Page images
PDF
EPUB

ART. 47. Memoirs of Edward Marcus Defpard. By James Baunantine, bis Secretary, when King's Superintendent at Honduras, &c. 8vo. 29 PP. 15. Ridgway. 1799.

It is fufficiently proved by thefe Memoirs, that in former periods of his life, Colonel Defpard rendered important fervices to his king and country. Every one will regret that there should lately have appeared fufficient caufe, on the part of government, for twice arrefting fuch a man, and now keeping him a clofe prifoner. Mr. Bannantine gives us no infight into the grounds of fufpicion against his friend and patron; but he leaves us impreffed, by fome cafual intimations, with no exalted ideas of his orun loyal attachment.

ART. 48. The Rational Humourif, confifting of a Selection of Anecdotes, Bons Mots, &c. Elegant, Sentimental, and Mirthful. 12mo. Vernor and Hood.

1799.

25.

A collection of jefts, fome of which are old, fome new, fome good, fome bad. We cannot but wonder how the publication of fuch books should answer the promised purpose; but we suppose they do, or there would not be fo many of them.

ART. 49. The Proceedings at Large on the Trial of an Action, brought by Mr. John Mackell, of Park-Lane, Smith, against Mr. John Hanja, of Bruton-Street, Smith, and Furnishing-Ironmonger to the King, for a Juppifed Libel on the Plaintiff, in a Pamphlet publifhed by the Defendant relative to the Prices charged by Mr. Mackell, for the Iron Railing made by bim for inclofing Gardens in the Green-Park; before the Right Hon. Lloyd Lord Kenyon, and a special Jury, at Guildhall, London, on Saturday, the 29th of June, 1799. Taken in Short-hand by Jojeph Gurney. Svo. 35. 6d. Wright. 1799.

This trial cannot fail to prove highly important to all who are in any degree converfant or interested in the concerns of architects, furveyors, and the inferior workmen employed by them; but more particularly that defcription of tradefmen known by the name of furnishing ironmongers. Mr. Hanfon feems to be a plain, honeft man, who has ably and fuccefsfully repelled fome malignant attacks on his reputation. The plaintiff, in the prefent cafe, was nonfuited. The fpeeches of the counfel on both fides are perfpicuously given, as well as the evidence. It is hardly neceffary to fay more, except that it appears to us, that the Marquis of Salisbury acted in the bufinefs in a manner which does him the highest honour.

ART. 50. A Leature on Heads, by George Alexander Steevens. With Additions, by Mr. Pilon, as delivered by Mr. Charles Lee Lewis. To which is added, an Effay on Satire; with 24 Heads, by Nefbit, from Defigus by Thurflon. 12mo. 35. Vernor and Hood. 1799. George A. Steevens obtained a confiderable degree of fame from his Lecture on Heads; more perhaps from his own wit and humour,

than

than from the substance and matter of his Lecture. They are here printed with additions. We have no doubt of their being amusing enough, when delivered by Mr. Lewis, but they excite no great intereft in the perufal.

FOREIGN CATALOGUE.

FRANCE.

ART. 51. Confidérations politiques et morales fur la France, conftituée en république par Edouard Lefebvre, membre de la fociété libre des fciences, belles-lettres, et arts de Paris. 1 vol. in 8vo. of nearly 300 pp. Paris.

Thefe Confiderations have for their object commerce, agriculture, luxury, manners (les mœurs), the influence of women in a free ftate, general education, the inftitutions relative to the national feftivals, the arts and fciences, public fpirit, the emigrants, mendicity and hospitals, the colonies, with fome cther analogous fubjects.

We agree with the author when he fays, that it is by no means fufficient to give to France a republican government, but that the general fpirit, the morals and manners of the nation must be changed; though we do not allow with him that "en général cette foule de chofes qu'on eft tacitement convenu, dans la fociété, d'appeller du nom de vertu, rien de tout cela ne foit néceffaire à la republique," that it is proper, "rendre an luxe fon ancien éclat," &c.

