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image tracée sur la rétine. Il eut aussi des contestations avec le célèbre oratorien sur la nature des idées, sur leur cause ou efficiente ou exemplaire : « matiere si sublime et si abstraite, dit Fontenelle, que c'est une assez

d'avoir pu parvenir, sinon à une entière certitude, du moins à des doutes fondés et raisonnés. VI. Une Dissertation sur cette question: Si le plaisir nous rend actuellement heureux? 1694, in-4°.

mes applaudissemens qu'à Montpellier et à Toulouse. Ses conférences plurent à un tel point, qu'on y voyoit tous les jours le plus agréable acteur du théâtre italien, qui, hors de là, cachoit sous un masque l'esprit sérieux d'un philosophe. Ses succès eu-grande gloire à l'esprit humain, rent un éclat qui lui devint funeste. L'archevêque de Paris, par déférence pour la philosophie d'Aristote, lui fit défendre d'enseigner celle de Descartes. Après avoir soutenu plusieurs combats pour le philosophe français, il entra dans l'académie des scien- III. REGIS, ( Pierre) né à ces, en 1699. Il mourut le 7 jan- Montpellier, en 1656, docteur vier 1707, chez le duc de Rohan, en médecine dans l'université de qui lui avoit donné un apparte- cette ville, y pratiqua son art ment dans son hôtel. Cette res- avec succès jusqu'en 1685, que source lui avoit été utile, car il la révocation de l'édit de Nanavoit négligé la fortune autant tes l'obligea de se retirer avec que d'autres ont coutume de la sa famille à Amsterdam. Il y rechercher. Ses onvrages sont, exerça sa profession, et y mourut I. Système de philosophie, con- le 30 septembre 1726. Naturelletenant la logique, la métaphy- ment doux, il adopta le système sique et la morale, en 1690, 3 de la tolérance, et l'étendit à vol. in-4°. C'est une compilation presque toutes les sectes. Ses oujudicieuse de différentes idées de vrages sont : I. Une édition des Descartes, que l'auteur a déve- œuvres posthumes du savant loppées et liées avec ordre et Malpighi, 1698, in-4°. II. Des clarté; mais ces idées n'étant Observations sur la peste de Proplus à la mode, cet ouvrage ne vence en 1721, in-12. On y peut être aujourd'hui que d'un trouve les moyens de se garantrès-petit usage. II. Un livre in-tir de ce fléau, tant par les retitulé: : Usage de la raison et demèdes que par le régime. Ses la foi, ou Accord de la raison conseils et les détails dans leset de la foi, in-4°. III. Une Ré- quels il entroit, parurent si judiponse au livre de Hnet, intitulé: cieux à M. de Langeron, comCensura Philosophiæ Cartesa- mandant en Provence, qu'il se næ, in-12, 1691. Bayle ayant erut obligé pour le bien public de vu cette réponse, dit « qu'elle les faire imprimer. L'auteur ne devoit servir de modèle à tout ce les avoit d'abord destinés qu'à . qu'on feroit à l'avenir pour la mê- son frère qui étoit alors à Marme cause. IV. Une autre Réponse seille. III. Il retoucha tous les araux Réflexions critiques de Du- ticles de médecine et de botanihamel, 169, in - 12. V. Des que du Dictionnaire de Furetière, Ecrits contre le P. Malebranche, de l'édition de Basnage sieur de pour montrer que la grandeur Beauval, et il préparoit un Dicapparente d'un objet, dépendtionnaire universel de Médecine, uniquement de la grandeur deson lorsqu'il mourut.

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IV. REGIS-REY, (Jean) chi- | il fonda une église protestante. rurgien de Montpellier, né à Bu-Il s'attacha en 1530 au duc de gne, se distingua dans sa profes- Brunswick, qui le fit surintension, et semble avoir deviné avant dant des églises de Lunebourg. Pascal la pesanteur de l'air dans Il mourut à Zell en 1541. Ses ouses Essais sur la recherche de la vrages ont été imprimés en 3 vol. cause qui augmente le poids du in-fol. Les deux premiers sont plomb et de l'étain quand on les consacrés aux écrits latins, et le calcine. Cet ouvrage, publié pen- dernier aux écrits allemands. Il y dant la vie de l'auteur, en 1670, a de l'érudition dans les uns et a été réimprimé à Paris en 1777 › dans les autres, mais peu de jusavec des notes par Gobet. Rey tesse et de modération. Il laissa avoit fait d'autres découvertes qui treize enfans. n'ont pas été publiées.

