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leur feuillage. I peignit aussi à l'huile. La Corporation des cabaretiers possède dans sa salle, de lui, un tableau qui représente Saint Martin partageant son manteau avec un pauore.

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voit agir. M. Suard a donné une traduction de cette Histoire, Paris, 1771, 2 vol. in-4, ou 6 volumes in-12. Unediction pure, jointe à la fidélité la plus scrupulense, caractérise son Histoire d'Ecosse, sous les règnes de + III. ROBERTSON (Wil- Marie Stuart et de Jacques VI, liams), docteur en théologie, jusqu'à l'avènement de ce prince principal du college d'Edima la couronne d Angleterre, bourg, célebre historjen, et his- Londres, 1771, 2 vol. in-4°. Cet toriographe de sa majesté bri- ouvrage, beaucoup plus rechertannique pour l'Ecosse, né à che en Angleterre qu'en France, Berwick en 1721, s'adonna d'a- a été fréquemment réimprimé en 2 bord à la théologie. Dans sa jeu- volumes in-8°, et traduit en franson ardeur pour l'étude çais par Bosset de La Chapelle, en fut extrême, et il prit pour de-3 volumes, et en 4 vol. in-12, vise ces mots qu'il plaçoit en tête sous les dates de 1772 et de 1784. de tous ses cahiers: Vita sine Il eut la plus grande célébrité dès litteris mors est. « La vie sans sa naissance. Robertson peint sa la culture des lettres n'est qu'une patrie asservie à l'Angleterre par mort. Devenu recteur d'une l'artifice et la mauvaise foi d'Eéglise anglicane, il se consacra à douard Ier, qui détruisit les arla prédication, et ses sermons ont chives de l'Ecosse et ses titres de été publiés. Mais c'est sur-tout liberté et d'indépendance; ce qui dans l'histoire que se dévelop- fut le fondement de cette antipapèrent ses grands talens. Son thie qui a régné si long-temps Histoire de Charles-Quint, Lon- entre les deux nations. Les pordres 1769, 3 vol, in-4°, est un traits qu'il fait des souverains, de morceau plein de réflexions sa- leurs ministres et des chefs de ges et de pensées profondes. L'in- parti, sont d'une vérité, d'une troduction de cet ouvrage est ex- force de coloris qui ne se trouvent cellente; on ne peut répandre que dans les beaux modèles de plus de lumières sur un sujet l'antiquité; l'ensemble de cet ouplus obscur et plus embarrassé. vrage est admirable, et les détails Robertson y indique et y déve- en sont frappans. Robertson ne loppe de la manière la plus satis- borna pas à ces deux écrits sa carfaisante les événemens et les cau- rière historique. On a encore de ses dont l'action a opéré toutes les lui, I. Histoire d'Amérique, révolutions successives qui ont Londres 1777, 2 vol. grand ir-4o. eu lieu dans l'état politique de Cet ouvrage a été reimprimé trèsl'Europe, depuis la révolution de souvent en Angleterre, soit en 4 l'empire jusqu'au commencement vol. in-8°, soit en 4 vol in-12. du 16 siècle; et il y décrit avec Ty L'édition de Londres de 1800, le plus grand ordre la constitu- en 4 vol. in-8°, est recherchée; tion des principaux états, au mo- parce qu'on y trouve les 9 et 10% ment où Charles-Quint monta sur livres qui avoient été réimprimés le trône. Il y peint avec fidélité séparément en 1798, et qu'il faut le monarque espagnol; on y joindre aux éditions précédentes. devine ses pensées; on est pré- Eidous en a donné une traduc-sent à ses délibérations; on letion française, Maëstricht, 1777

vol. in-12; elle a encore été traduite par MM. Suard et Jansen. Paris, 1778, 2 vol. in-4°. La même traduction a été revue sur la se

