jamais appris de rhétorique...
Page 400 - Je ne jugerai de ma vie •D'un homme avant qu'il soit éteint : Pellisson est mort en impie, Et La Fontaine comme un saint.
Page 73 - ... naître les fleurs de tous côtés; tout ce qu'il touchait était embelli. Des plus viles herbes des champs , il savait faire des couronnes pour les héros; et/ la règle si nécessaire aux autres de ne toucher jamais que ce qu'on peut orner, ne semblait pas faite pour lui. Son style noble et léger ressemblait à la démarche des divinités fabuleuses , qui coulaient dans les airs sans poser le pied sur la terre.
Page 296 - Ce monarque choisit pour l'éducation royale de son fils tout ce qu'il peut decouvrir de plus éclairé, de plus sage, de plus honnête, de plus savant, comme s'il n'y devait plus penser lui-même; il y pense comme si personne ne le devait seconder dans ce travail, jusqu'à mettre par écrit pour ce cher fils, et de sa main, les secrets de la royauté et les leçons éternelles de ce qu'il faut éviter ou suivre...
Page 291 - Car nos sujets, mon fils , sont nos véritables richesses et les seules que nous conservons proprement pour les conserver, toutes les autres n'étant bonnes à rien , que quand nous savons l'art d'en user, c'est-à-dire de nous en défaire à propos. Que si Dieu me fait la...
Page 289 - Car, non seulement je voyais que pendant ce temps-là il pratiquait de nouvelles subtilités pour me voler mais ce qui m'incommodait davantage était que, pour augmenter la réputation de son crédit, il affectait de me demander des audiences particulières, et que pour ne lui pas donner de défiance, j'étais contraint de les lui accorder, et de souffrir qu'il m'entretînt de discours inutiles, pendant que je connaissais à fond toute son infidélité.
Page 56 - De sorte que, quand ils parlent encore aujourd'hui de ce tempslà, et de ce premier âge de l'Académie, ils en parlent comme d'un âge d'or, durant lequel, avec toute l'innocence et toute la liberté des premiers siècles, sans bruit, et sans pompe, et sans autres lois que celles de l'amitié, ils gofttaient ensemble tout ce que la société des esprits et la vie raisonnable ont de plus doux et de plus charmant.

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