Revue philosophique de la France et de l'étranger, Volume 54

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Presses universitaires de France, 1902 - Philosophy

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Page 251 - ... car elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie , et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique par laquelle, connaissant la force et les actions du feu , de l'eau , de l'air, des astres , des cieux , et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon...
Page 548 - Je n'avais pas encore assez de raison pour sentir combien les apparences me condamnaient, et pour me mettre à la place des autres. Je me tenais à la mienne, et tout ce que je sentais, c'était la rigueur d'un châtiment effroyable pour un crime que je n'avais pas commis.
Page 548 - Je sens en écrivant ceci que mon pouls s'élève encore ; ces moments me seront toujours présents quand je vivrais cent mille ans. Ce premier sentiment de la violence et de l'injustice est resté si profondément gravé dans mon âme, que toutes les idées qui s'y rapportent me rendent ma première émotion, et ce sentiment, relatif à moi dans son origine, a pris une telle consistance en lui-même, et s'est...
Page 447 - Cette vision-là, elle ne la vit jamais que des yeux de l'âme. Elle aurait bien voulu remarquer la couleur et la grandeur des yeux du Fils de Dieu, pour pouvoir satisfaire la curiosité de ceux qui la questionnaient ; mais elle ne mérita jamais une telle grâce...
Page 288 - JBiribi, qui fait notre joie ; si la fantaisie lui prenait de se faire seller et brider pour me porter à la campagne, je serais aussi peu content de lui que je le serais du cheval anglais de ton frère, s'il imaginait de sauter sur mes genoux ou de prendre le café avec moi. L'erreur de certaines femmes est de s'imaginer que, pour être distinguées, elles doivent l'être à la manière des hommes.
Page 10 - ... eue avec personne. Il me sembla qu'une influence de grâce venait de lui à moi par le plus intime de l'âme, et retournait de moi à lui, en sorte qu'il éprouvait le même effet...
Page 449 - ... qu'elle se fait avec plaisir d'autant qu'elle présuppose que « l'on a trouvé Dieu et son saint Amour, qu'on en jouit et qu'on s'y
Page 548 - Dans les situations diverses où je me suis trouvé, quelquesuns ont été marqués par un tel sentiment de bien-être. qu'en les remémorant j'en suis affecté comme si j'y étais encore. Non seulement je me rappelle les temps, les lieux, les personnes, mais tous les objets environnants, la température de l'air, son odeur, sa couleur, une certaine impression locale qui ne s'est fait sentir que là, et dont le souvenir m'y transporte de nouveau.
Page 549 - Mais elle vivait encore; je croyais la revoir un jour, être son frère, mes larmes étaient délicieuses!... Je m'écriais : ô femme divine... etc'. » A un moment de sa narration, il s'interrompt pour écrire en note : « Ho ! ho ! je fonds en larmes en relisant ce trait; le 27 mai 1788, au bout de trente-trois ans ! Je fonds en larmes le 12 Auguste 1790! le 12 mai 1791! le 5 décembre 1794, en casant ! le 12 février 1795 en lisant la tierce" ! » (Rappelons-nous que Restif était imprimeur).
Page 479 - Revenu à lui, le mystique interprète la suite de ses états : malgré leur continuité affective, il y perçoit une lacune, « il sent un vide ; ce vide, ce rien, en devenant ainsi un objet de la pensée, prend existence et devient le Rien qui cependant est (2).

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