ART. 52. Maurs et coutumes des Corfes, mémoire tiré en partie d'un grand ouvrage fur la politique, la morale, la legislation des diverfes nations de l'Europe; par G. Feydel. Paris.

Mr. Feydel defcribes the Corficans, as a tribe who have hitherto remained half favage in the midft of the civilifed people of Europe.

"Là, chaque village," fays he, " ou plutôt chaque peuplade, s'at-. tribue de temps immemorial le droit de guerre et de paix à l'égard des autres peuplades; et par conféquent chaque famille s'arroge le même droit à l'égard des autres familles. Tous les maux qui affligent la Corfe découlent de ce mal invétéré qui tient lui-même à l'ordre naturel des fociétés politiques et qui fuit toujours aggravé chez ces infulaires par la crainte des invafions.

"Les Génois, voulant y porter un premier foulagement, élevèrent de nombreuses tours fur les rivages de la mer. . . . Ce moyen de fûreté commençoit à faire defcendre plufieurs familles de leurs rochers dans les

plaines

plaines, lorfque l'introduction des armes à feu, que les Français y por tèrent en 1553, fit éprouver à la fécurité intérieure la plus violente fecouffe.

"Les Corfes s'y font tellement accoutumés, qu'ils font devenus les plus adroits tireurs de l'Europe; ils en ont fi horriblement perfectionné l'ufage, qu'à une portée ordinaire, ils affaffinent un homme, la nuit, avec autant de facilité que le jour. Je laiffe à d'autres le foin de divulguer leur fecret."

It is probable they have none, and that they kill only when they can diftinguish the object, which fuppofes a fhort diftance, and a night not perfectly dark. It must be obferved likewife, that the Corficans never fire well, but with the arms refted, and in this easy talent they do not furpafs the Tyrolians.

Depuis que les Corfes," continues he, "ont connu les armes à feu, leur barbarie, toujours croiffante, et le befoin continuel de diffimuler au dehors cette barbarie, ont réduit leur morale à un tel état de corruption, qu'il n'eft point de peuple connu, Ji dépravé foit-il, qui n'ait à la fois plus de vertus et moins de vices.

"Les peuplades Corfes, dans leurs habitudes générales, divifent la nation en cinq caftes: les gentilfhommes, les caporaux, les citoyens, les plébeiens et les étrangers. La première fe divife en magnifiques et en ignori; la cinquième en familles totalement etrangères, et en familles qui fe font alliées dans l'ile. La cafte caporale eft compofée des familles, qui par la confidération qu'elles retirent de leurs alliances, de leur clientelle, de l'étendue actuelle et ancienne de leurs propriétés, poffèdent la magiftrature effective des pièves où elles font établies, et font prendre' ou quitter les armes à volonté aux-habitans de ces cantons. Quant à la cafte citoyenne, ce qui la diftingue de la plébéienne, c'eft une oifiveté de plufieurs générations, et un mépris conftant pour toute profeffion fociale, fi l'on en excepte les offices militaires, autres que ceux de la troupe, dont le fervice eft fpecialement affecté au maintien de la fûreté intérieure des états.”

Other obfervers have not fo accurately pointed out this claffification of the Corficans into fix cafts. Perhaps the intervals which separate them are not cry diftinctly marked.

Elle

"Il y a dx effèces de Cortes," adds he, "le policé et le fauvage, ou fil veu, le demi fauvage. La première eft compófée d'un petit nombre d'hommes que l'éducation étrangère, l'inftruction du cabinet, ou les voyages, ont mis au niveau des autres Européens. n'influe en cette qualité, ni fur les penfées, ni fur les actions de la feconde, qui fe fait remarquer dans les villes comme dans les campagnes. Cette nullité d'influence, peu vraiferablable fans doute, mais pourtant démontrée par la néceffité où fe trouve toujours le Corfe voyageur, de reprendre les mœurs de fon ile en y remettant le pied, me paroit tenir à des caufes qui ne font pas faciles à détruire. Toujours les Corfes s'agitèrent pour être independans et jamais ils ne le furent. De cente contrariété ils infèrent que les perfonnages les plus éclairés de leur île, ne le font pas affez pour mériter leur entière confiance."

