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que certains corps émettent autour d'eux suivant toutes les directions; on admet, en outre, l'existence d'une fluide impondérable et parfaitement élastique, appelé Ether. Ce fluide est répandu uniformément dans les espaces célestes, il pénètre les pores des corps et forme autour de chaque molécule une atmosphère plus ou moins deuse, suivant l'énergie des affinités. Les particules lumineuses agissent sur l'éther et lui communiquent un mouvement vibratoire; l'éther réagit à son tour sur les molécules lumineuses; tantôt les actions concordent, et la vitesse de la lumière est augmentée, tantôt elles sont en désaccord, et cette même vitesse est diminuée. Le passage d'un milieu moins dense dans un milieu plus dense, de l'air dans l'eau par exemple, donne lieu précisément à un changement de ce genre. Au moment où la molécule lumineuse atteint la surface de séparation des deux milieux, l'action due à l'éther varie brusquement et la direction du rayon de lumière est divisée; mais, quand il a pénétré dans l'eau, sa vitesse redevient uniforme et sa direction rectiligne. Cette hypothèse, soumise au calcul, fait du reste retrouver immédiatement la loi connue des sinus.

Des découvertes plus récentes ont montré l'impuissance de la théorie de l'Emission pour expli

quer tous les phénomènes de l'optique et la nécessité de lui substituer une autre théorie : celle des Ondulations, imaginée par Descartes; mais, quoiqu'il en soit de l'hypothèse première, les résultats obtenus par Newton n'en subsistent pas moins dans toute leur étendue et ont encore force de loi en physique. Aux travaux déjà signalés, on peut joindre encore la belle application qu'il fit de ses recherches sur la dispersion des couleurs, à l'explication de l'arc-en-ciel, question difficile que le génie de Descartes n'avait pas suffi à élucider complètement.

Parmi les phénomènes intéressants de la physique que Newton a analysés avec succès, se trouvent encore le refroidissement des corps et l'ascension des liquides dans les tubes capillaires. Il s'était d'abord trompé sur l'explication de ce dernier phénomène, en l'attribuant à une raréfaction de l'air à l'intérieur des tubes; mais, lorsqu'il publia son optique, en 1704, il donna la véritable interprétation fondée sur l'attraction à petites distances et sur l'adhérence entre les liquides et les solides. Ce principe a été plus tard le point de départ des savantes recherches de Laplace sur cette matière.

On doit aussi à Newton une série de travaux importants sur les réfractions atmosphériques

dont il entreprit de donner une théorie scientifique. Il commença par examiner quelle est la constitution la plus probable des couches aériennes. Diverses tentatives étaient déjà restées sans résultats; après avoir d'abord considéré l'atmosphère comme une couche gazeuse de densité uniforme, on avait essayé une loi d'après laquelle les pressions des gaz varieraient en raison inverse des densités; mais de cette manière on négligeait l'influence de la température, qui est un des éléments essentiels du problème. Dans l'hypothèse de Newton, l'atmosphère serait composée d'une série de couches dont la densité irait en décroissant de quantités égales pour des accroissements égaux de hauteur. On en déduit aisément que les pressions doivent alors être proportionnelles aux carrés des densités, et que la température décroît proportionnellement aux hauteurs. Quoique cette hypothèse se présente avec un caractère purement empirique, cependant elle conduit à un accord très satisfaisant entre l'observation et le calcul; aussi est-elle encore généralement suivie de nos jours.

T. II.

IV

SENTIMENTS PHILOSOPHIQUES & RELIGIEUX DE NEWTON

Les lettres à Bentley.

Scolie du livre des Principes. Le commentaire sur les prophéties de Daniel et sur l'Apocalypse de saint Jean. Autres écrits théologiques de Son système de chronologie.

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Newton.
du caractère de Newton.

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Appréciation

Son attachement aux doc

trines et aux pratiques religieuses du protestantisme, Ses défauts de caractère. Ses adversaires. Son rôle politique.

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La plupart des grands génies scientifiques ont donné une place considérable dans leurs travaux à l'étude des questions philosophiques ou religieuses; Newton, à la suite de ses prédécesseurs, ne dédaignera pas d'interrompre ses savantes recherches pour se mêler aux rangs des philosophes et même des théologiens. C'était, du reste, la coutume de son temps et des exemples nombreux l'y invitaient autour de lui. Son maître Barrow, était très versé dans les études théo

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