Page images
PDF
EPUB

disoit que tous les biens de a terre appartenoient à Jésus-Christ et à ses disciples; que Dieu l'avoit envoyé pour en faire une distribution égale; et qu'il avoit reçu pour cela l'épée de Dieu et de Gédéon. Conformément à cette doctrine, les maisons des nobles furent pillées, et plusieurs des possesseurs tués par ces fanatiques. 11 Ꭹ avoit plus de cinq ans que ces désordres duroient sans qu'on pût y remédier, lorsque Ruremonde, fondateur de ce royaume imaginaire, fut pris et mis en prison dans la forteresse de Dislaken au pays de Juliers. Ce fanatique, ayant trouvé le moyen de corrompre ses gardes, vécut quelque temps dans la prison avec ses femmes dans la volupté, le luxe et l'abondance. Guillaume, duc de Clèves, fit resserrer plus étroitement le prisonnier et lui fit faire son procès. Il fut brulé à petit feu, sans donner aucune marque de repentir. Deux de ses principales femmes subirent le même sort avec la même constance. Les autres firent abjuration.

RUSBROCH ou RUSBROECH (Jean), prieur des chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de Val-Vert près de Bruxelles, prit son nom du lieu de sa naissance, village sur la Sambre dans le Brabant. Il mour rut le 2 décembre 1381, à 88 ans, avec les titres de très-excellent contemplatif et de Docteur divin. Il enfanta un grand nombre d'ouvrages mystiques, pleins d'idées que les hommes peu familiarisés avec la vie contemplative trouveront extraordinaires. La meilleure édition de ses OEuvres, traduites du flamand en latin par Laurent Servius, chartreux, est celle de Cologne, 1692, in-4°. On

y trouve sa Vie, composée par Henri de Pomère.

RUSCA (Antoine), théologal de Milan, mort en 1645, fut placé par son mérite, avec Collius Vicecomès et Ferrari, dans la bibliothèque ambroisienne par Frédéric Borromée, le fondateur de ce monument célèbre. Dans la distribution des matières que ce cardinal donna à traiter aux divers savans qu'il occupoit, celle de l'enfer échut à Rusca. Il rem

est

plit sa tâche avec beaucoup d'érudition, dans un vol. in-4°, divisé en cinq livres. Ce volume imprimé à Milan en 1611, sous ce titre : De Inferno et statu dæ monum ante mundi exitium, savant, curieux et peu commun. - Il y a eu un peintre de ce nom, (Charles-François), né à Lugano en 1701, mort à Milan en 1769. Il excelloit dans le portrait.

* I. RUSCELLI (Jérôme), auteur italien, né à Viterbe, mort à Rome en 1565, étudia à Venise, et donna ensuite plusieurs ouvrages, dont les plus célèbres sont le Rimario (Dictionnaire des rimes), et l'Impresse illustri (les blasons des plus illustres familles ). Ce Bimario a été depuis considérablement augmenté.

II. RUSCELLI. V. PIEMONTOIS. * I. RUSCONI (Jean-Antoine), originaire de Comasque, célèbre architecte du 16° siècle, a laissé dix livres d'architecture, suivant les principes de Vitruve, imprimés à Venise en 1590 et 1660, in-folio. C'est tout ce que l'on sait sur cet architecte, dont trèspeu de bibliographes font men

tion.

+ II. RUSCONI ( Camille), sculpteur milanais, mort à Rome en 1728, étudia dans cette ville

sous Hercule Ferrata et Carle Marajte. Il ne négligea cependant pas l'antique, et mit dans ses ouvrages beaucoup de délicatesse et d'expression. Clément XI fai soit beaucoup de cas de cet artiste. Ses principaux ouvrages sont le tombeau de Grégoire XIII, celui de Sobieski, aux Capucins, et les anges de la chapelle de St.-Ignace dans l'église du Giésu.

