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tures, ont été supposées par les ennemis des Juifs ; cependant, sur cette supposition, on brûla tous ceux qui en furent accusés. Les Juifs pauvres furent chassés du royaume ; les riches, emprisonnés et contraints de donner à Philippe-le-Long cent cinquante mille livres, somme alors si énorme, qu'elle monterait aujourd'hui à plus de trente millions.

Toutes les religions sont tolérées dans les états des Turcs et des Persans; elles n'y causent aucun trouble, parce qu'en permettant à chacun d'avoir ses sentimens et sa doctrine, on punit sévèrement quiconque entame le premier la dispute sur les sentimens et la doctrine des autres. Des Juifs s'avisèrent de dire, en conversation, qu'ils seraient les seuls qui entreraient dans le Paradis. Où serons-nous donc, nous autres? leur demandèrent quelques Turcs avec qui ils s'entretenaient. Les Juifs n'osant pas leur dire ouvertement qu'ils en seraient exclus, leur répondirent qu'ils seraient dans les cours. Le grand vizir, informé de cette dispute, envoya chercher les chefs de la synagogue, et leur dit que, puisqu'ils plaçaient les musulmans dans les cours du paradis, il était juste qu'ils leur fournissent des tentes, afin qu'ils ne fussent pas éternellement exposés aux injures de l'air. On prétend que c'est depuis ce temps-là que les Juifs, outre le tribut ordinaire, payent une somme considérable pour les tentes du grand-seigneur et de toute sa maison, quand il va à l'armée (1).

- Le matin du mariage, chez les Juifs d'Égypte, (1) Saint-Foix.

on colle les paupières de la mariée avec de la gomme, et, quand le moment de se coucher est venu, le mari les décolle (1).

-Une loi fort étrange chez les Juifs, est l'épreuve de l'adultère. Une femme, accusée par son mari, doit être présentée aux prêtres; on lui donne à boire de l'eau de jalousie, mêlée d'absinthe et de poussière. Si elle est innocenté, cette eau la rend plus belle et plus féconde; si elle est coupable, les yeux lui sortent de la tête, son ventre enfle, et elle crève devant le Seigneur (2).

Il y aurait encore bien des choses à dire sur les Juifs, si le genre de cet ouvrage permettait de parler de leur antiquité, de leurs guerres civiles, de leurs hérésies, de leur penchant au culte des idoles, de leurs brigandages, de leurs sacrifices, de leurs gouvernemens, de leurs lois, de leurs dogmes actuels, etc. Contentons-nous d'observer qué cette nation est toujours la même, que ses erreurs ne se dissipent point, que les plus cruelles persécutions n'ont pu l'éteindre, et qu'elle se montre toujours nombreuse et répandue par toute la terre. On doît attribuer la cause de cette multiplication des Juifs, à l'exemption où ils étaient de porter les armes, au sage précepte de leur loi : Croissez et multipliez, et au déshonneur qu'ils trouvent dans le célibat.

Comme les Juifs attendent toujours le Messie, plusieurs imposteurs se sont déjà présentés comme (1) Saint-Foix.

(2) Voltaire.

:

tels.-Le faux Messie Barchochébas vécut sous le règne d'Adrien; il fut pris et mis à mort par l'ordre de cet empereur. Il parut, au cinquième siècle, dans l'ile de Candie, un autre Messie qui prenait le nom de Moïse il se disait l'ancien libérateur des Hébreux, ressuscité pour les délivrer de nouveau (1). Il y en eut encore plusieurs autres, principalement au douzième et au treizième siècles. Sabataï-Sévi, prédit par les Zieglernes, se montra en 1666; mais comme le grandturc voulait le faire empaler, sans respect pour son caractère de Messie, il capitula, et se fit musulman. Cette lâcheté décrédita si fort la profession de faux Messie, que Sabataï fut le dernier, et qu'on attend toujours le véritable chez les enfans d'Israël.

Dans un livre, intitulé l'Ancienne nouveauté de l'Ecriture sainte, ou l'Église triomphante en terre, un auteur sans nom a tâché de prouver, en 1657, « que » les Juifs qui, depuis la mort de Jésus-Christ, sont » le jouet et le mépris de toutes les nations, en de>> viendront les maîtres, et reprendront dans l'église >> le rang que le droit d'aînesse leur donne. >> Jacques de la Peyrère, dans son livre du Rapport des Juifs, prétend «< que leur conversion est réservée à un roi » de France; que c'est à Paris qu'il les rappellera et >> les convertira ; que de cette ville, il partira avec » de puissantes armées, pour les rétablir dans Jérusa»salem et dans tout le reste de la Palestine; qu'a>> près qu'ils auront embrassé la foi catholique, Dieu >> fera pour eux de très-grandes choses; et qu'enfin, (1) Socrate: Histoire ecclésiastique.

>> sous un prince de la race de David, qui relèvera » l'église et domptera tous ses ennemis, ils seront >> rétablis dans Jérusalem, qui pour lors deviendra >> plus belle et plus florissante que jamais, pour y >> vivre en sainteté et en repos: Ainsi-soit-il.» (Voyez Azazel, Messie des Juifs, Sabataï-Sevi, etc.)

K.

KÉPHALÉONOMANCIE.

tête d'âne.

Divination par la

On faisait rôtir la tête d'un âne sur des charbons avec des cérémonies magiques, et le diable arrivait sans se montrer, pour répondre invisiblement aux questions qu'on avait à lui faire.

On employait surtout cette divination, quand il s'agissait de retrouver les choses perdues, et de découvrir les voleurs.

KOBAL. - Démon perfide, qui mord en riant; directeur général des théâtres de l'enfer; patron des

comédiens.

A propos de théâtres, j'ajouterai, dit Boguet, qu'il serait bon de chasser nos comédiens et nos jongleurs, qui sont pour la plupart sorciers et magiciens, n'ayant d'autre but que de vider nos bourses et de nous débaucher. Un autre réformateur, à peu près aussi spirituel, a écrit fort savamment que la sorcellerie et magie exécrable des comédiens était pleinement prouvée aux mécréans : premièrement, parce qu'ils nous soufflent notre argent, pour des gaudisseries et belles paroles; secondement, parce qu'ils prennent

toutes les formes et métamorphoses qui leur plaisent; tiercement, parce qu'ils nous font gais ou tristes, à leur volonté, ce qui ne se pourrait sans l'aide et assistance du démon.

L.

LAMIES. Les lamies sont des démons qu'on trouve dans les déserts, sous des figures de femmes ayant des têtes de dragon au bout des pieds.

Les lamies hantent aussi les cimetières, y déterrent les cadavres, les mangent, et ne laissent des morts que les ossemens.

- A la suite d'une longue guerre, on aperçut dans la Syrie, pendant plusieurs nuits, des troupes de lamies qui dévoraient les cadavres des soldats, inhumés à fleur de terre. On s'avisa de leur donner la chasse, et quelques jeunes gens en tuèrent un grand nombre à bons coups d'arquebuse; et il se trouva, le lendemain, que ces lamies n'étaient que des loups et des hyènes (1).

LAMPADOMANCIE. Divination par le moyen d'une lampe.

On brûlait une lampe en l'honneur de saint Antoine, et on connaissait les choses futures.

LAMPES PERPÉTUELLES.- En ouvrant quelques anciens tombeaux, tels que celui de la fille de Cicéron, on trouva des lampes qui répandirent un de lumière, pendant quelques momens, et même

peu

(1) Marcassus.

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