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de l'esprit, non dans les protubérances, mais dans la conformation du crâne; et plusieurs prétendent qu'un soufflet ou une pression au crâne de Corneille venant de naître, en eût pu faire un imbécile. On voit d'ailleurs des gens qui perdent la raison ou la mémoire, par un coup reçu à la tête; et les enfans des paysans ne sont peut-être d'un esprit si bouché, qu'à cause des soufflets qu'ils reçoivent dès leur plus tendre enfance, puisque ceux qui sont élevés plus doucement ont ordinairement plus d'esprit naturel.

Le docteur Fodéré, qui ne recherche rien plus que le vrai, parle, dans sa Médecine légale, de voleurs et de fous, sur le crâne desquels on n'a point remarqué les protubérances du vol, ni celles de la folie.

CRAPAUDS. Les crapauds tiennent une place distinguée dans la sorcellerie. Les sorciers, et surtout les sorcières, les aiment tendrement, et les choyent comme leurs mignons. Elles ont toujours soin d'en avoir quelques-uns qu'elles habituent à les servir, et qu'elles accoutrent de livrées de taffetas vert.

Les grandes sorcières sont ordinairement assistées de quelque démon, qui est toujours sur leur épaule gauche, en forme de crapaud, ayant deux petites cornes sur la tête; mais il ne peut être vu que de ceux qui sont ou ont été sorciers (1)..

(1) Delancre (qui n'était pas sorcier ).

CROCONAS.(Voyez Alexandre de Paphla

gonie.)

CULTES.

Adore un Dieu, sois juste, et chéris ta patrie.
VOLTAIRE.

-Adorer l'Etre-Suprême, se marier et peupler la terre, suivant son commandement, secourir ses voisins, planter un arbre fruitier, défricher une terre inculte, ne tuer que les insectes nuisibles et les animaux carnassiers, féroces et venimeux, tels étaient les premiers principes de la belle et sage morale des

mages.

-L'amour du prochain, la charité, la modération, l'esprit d'équité, la paix, la patience, la concorde, l'obéissance aux princes et aux magistrats, quoique païens, telle était la simple et sublime morale que prêchaient les apôtres (1).

- Certains peuples de l'Afrique ne rendent aucun culte à Dieu, qu'ils croient trop bon pour avoir besoin d'être prié ; mais ils font des sacrifices au diable pour la raison contraire.

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—Le dieu Irminsul, adoré chez les Saxons, dont Charlemagne détruisit le temple, y était représenté sous la simple forme d'une longue pierre où était gravée la figure du soleil avec ses rayons.

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La dévotion, dans le royaume de Benin, n'est

(1) Saint-Foix.

pas formaliste. On appelle un esclave: «Voilà, lui >> dit-on, un présent que je veux faire à tel dieu, vous » le lui porterez et le saluerez de ma part. »

-Anciennement, dans l'ile de Ternate, il n'était permis à qui que ce fût, pas même aux prêtres, de parler de religion; il n'y avait qu'un temple : une loi expresse défendait qu'il y en eût deux. On n'y voyait ni autel, ni statues, ni images; cent prêtres desservaient ce temple. Ils ne chantaient, ni ne parlaient ; mais, dans un morne silence, ils montraient avec le doigt une pyramide sur laquelle étaient écrits ces mots: Mortels, adorez Dieu, aimez vos frères, et rendez-vous utiles à la patrie.

- Les Giagues croient qu'il y a des dieux bienfaisans et des dieux malfaisans, que les uns sont réjouis par les plaisirs des hommes, au lieu que les autres se plaisent à les voir se haïr, se persécuter, se déchirer et s'égorger. Les Giagues sont ordinairement gouvernés par une reine. Lorsqu'elle est obligée de faire la guerre, et qu'elle est prête à livrer une bataille, pour mettre les dieux malfaisans dans son parti, elle fait jurer à ses soldats qu'ils seront sans pitié, qu'ils n'auront égard ni à l'âge, ni au sexe, et qu'ils répandront le plus de sang qu'ils pourront. A peine la cérémonic de ce serment est-elle achevée, qu'on entend une musique tendre et volupteuse; elle annonce le spectacle qu'on va présenter pour réjouir les dieux bienfaisans et se les rendre favorables. Cent jeunes filles choisies parmi les plus belles du royaume, et cent guerriers s'avancent en chantant et en dansant : l'im

patience de leurs désirs est peinte dans leurs yeux. La reine frappe des mains; c'est le signal. Ils se livrent à leurs transports, à la vue de toute l'armée.

Ces cérémonies religieuses des Giagues ne doivent point nous paraître bien extraordinaires. Nos moines, du temps de la ligue, ne prèchaient-ils pas qu'en assassinant le roi et tous ceux qui lui étaient attachés, on ferait une action méritoire et agréable à Dieu ? Ne faisaient-ils pas en même temps, le jour et la nuit, des processions où hommes et femmes, filles et garçons étaient tout nus, marchant péle-méle, si bien qu'on en vit des fruits (1)? Le journaliste, par l'expression de tout nus, veut dire n'ayant que la chemise, voile léger et plus attrayant que l'entière nudité (2).

-Les Alains n'avaient point de temples, et ne rendaient de culte qu'à une épée nue fichée en terre (3).

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Les Ethiopiens adoraient le soleil levant, et l'insultaient à son couchant, par les plus horribles imprécations.

(1) L'Étoile : Journal de Henri III.

(2) Saint-Foix.

(3) Ammien-Marcellin.

Pline dit que les Alains habitaient les pays situés au-delà des embouchures du Danube. Joseph les place près du Palus-Méotide. Ils n'avaient d'autres maisons que leurs charriots, méprisaient l'agriculture, et ne vivaient que de chasse et de rapine. Ils contribuèrent beaucoup à la ruine de l'empire romain. Les Alains prédisaient l'avenir par le moyen de certaines baguettes, choisies avec des cérémonies magiques,

-

Quand les Goths entendaient du bruit dans ils tiraient leurs flèches vers le ciel pour secourir leurs dieux, qu'ils croyaient assaillis par

l'air,

d'autres.

Dans l'ile de Samos, pendant les fêtes de Mercuré, les Samiens volaient impunément tout ce qu'ils rencontraient, à l'exemple du dieu qui passait pour le patron des voleurs.

que

Le culte les sorcières rendent au diable, dans les assemblées du sabbat, consiste à lui baiser le visage de derrière, humblement à genoux, avec une chandelle à la main.

DAGON,

D

démon du second ordre; boulanger et grand panetier de la cour infernale.

Les Philistins l'adoraient sous la forme d'un monstre réunissant le buste de l'homme à la queue du poisson. Ils lui attribuaient l'invention de l'agriculture, qu'on a attribuée à tant d'autres', et qui ne doit l'être qu'au besoin et au hasard.

DEMOCRITE:

philosophe célèbre, qui florissait en Grèce, environ trois cents ans après la fondation de Rome.

Les écrivains du quinzième et du seizième siècle l'ont accusé de magie, comme tous les hommes extraordinaires, et quelques-uns lui attribuèrent un Traité d'alchymie. Ils prétendaient, pour soutenir

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