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riard, au comté de Hampt. En 1764 Robertson étoit coopérateur du Critical Review, où il travailla jusqu'en 1785; eu 1770, il devint recconde édition anglaise par M. Go-teur de Sutton, au comté d'Evrex; micour de Derival, Roterdam et en 1779, vicaire de Horn-Castle 1779, 4 vol. in-12. Robertson em- au comté de Lincoln. En 1782 ploya huit ans à composer cette cet auteur publia son Introduchistoire, pleine de faits curieux, tion à l'étude de la belle littéraprésentés avec art et une noble ture, un volume très petit, mais simplicité; il y décrit la décou-très-utile el qui fut suivi de verte du nouveau monde, les l'Essai sur la ponctuation, ouprogrès des armes des Espagnols vrage d'un très-grand mérite. En et ceux des colonies qu'ils y ont 1788 il donna sa Dissertation fondées; et c'est principalement sur la chronique de Paros ; cette de l'Espagne qu'il a tire les ren- production ne fut pas reçue comseignemens qui ont servi à com- ine elle le méritoit. En 1795 Roposer cette histoire. II. Recher-bertson publia une Nouvelle traches historiques sur l'Inde, Lon-duction en anglais du Télémaque dres 1790, grand in-4°, et 1799. de Fénélon, avec des notes et la Elles ont été traduites en français, Vie de l'auteur. Enfin en 1798 il a Paris, 1792, in-8°: on y trouve donné un Essai sur la nature le rapport des connoissances que de la poésie anglaise. les anciens avoient recueillies sur celte contrée, et des notices sur les progrès de son commerce avant et après le passage du cap de Bonne-Espérance, sur l'état civil, les lois, les arts, les sciences, les mœurs et les institutions religieuses d'un peuple antique qui a enrichi les autres des débris de ses connoissances, et qui a encore tant de liaisons avec l'Europe par la fertilité et les richesses de son territoire. La collection complète des OEuvres de Robertson est en 8 vol. in-4° ou 10 vol. in-8°. Il est mort principal de l'u-vide, inventa deux nouvelles sorniversité d'Edimbourg, au mois de juin 1793, laissant cinq enfans. En 1806, M. Ymbert a publié un Essai historique sur la Vie et les ouvrages de Robertson, traduit de l'anglais.

* IV. ROBERTSON (Joseph), savant théologien anglais, né en 1726 à Knipe, au comté de Westmoreland, mort en 1802, prit les ordres, obtint le vicariat de Her

T. XV.

ROBERVAL (Gilles PERSONNE sieur de), né en 1602 à Roberval, paroisse, du diocèse de Beauvais, devint professeur de mathématiques au collége de Maître-Gervais à Paris, et disputa ensuite la chaire de Ramus, qu'il emporta. La conformité des goûts le lia avec Gassendi et Motin. Il succéda à ce dernier dans la chaire de mathématiques au collège-royal, sans quitter néanmoins celle de Ramus. Il fit des expériences sur le

tes de Balances, dont l'une est propre peser l'air, et lui mérita d'être de l'académie des scien

ces.

Ses principaux ouvrages sont, I. Un Traité de Mécanique dans l'Harmonie du pere Mersenne. I. Une édition d'Aristar cus Samius, etc. Ils furent recherchés dans leur temps. Ce savant estimable mourut le 27 octobre 1675. Sa présomption l'engagea dans quelques disputes avec Des

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cartes, dont il ne sortit pas à son avantage. Il eut l'injustice de lui contester la gloire de ses inventions analytiques, et voulut déprimer son savoir géométrique. Descartes, en vrai philosophe, se contenta de lui proposer un problème dont il ne trouva la solution qu'avec une extrême difficulté, et après de très-longues méditations.

+I. ROBESPIERRE (Maximilien - Isidore), né à Arras en 1759, d'un avocat au conseil supérieur d'Artois, qui, s'étant ruiné par ses dissipations, quitta la France long-temps avant la révolution, établit une école à Cologne, passa en Angleterre et de là en Amérique, où il laissa ignorer son existence.M.deGonzié,évêque d'Arras, contribua à envoyer Robespierre au collège de Louisle-Grand, où il montra dès son bas âge un caractère sombre et méchant, quoique timide: l'abbé Proyart, son principal, fut le dispensateur des secours que lui continuoit l'évêque d'Arras; et l'abbé Aimé, chanoine de Paris, dont il fut depuis le persécuteur, lui accorda sa table. Après avoir terminé ses études, il suivit quelque temps le barreau de sa patric, et y plaida la cause du paratonnerre de Saint-Omer. Les échevins de cette ville avoient proscrit cette découverte comme dangereuse, et fait défense de l'employer, Robespierre obtint du tribunal d'Arras, plus éclairé, la liberté pour sa partie de rétablir le paratonnerre qui avoit été abattu sur sa maison. Dans le Memoire qu'il fit à cette occasion, en 1783, se trouve le plus grand éloge de Louis XVI, auquel il fit couper la tête dix ans après. L'académie de Metz ayant proposé pour sujet de son prix,