+ RUSHWORTH (Jean), issu d'une bonne famille de Northumberland en 1607, est l'auteur d'un recueil précieux de tout ce qui se passa dans le parlement depuis 1618 jusqu'en 1648, sous le titre de Historical collections. Présent à tous les débats, à toutes les solennités, à toutes les grandes transactions, sa plume recueilloit, à l'aide d'abréviations, à mesure qu'ils étoient prononcés, tous les discours tenus dans le parlement. Pendant onze ans, depuis 1630 jusqu'en 1640, il assista aux travaux de la chambre étoilée, de la cour d'honneur, de la chambre de l'échiquier, du conseil. Lorsque d'importantes affaires s'agitaient à une grande distance, il s'y transportoit; et par-tout il s'attira que confiance qui le mettoit à portée de retenir et de conserver tout. Lorsque le général Fairfax, son parent, fut appelé à commander les troupes parlementaires, Rushworth fut nommé son secrétaire, et lui rendit de grands services. Il remplit les mêmes fonctions en 1677 auprès de sir Roland Bridgman, lord garde du grand sceau; lors de la dissolution du parlement d'Oxford, il se retira à Westminster, où il vécut obscurément dans sa retraite. Il avoit eu, presque dans tous les momens de sa vie, l'occasion de s'enrichir, et soit par négligence, soit par dissipa

tion, il ne sut pas même se procurer une existence honnête. Il fut arrêté pour dettes, et enfermé dans la prison du Banc-du-roi, où il passa les six dernières années de sa vie dans la plus déplorable situation. Il mourut le 12 mai 1690. Ses Recueils historiques ont été successivement publiés à diverses époques, et forment 8 vol. in-fol. La première partie, depuis 1618 à 1629, parut en 1659. Elle avoit éte présentée à Cromwel et Whitelock, qu'il avoit chargé de l'examiner, y a fait quelques additions et quelques changemens. La seconde partie parut en 1680; la troisième en 1692; la quatrième et dernière, qui s'étend jusqu'à l'an 1648, fut publiée en 1701. Les 7 volumes ont été réinprimés en 1721, et on y a joint le procès du comte de Strafford, qui forme le huitième, et qui avoit paru en 1680. Cette collection est vantée par les uns et déprisée par les autres, Les ennemis de Charles ler, et ceux qui ont blâmé sa conduite, la louent excessivement; et ses partisans l'accusent d'une extrême partialité. Il ne paroît cependant pas que Rushworth ait omis volontairement ou altéré les faits ou les discours qu'il présente. Il peut bien quelquefois n'avoir pas dit, comme l'exige la véracité de l'histoire, la vérité toute entière; mais au moins il est véridique et sincère dans ce qu'il avance..

RUSPOLI (François-Marie), prince de Cerveteri et poète itafien, rassembla les membres de l'académie des Arcades en 1707, et fit construire pour leurs assemblées générales, sur le mont Aventin, un très-bel édifice en forme d'amphithéâtre. Ils avoient toujours été errans depuis leur fondation en 1690, tantôt sur

le mont Janicule, tantôt dans la plaine de la reine Christine, ta ntôt dans les jardins Farnèse et du prince Justiniani. Leur nouveau fondateur Ruspoli mourut quelque temps après la construction de son palais.

née de son règne, Russel contre. les rebelles de Devon, qu'il défit au pont de Fennyton: il secourut Excester, tua six cents des rebelles, en prit quatre mille, et mérita par ses services d'être créé comte de Bedfort. Il mourut en l'an 1555.

+H.RUSSEL (lord Guillaume), troisième fils de Guillaume, cinquième comte et premier duc de Bedfort, né en 1604, siégea fort jeune à la chambre des commu

* RUSSE (Pierre), né à Middelbourg dans le 17 siècle, après avoir été reçu docteur en médecine, viat exercer sa profession dans sa ville natale, dont il sortit ensuite pour aller s'établir à Hulst, petite ville de lanes, où il s'attacha au parti des Flandre française, dont il fut whigs, et seconda de tout son nommé échevin. Il a écrit en sa pouvoir leurs efforts pour exclure langue maternelle un ouvrage le duc d'Yorck de la succession sur les alimens et les boissons, au trône. Russel entra même dont le titre peut se rendre ainsi dans plusieurs complots qui tenLe Trésor de la longue vie, ou doient à ce but. On les considéra description curieuse de tout ce comme des actes de trahison. Son qui peut être utile et dangereux procès lui fut fait, et il eut la tête en fait d'aliment et de boisson: tranchée le 3 juillet 1683; mais avec des observations sur les abus depuis, dans le temps de la révodu thé, du café, etc., Middel- lution, te parlement ordonna par bourg, in-12. L'auteur a copié un acte la révision du procès: dans la première partie le Tré- l'exécution de Russel fut déclarée sor de santé de Beverwyck, imun assassinat, et la mémoire de primé en 1642; dans la seconde, ce seigneur fut réhabilitée. il attaque l'opinion de Bentekoé sur l'usage du thé et du café, et vante beaucoup le chocolat.

