Éloge de Blaise Pascal

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Chez Maradan, 1813 - 39 pages
 

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Popular passages

Page 21 - Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
Page 25 - Quand un discours naturel peint une passion, ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir...
Page 20 - C'EST bien peu de chose que l'homme, et tout ce qui a fin est bien peu de chose. Le temps viendra où cet homme qui nous semblait si grand ne sera plus, où il sera comme l'enfant qui est encore à naître, où il ne sera rien. Si longtemps qu'on soit au monde, y serait-on mille ans, il en faut venir là. Il n'ya que le temps de ma vie qui me fait différent de ce qui ne fut jamais : cette différence est bien petite...
Page 10 - L'ordre. Contre l'objection que l'Ecriture n'a pas d'ordre. Le cœur a son ordre; l'esprit a le sien, qui est par principe et démonstration; le cœur en a un autre. On ne prouve pas qu'on doit être aimé en exposant d'ordre les causes de l'amour : cela serait ridicule.
Page 21 - Ce chien est à moi , disaient ces pauvres enfants ; c'est là ma place au soleil : voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre.
Page 26 - Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi; car on s'attendait de voir un auteur, et on trouve un homme.
Page 27 - Quelle vanité que la peinture, qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire pas les originaux ! XXXIII.
Page 25 - ... mais on ne sait pas en quoi consiste l'agrément qui est l'objet de la poésie. On ne sait ce que c'est que ce modèle naturel qu'il faut imiter; et à faute de cette connaissance, on a inventé de certains termes bizarres, siècle d'or, merveille de nos jours, fatal, etc. ; et on appelle ce jargon beauté poétique.
Page 22 - La première chose qui s'offre à l'homme quand il se regarde, c'est son corps, c'est-à-dire une certaine portion de matière qui lui est propre. Mais , pour comprendre ce qu'elle est, il faut qu'il la compare avec tout ce qui est au-dessus de lui et tout ce qui est au-dessous, afin de reconnaître ses justes bornes. Qu'il ne s'arrête donc pas à regarder simplement les objets qui l'environnent ; qu'il contemple la nature entière dans sa haute...
Page 30 - Un jour du mois d'octobre i654, étant allé se promener, suivant sa coutume , au pont de Neuilly, dans un carrosse à quatre chevaux , les deux premiers prirent le mors aux dents vis-à-vis d'un endroit où il n'y avoit point de parapet, et se précipitèrent dans la Seine.

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