en 1784, de déterminer l'origine de l'opinion qui étendoit sur tous les individus d'une même famille une partie de la honte attachée aux peines infamantes subies par un coupable; le discours de Robespierre fut couronné et publié l'année suivante. Il étoit présomptueux et jaloux des talens, de la richesse et de la grandeur. S'étant donné l'air d'un philosophe et d'un désapprobateur, affichant une morale austère et le patriotisme le plus ardent, il fut nommé député du bailliage d'Arras, aux états généraux en 1789, où il se fit remarquer plutôt par son originalité que par son éloquence. Il commença sa carrière politique le 27 juillet 1789 par le discours suivant, sur le secret des lettres : « La première de toutes les lois est le salut du peuple. Obligé par le plus impérieux de tous les devoirs de venger l'attentat projeté contre les représentans de la nation, on doit se servir de tous les moyens possibles. Le secret des lettres est inviolable; mais il est des circonstances où on doit le violer. Qu'on ne cite pas l'exemple de Pompée qui brûla les lettres adressées à Sértorius; Pompée étoit un tyran, un oppresseur de la liberté publique, et nous, nous en sommes les restaurateurs. » Courtisan de Mirabeau qui le méprisoit, il s'en éloigna à mesure que ce dernier perdit de la faveur populaire. Il divagua dans de nombreux discours sur la liberté de la presse, sur les conspirations prétendues du gouvernement, sur le droit qu'il vouloit qu'on accordât à tout homme sans propriété d'entrer dans les emplois publics. Il s'opposa à ce qu'on donnât au monarque le droit de la paix et de la guerre,

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gnit de se confier à son parent, à son voisin, à son ami, et ne vit autour de lui que des échafauds. Plusieurs proconsuls, non moins féroces, allèrent par ses ordres inonder de sang les principales

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et à ce qu'on le déclarât in-heur à moi si l'on dit jamais violable; il n'en soutenoit pas Danton et Robespierre. » A peine moins encore, à la fin de la ses- ce dernier eut-il pris la direction sion, « que le régime monar- du comité de salut public, qu'il chique étoit le seul qui convînt à couvrit la France de dénonciaun empire aussi grand que la tions, de tribunaux assassins, et France. » Il ne parla des prêtres d'une terreur si générale et si et des émigrés qu'avec une modé-profonde, que tout Français crairation qu'on ne lui soupçonnoit pas. Il combattit Barnave dans sou opinion sur les colonies; et lorsqu'on discuta le code criminel, on le vit représenter la peine de mort comme injuste contraire à la nature, et en de-villes dans chaque département, mander l'abolition. Deux ans et la Vendée devint le théâtre de après, celui qui avoit défendu la leur rage; c'est alors que leur vie même des parricides, faisoit chef s'écria dans l'assemblée : égorger des milliers d'innocens « Que la république s'étoit glissée les tribunaux. Après la ses- en France au milieu des cadavres par sion Robespierre fut nommé et à l'insçu de tous les partis. accusateur public auprès du tri-La convention, subjuguée par Robunal criminel du département bespierre, ne fut plus, comme il de Paris. Il ne voulut pas accepter l'appeloit lui-même, que sa macette fonction ; mais il suivit chine à décrets. Dès lors on exactement la société des jaco- l'entendit dire sans cesse soit bins, et rédigea un journal sous dans l'assemblée, soit aux jacole titre de Défenseur de la Cons- bins, je veux. Son ton étoit queltitution monarchique. Il ne joua quefois celui d'un illuminé. On a aucun rôle dans les mouvemens prétendu qu'il croyoit les prêtres du 20 juin et du 10 août, ni dans utiles à ses projets ; cependant ils les massacres de septembre; furent proscrits sous sa tyrannie. mais il chercha bientôt à en re- Mais il vouloit devenir le chef cueillir le fruit. Élu membre de d'une religion, et commença son la convention, il ne tarda pas à sacerdoce en faisant établir une la dominer. En vain Louvet, le fête en l'honneur de l'Étre Suministre Roland, et plusieurs préme, auquel il daigna donner autres l'accusèrent-ils de vouloir un brevet d'existence en le recons'éléver à la dictature; il triom- noissant par un décret. Robespha de leurs efforts et les condui- pierre présida cette cérémonie sit presque tous à l'échafaud. religieuse, qui eut lieu dans le Après le procès de Louis XVI, jardin des Tuileries. Tous les il poursuivit toute la famille des membres de la convention avoient Bourbons, et unit à cette proscrip- des habits bleus, dits de roi. Ro◄ tion celle des Girondins, des par- bespierre, pour se distinguer de tisans de Danton, d'Hébert et ses collégues, avoit un habit de tous ceux qui osèrent aspirer bleu-violet, comme les rois de à partager sa puissance. Aussi France, lorsqu'ils étoient en deuil. le premier disoit : <<< Tout ira « Ce qui est digne de remarque, bien encore tant qu'on dira Ro- dit un historien, c'est que la bespierre et Danton; mais mal-France, gémissant sous les lutte