I. RUSSEL (Jean), comte de Bedfort, entra fort avant dans la faveur de Henri VIII, par son courage dans les armes et par son habileté dans les affaires. Il accompagna ce roi à la prise de Térouane et de Tournai, contribua à celle de Morlaix en Bretagne, et combattit à la bataille de Pavie pour Charles-Quint. Il fut employé ensuite dans diverses négociations auprès de cet empereur, en France, à Rome et en Lorraine. Henri VIII le nomma chevalier de l'ordre de la Jarretière, et conseiller du prince son fils. Edouard VI étant monté sur le trône, envoya, la seconde an

[ocr errors]

médecin de la factorerie anglaise + III. RUSSEL (Alexandre), d'Alep, né à Edimbourg, fut envoyé à Alep, où il s'acquit une granderéputation dans l'exercice de sa profession. Francs Grecs, Arméniens, Juifs, et les Turcs eux-mêmes, s'empressoient de recourir à lui. Il s'acquit auprès du pacha une faveur qui le mit à portée de rendre à la factorerie des services importans. On lui doit une excellente Histoire d'Alep, publiée d'abord en 1755, réimprimée depuis plusieurs fois, et en dernier lieu par les soins de son frère. Elle a été traduite en plusieurs langues, et elle est précieuse par les observations qu'elle contient sur la peste, et qui peutêtre ont contribué à éloigner les

progrès de ce redoutable fléau. De retour en Angleterre, en 1759, Russel établit son séjour à Londres, et fut nommé médecin de l'hôpital de Saint-Thomas. Il y mourut en 1770. La société royale et la société médicale de Londres lui doivent la communication de plusieurs mémoires importans.

1792,

Naples. Il y fut considéré du cler gé, de la noblesse et du roi Ferdinand. Les imprimeurs Jacobi et Locati ses contemporains étoient aussi prêtres, et en prenoient le titre dans leurs éditions.

RUST (George), élevé au college de Christ à Cambridge, devint ensuite doyen de Con

RUSTAING DE SAINT-JORRY (Louis), chevalier de Saint - La

*IV. RUSSEL, l'un des géné-nor, puis évêque de Dromore en raux des Irlandais unis, ancien Irlande; il mourut jeune l'an capitaine au 64 régiment d'in- 1670. On a de lui un Traité de la fanterie anglaise, se trouvoit en vérité, Londres, 1682, in-8°; et Irlande lorsque la révolution fran- quelques ouvrages sur des matièçaise éclata, et s'en montra hau- res métaphysiques, genre dans tement le partisan. Sa conduite et lequel il étoit très-profond. ses discours l'ayant fait arrêter en il fut conduit au château de Dublin, et mis en liberté quel-zare, mort vers 1740, a fait trois que temps après : il se lia alors avec O'-Connor, lord Fitz Gerald, Emmet et quelques autres, et devint l'un des membres du directoire provisoire d'Irlande. Emprisonné de nouveau, il fut envoyé au fort Saint-George en Ecosse, et de là déporté sur les rives de l'Elbe; mais toujours rempli de ses projets, il retourna à Dublin, y fut arrêté le 9 septembre 1803, condamné à mort et exécuté quelques jours après. Il

avoit de l'instruction et un courage extraordinaire.

* V. RUSSEL, Anglais, peintre en portraits au crayon de S. M. britannique et du prince de Galles, mort à Hull le 20 avril 1806, étoit très-habile dans son art. Il est inventeur d'une nouvelle méthode de préparer les crayons. Son fils, qui habite Londres, a, dit-on, hérité de son secret et de ses talens.

RUSSINGER (Sixte), né à Strasbourg, entra dans l'ordre ecclésiastique, et fut le premier qui porta l'art de l'imprimerie à

pièces de théâtre : Le Philosophe trompé par la nature; Arlequin camarade du diable; Arlequin en deuil de lui-même. Il y a quelques scènes agréables.