* REGISELMO (Pasqualino), prêtre Vénitien, vivoit dans le 16 siècle. On lui est redevable du Vocabolario delle voci Latine con l'Italiane, scelte da migliori scrittori da Girolamo Ruscelli, Venise, 1588, in-4°. Ce vocabulaire, qui fut long-temps promis par Ruscelli, ne fut publié que 22 ans après sa mort par les soins de Regiselmo, qui le dédia à Jean Trivisano, patriarche de Venise et fondateur du séminaire patriarchal de Saint Cyprien de Murano.

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II. REGIUS ou du ROI (Henri), né à Utrecht en 1598 se rendit habile dans la médecine, et en devint professeur à Utrecht. Sa passion pour le cartésianisme lui suscita de fâcheuses affaires de la part de Voëtius et des autres ennemis de Descartes, qui manquèrent de lui faire perdre sa chaire. Si Regius fut un des premiers martyrs du cartésianisme, il en fut aussi l'un des premiers déserteurs. Descartes, ayant réfusé d'approuver quelques sentimens particuliers de son disciple, celui-ci renonça aux opinions de son maître. Il finit sa 1. REGIUS ou le ROY, (Urcarrière le 19 février 1679. Ses bain), né à Langenargen sur le lac de Constance, principaux ouvrages sont, I. Phyétudia à Ingolstadt, et y enseigna avec succès. siologia, Utrecht, 1641, in-4°. II. Fundamenta Physices, 1661 Plusieurs gentilshommes lui confièrent la conduite de leurs enfans, à Descartes une copie de son in-4°. On l'accusa d'avoir dérobé sans en excepter le soin qui regar- Traité des Animaux, et de l'avoir doit la dépense; mais ces jeunes ensuite presque tout inséré dans gens s'endettèrent. Comme Regius étoit leur caution il fit une escet ouvrage. III. Philosophia naturalis, 1661, in-4o, qui a été pèce de banqueroute et fut obligé traduite en français à Utrecht de s'enrôler. Son professeur Ec1686, in-4°. IV. Praxis Medica kius le dégagea et le réconcilia le meilleur de ses écrits, 1657 avec les muses. Il reçut à Ingolstadt la couronne d'orateur et dein-4°. V. Hortus academicus Úl poète, de la main même de l'em-trajectinus. Tous ses ouvrages de pereur Maximilien. Quelques temps après il fut professeur de rhétorique et de poésie. Son penchant pour le lutheranisme l'obligea de se retirer à Augsbourg, où

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médecine ont été réunis et im

primés à Utrecht en 1668, in-4°.

REGNARD, (Jean-François) naquit à Paris d'une bonne fa mille eu 1647.. Sa passion pour

presque

Casibus et variis acti terrâque marique,

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Nes Français, éprouvés par cent périls, divers,
Du Gange et du Zair nous avons vu les sources,
Parcouru l'Europe et les mers;

31 Voici le terme de nos courses,

nous nous arrêtons où finit l'univers.

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ses cour

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les voyages se déclara dès son enfance. Il parcourut d'a-Sistimus hie tandem nobis ubi défuit orbis. bord l'italie; à son retour s'etant On les a traduits ainsi en français: embarqué à Gènes sur un bâtiment anglais qui alloità Marseille, il fut pris par des vaisseaux algé, riens et conduit à Alger. Il avoit du talent pour la cuisine, art qu'il avoit exercé pour satisfaire son goût pour la bonne chere. Il fut fait cuisinier du maître dont il étoit devenu l'esclave, Il s'en fit ai mer: sa bonne mine et ses manières prévenantes lui gagnèrent aussi le cœur des femmes favorites de son maître. Il écouta leur pas sion, fut découvert et livré à la justice. I alloit être puni selon les lois, qui veulent « qu'un chrés tien, trouvé en flagrant délit avec une mahométane, expie son crime par le feu ou se fasse mahométan. Le consul de la nation française, qui avoit reçu depuis peu une somme considerable pour le racheter, s'en servit pour Farracher au supplice et à les clavage. Regnard devenu libre retourna en France, emportant avec lui la chaîne dont il avoit été attaché. Le 26 mars 1681, it partit, de nouveau de Paris pour visiter la France et la Hollande d'où il passa en Danemarck et ensuite en Suède. Le roi de Suede lui conseilla de voir la Laponie. Il s'embarqua à Stockholm avec deux autres Français et passa jus qu'à Torno ou Tornéo, qui est la dernière ville du côté du nord, située à l'extrémité du golfe de Bo-que Molière; mais il fut une preuve thnie. Il remonta le fleuve Torno et pénétra jusqu'à la mer Glaciale. S'étant arrêté lorsqu'il ne put aller plus loin, il grava ces quatre vers sur une pierre et sur une pièce de bois:

De retour à Stockholm, il en par title 3 octobre 1683, pour aller ep Pologne. Ayant visité les principales villes de ce royaume, il passa a Vienne, d'où il revint à Paris, après un voyage de trois années. Enfin, lassé de ses, il se retira dans une terre proche de Dourdan, à 11 lieues de la capitale. La il goûtoit les délices d'une vie sensuelle, daus la compagnie de personnes choi sies, et dans les charmes de l'ég tude. C'est dans cette retraite qu'il finit ses jours, le 4 septembre 1709. On a faussement pretendu que cet homme si ga, étoit mort de chagrin, et plus faussement encore qu'il avoit avancé ses jours.. Il est certain qu'il mourut d'une médecine prise à la suite d'une indigestion; car il étoit grand mangeur: il eut l'imprudence d'aller à la chasse le même jour de s'y échauffer extrêmement, et de boire à son retour un grand verre d'eau à la glace; ce qui lui causa une révolution si violente et si subite, qu'il expira le lendemain, sans qu'on pût le secourir. Il n'aimoit pas plus les médecins

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que si la niédecine fait quelquefois du mal, un mauvais régime en fait bien davantage. La meil❤ leure édition de ses OEuvres est celle de Paris, 1790, en 4 vol. in-8°, avec des remarques; il y en a une autre de Paris, 1772, 4 vol. Gallia nos genuit, vidit nos Africa; Gangemin-12: le premier volume contient Hausimus, Europamque oculis lustravim la relation de ses voyages en Flandre, en Hollande, en Suède, en

omnem:

T. XV.

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L

Danemarck, en Laponie, en Pòlogne et en Allemagne, il n'y a que la relation de son voyag en Laponie qui mérite de l'attention; le reste est fort peu de chose, L'auteur n'avoit composé ces relations que pour s'amuser; il ne comptoit pas a les publier. Le

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Ce poète connoissoit le caractère qu'il avoit tracé il étoit joueur, et joueur heureux. On prétend qu'il avoit gagné au jeu une pare de sa fortune dans un voyage d'Italie. II. Les Ménechmes : imitation de Plaute, supérieure à son original. III. Démocrite amou

ProVolume renferme La rear pièce qui seroit un peu froidė

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sans quelques scènes qui sont vrai ment comiques. IV. Le Distrait qui n'est qu'une suite d'incidens plus ou moins plaisans : aussi la piece est, en général, d'un effet médiocre. Le personnage du Distrait étoit le portait fidèle d'un homme de la cour de Louis XIV le comte de Céreste-Brancas, que La Bruyère avoit déjà eu en vue dans son article de Monalque, où toutes les distractions da Léandré de Regnard se trouvent exacte

Provencale wore posthume Vest une historiette ou Re gnard fait le récit des aventures qu'il eut dans le voyage sur mer où il fut pris et mené à Alt get, elle contient quelques par ticularités de sa vie; ensuite des pieces de théâtre, qui Font mis dans la classe des excellens poetes comiques. « Qui de se plaît point aux comédies de Regnard, dit Voltaire, n'est point digne d'admirer Molière; » et Bol leau', grand admirateur de cement notées V. Les Folies amou dernier poète, disoit néanmoins que Regnard n'étoit pas médio erement plaisant. » Les pièces de Regnard conservées au Theatre français sont, I. Le Joueur, où l'on remarque, plusque dans ses autres productions, le comique d'observation et de caractère. Dufresny, qui donna presque en même temps que lui le Chevalier joueur, l'ac cusa d'avoir profité de la lecture de son manuscrit ; et l'on dit fort plaisamment qu'il se pouvoit que tous deux fussent un peu voleurs, mais que Reguard étoit le bon larron, » On rima même ce bon mot:

Un jour Regnard et de Rivière,
Echerchant un sujet que l'on n'eût point traité,
Trouvèrent qu'un joueur seroit un caractère
Qui plairoit par sa nouveauté,
Reguard le fit

vers et de Rivière en prose, Ainsi, pour dire au vrai lá chose, Chacun vola son compagnon.

