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INFERNAL.

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RECHERCHES ET ANECDOTES,

Sur les Démons, les Esprits, les Fantômes, les Spectres, les Revenans, les Loups-garoux, les Possédés, les Sorciers, le Sabbat, les Magiciens, les Salamandres, les Sylphes, les Gnomes, etc; les Visions, les Songes, les prodiges, les Charmes, les Maléfices, les Secrets merveilleux, les Talismans, etc.; en un mot, sur tout ce qui tient aux Apparitions, à la Magie, au Commerce de l'Enfer, aux Divinations, aux Sciences secrètes, aux Superstitions, aux choses mystérieuses et surnaturelles, etc.etc.etc.

PAR J. AS COLLIN DE PLANCY.

Il n'y a point de peur qui trouble l'homme, comme celles que la superstition lui inspire. Car celui-là ne craint point la mer, qui ne navigue point; ni les combats, qui ne suit point les armées; ni les brigands, qui ne sort point de sa maison; ni l'envie, qui mène une vie privée; ni les tremblemens de terre, qui demeure dans les Gaules; ni la foudre, qui babite l'Ethiopie: mais l'homme superstitieux craint toutes choses, la terre et la mer, l'air et le ciel, les ténèbres et la lumière, le bruit et le silence; il craint même jusqu'à un songe.

PLUTARQUE.

TOME SECOND.

PARIS,

P. MONGIE aîné, Libraire, Boulevard Poissonnière, n. 18.

BF

1501

.C7

8-24-314412

INFERNAL.

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M.

MAGIE. La magie naturelle est l'art de connaître l'avenir et de produire des effets merveilleux par des moyens naturels, mais au-dessus de la portée du commun des hommes.

La magie artificielle est l'art de fasciner les yeux, et d'étonner les hommes, ou par des automates, ou par des escamotages, ou par des tours de physique. La magie blanche est l'art de faire des opérations surprenantes par l'évocation des bons anges, ou simplement par adresse et sans aucune évocation. Dans le premier cas, on prétend que Salomon en est l'inventeur; dans le second, la magie blanche est la même chose que la magie naturelle, confondue avec la magie artificielle.

La magie noire ou diabolique, enseignée par le diable, et pratiquée sous son influence, est l'art d'évoquer les démons, en conséquence d'un pacte fait avec eux, et de se servir de leur ministère, pour faire des choses au-dessus de la nature. C'est de cette magie que sont entichés ceux qu'on appelle proprement

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magiciens. Cham en a été, dit-on, l'inventeur ou plutôt le conservateur, car Dieu n'envoya le déluge que pour nettoyer la terre des magiciens et des sorciers qui la souillaient; mais Cham enseigna la magie et la sorcellerie à son fils Misraïm, qui, pour les grandes merveilles qu'il faisait, fut appelé Zoroastre. Il composa cent mille vers, sur ce malheureux sujet et enfin il fut emporté par le diable, en présence de ses disciples, et ne parut plus (1). (Voyez Zoroastre.)

Hemmingius, théologien fort célèbre, cita deux vers barbares, dans une de ses leçons, et ajouta, pour se divertir, qu'ils pouvaient chasser la fièvre, parce qu'ils étaient magiques. L'un de ses auditeurs en fit l'essai sur son valet, et le guérit. Peu après on fit courir le remède, et il arriva que plusieurs fébricitans s'en trouvèrent bien. Hemmingius, après cela, se crut obligé de dire qu'il n'avait parlé de la sorte qu'en badinant, et que ce n'était qu'un jeu d'esprit. Dès lors le remède tomba. Mais il y en eut beaucoup qui ne voulurent point se dédire de la foi qu'ils y avaient ajoutée.

Bergerac a dit quelque part que les maladies n'existaient le plus souvent que dans l'imagination : telle personne guérira avec un charlatan, en qui elle a pleine confiance; telle autre ne guérira point avec un excellent médecin, de qui elle se défie.

(1) Suidas.

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