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des différens partis, applaudit | riot, commandant de la garde un instant au coup que leur porta nationale, marcha à leur tête Robespierre, espérant être moins contre la convention; mais celuimalheureuse sous un seul tyran. ci, vaincu par les sections réuSi, content d'avoir abattu les nies, laissa à la justice la liberté premières têtes de la convention, de punir. Robespierre fut conil eût épargné ses autres collé- | duit d'abord à la maison d'arrêt gues, parmi lesquels il ne se trou- du Luxembourg; la terreur que voit plus personne qui osât pré- son nom seul avoit inspirée étoit tendre au premier rang, sa puis- encore si grande, que le consance eût probablement été d'une cierge de la prison refusa de l'y plus longue durée; mais lâche, recevoir : il se rendit à l'hôteltimide et défiant, sentant sa foi- de - ville. Un détachement des blesse et croyant la masquer à troupes de la convention y ayant force de barbarie, il voulut conti- pénétré, un gendarme courageux, nuer à proscrire, et força ainsi à la nommé Charles Méda, assailli résistance des gens qui n'eussent de coups par les satellites de la peut-être pas mieux demandé que municipalité, découvrit Robesde servir, et de commander sous pierre dans un coin obscur, et lui lui la vue du danger ranima tira un coup de pistolet qui lui leur courage; et certains de leur fracassa la mâchoire inférieure perte, ils voulurent tenter au et le couvrit de sang. Il fut transmoins de se sauver par un coup | féré au comité de salut public de d'audace. Ce coup fut porté le la convention. Là étendu sur une 9 thermidor de l'an 2, c'est-à-dire, table, il souffrit sans se plaindre, le 27 juillet 1794. Une coalition sans proférer un seul mot, les formée en secret et réunie dans interrogatoires de ses collégues, une discussion inattendue, ôta à les injures de ceux qui l'entouRobespierre et à ses deux adhé- roient, les douleurs de ses blesrens, Couthon et Saint-Just, tout sures et la fièvre qui le dévoroit. moyen de défense. Leurs voix Le lendemain 10 thermidor (28 furent étouffées ; et le premier juillet 1794), à quatre heures du s'étant élancé à la tribune fut soir on le conduisit à l'échafaud forcé d'en descendre par les cris avec vingt-deux de ses complices. répétés de toutes parts: à bas le Ses traits étoient horriblement tyran. Ce fut alors à qui lui por- défigurés, et ses yeux totalement teroit les derniers coups. Robes- fermés. Le peuple fit arrêter la pierre dénoncé, passa subitement charrette vis-à-vis de la maison de la contenance d'un souverain qu'il occupoit, et une femme, à celle d'un suppliant; à peine dansant devant la voiture, s'écria: le décret d'accusation fut-il rendu << Ta mort m'enivre de joie : descontre lui, qu'il descendit de la cends aux enfers avec les malétribune à la barre où l'on fit bien-dictions de toutes les épouses et tôt passer à ses côtés Saint-Just, de toutes les mères. » 11 périt à Couthon, Robespierre le jeune et l'âge de 35 ans, et on lui fit cette Le Bas. Aussitôt que les membres épitaphe, qui a le mérite du lacode la commune de Paris appri- nisme et de l'à-propos. rent que leur protecteur étoit accusé, ils ordonnèrent de sonner le tocsin, et couvrirent la place

Passant, ne pleure point son sort,
Car s'il vivoit, tu serois mort.

de Grève d'hommes armés. Hen- Toute sa politique, suivant un

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