The nullity of influence of the Corfes policés over the Corfes fauvages, as ftated in this paffage, will perhaps not easily be admitted, fince facts appear to depofe the contrary. Confining ourfelves to the prefent age,

we

we may obferve that Giafferri, Gafforio, and Paoli, all of them born in the inferior cafts, but better informed than the reft of their countrymen, have fuccellively acquired a preponderance which rendered them the moderators and effective chiefs of their country.

"Le Corfe eft vif," proceeds he, "intrépide, fpirituel et adroit, mais exceffivement pareffeux de corps et d'efprit. Agir et réfléchir font deux peines qu'il ne prend qu'à l'extrémité. La culture, la bergerie, la chaffe, la pêche, font fes feules occupations, et il ne s'y livre qu'autant qu'il faut pour s'empêcher de mourir de faim et de froid. Sa pareffe lui fait donc un devoir de borner fes befoins au plus étroit néceffaire. Le cultivateur, par exemple, ne travaille qu'environ trois mois fur un an, et en paffe neuf dans une honteufe inaction, à laquelle il attache des idées de gloire-Quand il moiffonne fon bled, il ne coupe pas la paille, mais feulement les épis, c'est un embarras de moins. Quel que peu étendu que foit fon champ, il en laiffe au moins les trois-quarts en jachères. Veut il enfemencer le quart dont le tour eft venu, ce qui ne lui arrive pas tous les ans? Il commence par y mettre le feu, pour étourdir la végétation de quantité de genévriers, de lauriers, de mirthes, de lentifques, de romarins que ni lui, ni fes pères, n'ont jamais pu fe réfoudre à déraciner entièrement. Il laiffe enfuite refroidir fon fol, puis jette la femence, donne un labour avec un araire fans foc, fans coutre et fans oreille, et revient chez lui attendre l'heure de recueillir. "S'il eft occupé à gratter fa vigne avec un méchant outil de tôle, acheté chérement d'un Génois, et qu'on lui demande pourquoi il ne défriche pas la lifière inculte qui borde cette vigne, afin d'augmenter fes récoltes, il répondra tranquillement: j'en ai affez là pour mon année. Quelquefois il fe trompe, mais les accidens qui furviennent à la récolte, à fa perionne ou á fon bérail, ne le corrigent pas de fon imprévoyance. Eft-il malade? fa femme et fes enfans merent des provifions auprès de lui pour trois ou quatre jours, et vont fe gîter ailleurs. Le cinquième, ils viennent voir s'il eft mort ou guéri; car on ne connoît chez les Corfes que des vivans et des morts, et non des malades. Il est vrai que lorfqu'un des chefs de famille n'a plus befoin de rien, fes parens, fes amis te hâtent d'envoyer leurs femines lui porter des Frandes, le haranguer, faire des lamentations et battre fa veuve, con me qui appar tient plus ou moins à tous les peuples barbares-Dem adez à tous les Corfes, lorfque fumant leur pipe ils regardent nonchalamment des reisfaires feier, des piardeurs défricher, pourquoi ils n'effayent pas eux de tirer la fcie ou de lever la piarde; ils vous répondront avec une gravité fauvage: ce n'eft pas la coutume, ce qui ne fignifie, point du tout qu'ils manquent d'industrie ou de bras; et ceux qui dans leur pareffe réfléchie vous font cette réponse nationale, feroient auffi étonnés d'entendre accufer leur ile de ces deux défauts, que l'eût é é par delà deux ou trois fiècles, un chatelain Français à qui on auroit dit que lui et fes pareils ne favoient pas lire faute de mémoire ou d'intelligence.