Mais quiconque abjourd'hui voit l'an et l'autre
couvrage,lo 750

Dit que Reguard, a l'avantageu
D'avoir été le bon laston,

reuses, pleites de saillies et de gaîté. VI. Le Retour imprévu, une des plus jolies petites pièces que nous avions. VII. La Serenaite, très-inférieure à la précédente? VIII. Le Légataire, le chef-d'oeu vre de la gaîté comique, et peutêtre celui de Regnard car le Joueur est un peu défiguré par deux rôles de charge, la comtesse et le marquis. Quant à la petite comédie, Attendez-moi sous l'or me, elle est attribuée à Dufresny. IX.Regnard a aussi travaillé pour le Théatre italien, et a donné à l'Opéra le Carnaval de Venise, mis en musique par Campra. La gaité est le caractère dominant des comédies de Regnard; il excelle dans le comique noble, ainsi que dans le familier; mais la bonne morale y est quelquefois blessée. Si J.J. Rousseau cût vécu deux ans de plus, il auroit vu confirmer par l'événement ses appréhensions au sujet du Légataire, et auroit conclu avec encore plus de fondement à la suppression de

dout

l'esprit aussi caustique que lui; et s'il n'avoit pas fait des comédies, il auroit fait volontiers des satires. Dans une nouvelle édition de ses œuvres, on a ajouté déux volumes de pièces qu'il avoit données au Théâtre itafien, qui ne valent pas, à beaucoup près, ses comédies jouées sur le Théâtre français.

eette pièce. « C'est une chose incroyable, dit J. J. Rousseau, qu'avec l'agrément de la police on joue publiquement, au milieu de Paris, une comédie (le Légataire) où, dans l'appartement d'un oncle qu'on vient de voir expirer, | son neveu, l'honnête homme de la pièce, s'occupe avec son digne cortege de soins que les lois payent de la corde ... faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est, et est applandi.... Belle instruction pour des jeunes gens, nescii auræ fallacis, qu'on envoie à cette école, où les hommes faits ont bien de la peine à se défendre de la séduction du vice.... La versification de Regnard n'est pas toujours bien correcte; mais l'auteur plaît par sa légereté et par la vivacité du dialogue. (Voyez GACON.) X. Des Poésies diverses, qui consistent en satires, ép I. REGNAULT (N.), auteur tres, etc. On y distingue la Sa- dramatique, mort vers le milieu tire des maris, en réponse à la du siècle, a donné deux traSatire des Femmes de Boileau;gédies fort médiocres, Marie et l'épître où il propose de consacrer une abbaye à Bacchus, I s'exprime ainsi :

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Les pères chanteront matines,
Fort courtes, de peur d'ennuyer;
Les frères seront aux cuisinès,
Moi, j'aurai la clef du cellier. ft

REGNAULDIN (Thomas), sculpteur, natif de Moulins, mort à Paris en 1706, âgé de 79 ans, étoit de l'académie royale de peinture et de sculpture. Cet illustre artiste a fait plusieurs mor ceaux estimés. On voit de lui, dans les jardins de Versailles, l'automine et Faustine; et aux Tuileries, le beau groupe représentant l'enlèvement de Cybele par Saturne, sous la figure du | Temps

Stuart, jouée en 1659, et Blanche de Bourbon jen 1641: une et l'autre imprimées à Paris.

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II.REGNAULT ( Noël), jésuite, né à Arras en 1683, mourut à Paris le 14 mai 1762. L'étude de Regnard et Boileau furent long-derne et les exercices de la piété -la philosophie ancienne et motemps brouillés; ils se raccommodèrent en 1705, et Begnard dedia à Despréaux ses Mézechmes. Il lui disoit, dans son épître dédicatoire en vers: ̧:

De tes traits éclatans admirateur fidèle,
Ton style, en tous les temps, me servit de modèle;
Et si quelque bon vers par ma veine est produit,
De tes doctes leçons ce n'est que l'heureux fruit.

Malgré ces éloges, il ne supprima
point une pièce satirique intitu-
lée le Tombeau de Boileau Des-
préaux, où ce juge du Parnasse
est fort maltraité, Regnard avoit

remplirent ses jours. Quoiqu'il ble à la physique, il ne s'est pas eût consacré un temps considérafait une réputation étendue dans cette partie. On a de lui, I. Entretiens physiques, d'abord ́en 3 vol. in-12, ensuite en 5. Les jeunes écoliers qui veulent savoir un peu plus de physique qu'on n'en apprend communément dans les colléges trouveront dans cet ouvrage de quoi se satisfaire. Il est écrit avec beaucoup d'ordre et de clarté. II. Origine ancienne de la

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