RUSTICI (Jean-François), sculpteur florentin, vint en 1528 à Paris, où François Ier l'employa à des ouvrages importans. Il avoit fait connoître dès l'enfance les talens qu'il avoit reçus de la nature, par le plaisir qu'il prenoit à faire de lui-même de petites figures de terre. André Verrochio lui montra les principes de son art. Léonard de Vinci, qui étoit alors dans la même école lui donna une vive émulation. Ses statues sont la plupart en bronze. Parmi ses ouvrages, on fait sur-tout mention d'une Léda, d'une Europe, d'un Neptune d'un Vulcain, et d'un Homme à cheval d'une hauteur extraordinaire. On croit qu'il mourut en France, et qu'il ne voulut plus retourner dans sa patrie, à cause des troubles qui l'agitoient.

RUSTICIENNE, Voy. BOEGE,

+RUTGERS (Janus), littérateur | du dix-septième siècle, né à Dordrecht, mort à La Haye en 1625, à 36 ans, est connu, I. Far des Poésies latines, imprimées avec celles d'Heinsius, Elzévir, 1553, in-12, el 1618, in-8°. II. Par les Notes dont il a éclairci plusieurs auteurs anciens, tels que Virgile, Horace, etc. III. Par ses Varia lectiones, 1618, in-4°. Il avoit été conseiller de Gustave-Adolphe, roi de Suède. On voit dans ses Lectiones Venusinæ, c. 8, que, dès l'âge de quatorze ans, il exerçoit heureusement la critique. G. J. Vossius fut son maître, et il reconnoît, au même endroit, les grandes obligations qu'il lui avoit. Il parle de son intimité avec Grotius, ib., c. 18.

I. RUTH, femme moabite, qui épousa Mahalon, un des enfans de Noëmi et d'Elimelech, et ensuite Booz, vers l'an 1254 avant J. C. Elle fut mère d'Obed, père d'Isaï, et aïeule de David. Le livre de Ruth, qui contient son histoire, est placé entre le livre des Juges et le premier des Rois, comme une suite de celui-là et une introduction à celui-ci. On ne

sait pas précisément en quel temps

est arrivée cette histoire : elle ne peut avoir été écrite que sous David, dont l'auteur parle à la fin de son livre; et il y a apparence qu'elle est du même qui a écrit le premier livre des Rois. A ne considérer que le style dont ce morceau est écrit, il peut passer pour un des plus beaux qu'il y ait dans l'Ecriture les actions, les sentimens, les mœurs, tout y est peint au naturel, et avec une simplicité si naïve, qu'on ne peut le lire sans en être touché. Voyez NOÉMI.

II. RUTH D'ANS (Paul-Ernest), né à Verviers, ville du pays de Liège, en 1653, d'une famille an

cienne, vint à Paris, et se lia d'une étroite amitié avec Arnauld. Ayant été exilé dans les Pays-Bas par une lettre de cachet en 1704, Précipiano, archevêque de Malines, l'accusa d'hérésie. Il alla à Rome pour se justifier auprès du pape Innocent XII, qui le reçut bien, le fit protonotaire apostolique, et voulut qu'il prît le bonnet de docteur en théologie au collége de là Sapience à Rome. Clément XI lui fut moins favorable. Cet écrivain mourut à Bruxelles le 24 février 1728, aumônier de la duchesse de Bavière chanoine de Sainte-Gudule à Bruxelles, et doyen de l'église cathédrale de Tournai. C'est lui qui a composé le dixième et le onzième volume de l'Année chrétienne de Le Tourneux. Il est encore auteur de quelques autres ouvrages peu connus.

[ocr errors]

théologien anglais, né en 1712 * RUTHERFORTH (Thomas), dans le comte de Cambridge, professeur de théologie dans cette université, et archidiacre d'Essex, a donné, I. Un Essai sur la vertu, sa nature, et les obligain-8°. II. Un Système de philosotions qu'elle nous impose, 1744, phie naturelle, 1748, 2 vol. in-4°. III. Une Lettre au docteur Midin-8°. IV. Ur. Discours sur les dleton sur les prophéties, 1750, Miracles, 1751, in-8°. V. Des Institutes de droit naturel, 1754, 2 vol. in-8°; et plusieurs autres ouvrages moins importans. Il mourut le 5 octobre

1771.

maine, sœur de Publius Rufus RUTILIE, célèbre dáme ro. qui souffrit si constamment l'injustice de son exil, et femme de Marc. Aurelius Cotta, consul l'an 74 avant J. C., eut un fils aussi recommandable par Sun

« PreviousContinue »