"Les pâtres Corfes font un peuple de nomades difperiés fur la furface de l'île, fans autre but que d'exifter, fans autre règle que leurs convenances. Les uns font propriétaires, les autres fimples dépofitaires de leurs troupeaux, à la charge de tenir compte au maître de la moitié du produit, condition qui a pour toute garantie, la confcience du pâtre au détriment de fon affocié-On pourroit les comparer aux Tartares, s'ils avoient

avoient des chefs; mais chacun d'eux ne reconnoît pour fupérieur que la coutume et fa volonté, qui font une même chofe.

Il est une forte de végétation en Corfe dont un peuple moins barbare 'auroit tiré parti pour améliorer fon agriculture, et fe donner des forges et le charbon qu'elles confomment. Ce font les makis. On nomme ainfi des terrains couverts des racines de divers arbuftes très ferrées entre elles et d'où s'élèvent d'épaiffes cépées. Un Corfe qui fe réfout à mettre un makis en valeur, commence par y mettre le feu, et il eft commun qu'il porte l'incendie au loin. Lorfque la pluie a donné quelque compacité aux cendres, il fait fa femaille, et la récolte levée, le fonds eft abandonné aux ceps, qui bientôt repouffent de toutes parts de jeunes rejets que les pâtres recherchent pour leurs troupeaux, et qui redeviennent enfuite makis auffi touffus qu'avant leur dernière incinéra

tion.

"C'eft ainfi que les Corfes dégradent l'art divin du labourage. Ce fumier que nos enfans amaffent par les chemins dès l'aube matinale, ces crotins et ces bouzes qu'ils mettent fi précieusement dans leurs paniers, le Corfe les mêprise et en tiendroit à déthonneur la cueillette et l'emploi.

"Il n'a point, de bercail pour fes moutons, point d'étable pour fes boeufs, point d'écurie pour fon cheval, point de grange pour fes fourrages, point de paillier, point de fenil, point de pré ni de verger; il n'a ni un trident, ni une fourche. Il fe foucie peu que fes beftiaux pâtiffent ou non, errans nuit et jour autour de fon domaine. A l'aide de fa pipe et d'une allumette, il fe fait en un clin-d'œil autant d'engrais qu'il en peut défirer, et tout orgueilleux de fes effroyables idées de deftruction, il s'applaudit de fa puiflance, et fe confidère comme un créateur

"C'est un principe de droit commun en Corfe, que tous les domaires font inalienables, et ils y font de trois fortes: ceux des familles, ceux des peuplades, ceux de la nation, que les Génois appeloient domaines du royaume, fars qu'ils en ayent jamais pu connoître la vraie fituation topographique, ni les Français après eux, ces infulaires s'étant toujours réfervé cette connoiffance; d'ou l'on peut inférer que les fommes long-temps dépenfées à Baitia, par l'ancierine administration Françaife, pour fe procurer un cadattre, l'ont été en pure perte.

"On fait feulement, par apperçu, que les propriétés perfonnelles n'occupent guère que la moitié de l'ile-le furplus appartient aux habitans en général et en particulier; et par conféquent, chaque infélaire a le droit d'y prendre ou faire prendre ce qu'il veut par lui ou fes ayant caufe, d'ufer ou d'abufer felon fa commodité ou fon plaifir. Toute opinion contraire et réputée erreur, toute oppofition, tyrannie. Le Corfe ne peut fans péril aliéner fon domaine en tout ou en partie. S'il enfreint cette prohibition tacite, mais rigoureuse, de l'honneur, il s'expofe, pour le refte de fes jours, à recevoir des reproches qui ne peuvent être lavés que dans le fang, et n'oublions pas que le fang c'eft la

mort.

"L'emprunt d'un écu n'eft guère moins honteux que l'aliénation d'un champ. On a vu des pères de famille laiffer mourir de faim leurs enfans et eux mêmes, pour ne pas recourir à ce moyen de fubfiftance en attendant leur récolte-De ces coutumes barbares, gravées dès l'enfance dans l'âme des Corfes, de cette théorie atroce de l'honneur, dont on

« PreviousContinue »