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les poules des environs, et sitôt qu'il avait fixé celle qu'on lui désignait, elle n'était plus (1).

Z.

ZAGAM.-Démon des faux-monnoyeurs et de la fourberie. Il a la figure d'un taureau et des ailes de griffon. Il change l'eau en vin, le sang en huile, le plomb en argent, et le cuivre en or、

ZÈLE. — Fleury rapporte que Sergius, père de saint Romuald, s'étant fait moine au monastère de saint Sévère, près de Ravennes, s'en repentit au bout de quelques mois, et voulut retourner dans le monde; mais saint Romuald alla le trouver, le lia fortement, prit un bon bâton, et le rossa si bien, pendant quelques jours, qu'il lui fit revenir la vocation. Peu de temps après, ajoute l'historien, saint Romuald eut le plaisir d'apprendre que son père était mort très-saintement.

ZÉPAR.

- Grand-duc de l'empire infernal. Il a la forme d'un guerrier. Il pousse les hommes à la pédérastie (2).

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mier et le plus ancien de tous les magiciens; comme Caïn fut le premier homicide; Nembrod, le premier

(1) Voyage de Dumont, liv. 3.

(2) Wierius.

tyran; Ninus, le premier idolâtre ; et Simon, premier hérétique (1).

le

Sixtus Senensis reconnaît deux magiciens de ce nom l'un, roi des Perses, et auteur de la magie naturelle; l'autre, roi des Bactriens, et inventeur de la magie noire ou diabolique (2).

L'historien Justin dit que Zoroastre régnait dans la Bactriane, cinq mille ans avant la guerre de Troie; qu'il fut le premier magicien, et qu'il infecta le genre humain des erreurs de la magie.

:

- Voici ce que l'anglais Hyde rapporte sur Zoroastre, d'après un historien arabe - Le prophète Zoroastre étant venu du paradis prêcher sa religion chez le roi de Perse Gustaph, le roi dit au prophète: « Donnez moi un signe ?» Aussitôt le prophète fit croître, devant la porte du palais, un cèdre si gros, si haut, que nulle corde ne pouvait ni l'entourer, ni atteindre sa cime. Il mit au haut du cèdre un beau cabinet où nul homme ne pouvait monter. Frappé de ce miracle, Gustaph crut à Zoroastre.

Quatre mages, ou quatre sages (c'est la même chose), gens jaloux et méchans, empruntèrent du portier royal, la clef de la chambre du prophète, pendant son absence, et jetèrent parmi ses livres des os de chiens et de chats, des ongles et des cheveux de morts, toutes drogues, comme on sait, avec les

(1) Naudé.

(2) Quelques historiens prétendent qu'il fut consumé par le feu du ciel.

quelles les magiciens ont opéré de tout temps. Puis ils allèrent accuser le prophète d'être un sorcier et un empoisonneur. Le roi se fit ouvrir la chambre par son portier. On y trouva les maléfices, et voilà l'envoyé du ciel condamné à être pendu.

Comme on allait pendre Zoroastre, le plus beau cheval du roi tombe malade; ses quatre jambes entrent dans son corps, tellement qu'on n'en voit plus. Zoroastre l'apprend; il promet qu'il guérira le cheval, pourvu qu'on ne le pende pas. L'accord étant fait, il fait sortir une jambe du ventre, et il dit : « Sire, je ne vous rendrai pas la seconde jambe, que » vous n'ayez embrassé ma religion. — Soit, » dit le monarque. Le prophète, après avoir fait paraître la seconde jambe, voulut que les fils du roi se fissent Zoroastriens; et les autres jambes firent des prosélytes de toute la cour. On pendit les quatre malins sages au lieu du prophète, et toute la Perse reçut sa foi.

-Bundari, historien arabe, conte que Zoroastre était Juif, et qu'il avait été valet de Jérémie; qu'il mentit à son maître; que Jérémie, pour le punir, lui donna la lèpre; que le valet, pour se décrasser, alla prêcher une nouvelle religion en Perse, et fit adorer le soleil au lieu des étoiles.

-Le voyageur français qui a écrit la vie de Zoroastre, après avoir observé que son enfance ne pouvait manquer d'être miraculeuse, dit qu'il se mit à rire dès qu'il fut né, du moins à ce que disent Pline et Solin. Il y avait alors, comme tout le monde le sait,

un grand nombre de magiciens très-puissans; et ils savaient bien qu'un jour Zoroastre en saurait plus qu'eux, et qu'il triompherait de leur magie. Le prince des magiciens fit amener l'enfant, et voulut le couper en deux; mais sa main se sécha sur-le-champ. On le jetta dans le feu, qui se convertit pour lui en bain d'eau rose. On voulut le faire briser sous les pieds des taureaux sauvages, mais un taureau plus puissant prit sa défense. On le jetta parmi les loups, ces loups allèrent incontinent chercher deux brebis qui lui donnèrent à téter toute la nuit. Enfin il fut rendu à sa mère Dogdo, ou Dodo, ou Dodu, femme excellente entre toutes les femmes, ou fille admirable entre toutes les filles (1).

Bérose prétend que Zoroastre n'est autre que Cham, fils de Noé. Il ajoute qu'il noua l'aiguillette à son père, et le rendit impuissant.

-Les cabalistes ont de Zoroastre une opinion toute différente; mais, si les démonomanes le confondent avec Cham, les cabalistes le confondent avec Japhet. Ainsi les uns et les autres s'accordent à le faire fils de Noé.

<«<Zoroastre, autrement nommé Japhet, dit le » comte de Gabalis, était fils du salamandre Oromasis, et de Vesta, femme de Noé. Il vécut douze » cents ans, le plus sage monarque du monde ; après >> quoi, il fut enlevé par son père. Sa naissance pa» raîtrait un outrage pour Noé; mais les patriar» ches tenaient à grand honneur d'être pères putatifs

(1) Voltaire, Dictionnaire philosophique.

» des enfans que les esprits voulaient bien avoir avec » leurs femmes.

» (Cette Vesta, étant morte, fut le génie tutélaire de >> Rome; et le feu sacré, que des vierges conservaient » avec tant de soin sur son autel, brùlait en l'honneur » du salamandre son amant. Outre Zoroastre, il na>> quit de leur amour une fille d'une rare beauté et » d'une grande sagesse, la divine Égérie, de qui Numa » Pompilius reçut toutes ses lois. Ce fut elle qui » engagea Numa à bâtir un temple en l'honneur de » Vesta sa mère (1). Les livres secrets de l'ancienne >> cabale nous apprennent qu'elle fut conçue, dans l'espace de temps que Noé passa sur les flots » réfugié dans l'arche cabalistique.

» Noé, sorti de l'arche, voyant que Vesta sa » femme ne faisait qu'embellir par le commerce » qu'elle avait avec Oromasis, redevint passionné » pour elle. Cham, craignant que son père ne fît de »> nouveaux enfans (2), prit son temps, un jour que » le bon vieillard était plein de vin, et le fit eunu» que (3).

» Il faut admirer ici l'honnêteté du salamandre » Oromasis , que la jalousie n'empêcha pas d'avoir

(1) Il paraît que cette Égérie vécut aussi fort long-temps. Fille de Noé, épouse de Numa, il ne lui manque plus que d'être mère de Mahomet.

(2) On ne conçoit pas trop cette crainte : Cham avait-il peur d'être trop à l'étroit sur la terre?....

(3) Le rabbin Levi dit la même chose, mais sans en donner la raison.

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