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MATHÉMATIQUES ET PHYSIQUES

CHEZ LES BELGES,

AU COMMENCEMENT DU XIXe SIÈCLE,

PAR

AD. QUETELET,

DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE ROYAL DE BRUXELLES;

Secrétaire perpétuel de l'Académie royale de Belgique; Président de la Commission
centrale de statistique du royaume; Correspondant de l'Institut de France; de l'Institut
d'Égypte; des Sociétés royales de Londres, Édimbourg, Góttingue, Copenhague,
Breslau, Prague; des Académies des sciences de Berlin, Turin, Saint-Pétersbourg,
Moscou, Lisbonne, Boston, Naples, Palerme, Madrid, Dublin, Munich, Stockholm,
Vienne, Amsterdam, Florence, Rome, Pesth, Venise, Milan, Padoue, Genève, Rio-
Janeiro, Batavia, etc., Commandeur de l'ordre de Léopold, etc.

BOD

BRUXELLES,

H. THIRY-VAN BUGGENHOUDT, IMPRIMEUR-ÉDITEUR,

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PRÉFACE

J'ai publié récemment l'Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges. J'ai dû, pour la composer, en recueillir péniblement les documents dans de nombreux ouvrages anciens et modernes, ainsi que dans de vieux manuscrits, dont plusieurs appartenaient à des bibliothèques particulières.

Mon intention, ici, n'est pas de continuer ce même travail pendant le cours de ce siècle; mais j'ai tàché de préparer d'avance des documents, qui, plus tard peut-être, pourront aider à l'écrire. Quel que soit le désir de rester dans le vrai, nous sommes trop près des événements pour pouvoir les juger avec tout le discernement et toute l'impartialité nécessaires; je me suis donc borné à réunir des matériaux pour la composer et pour faire disparaitre, au moins en partie, les lacunes que je signale.

Dans le premier livre, j'appelle l'attention sur un sujet qui ne paraît pas avoir été suffisamment étudié. Par suite de l'avancement des sciences, il devient facile aujourd'hui de s'entendre avec d'autres savants et de concerter ensemble ses recherches pour élucider un même point scientifique, contre lequel venait échouer autrefois toute la capacité d'un seul homme, quelle que fût son ardeur au travail : je citerai, par exemple, les perturbations simultanées du magnétisme sur les différents points du globe et leur mode d'action dans un instant donné. Il faut évidemment substituer à un seul observateur, quel que soit son mérite, une réunion d'observateurs actifs, répandus sur les différentes parties du globe, qui, avec toute l'attention possible, constatent les mêmes faits d'après les mêmes méthodes et avec les mèmes instruments. Notre Belgique, si ralentie dans sa marche, par plusieurs causes indépendantes d'elle, a été l'une des nations qui est entrée avec le plus d'ardeur dans cette voie. J'ai tâché de faire comprendre ensuite quels ont été les principaux travaux exécutés dans ce pays, soit individuellement, soit collectivement et en dirigeant l'attention de plusieurs savants à la fois vers une difficulté qu'il s'agissait d'étudier et de surmonter.

Je me suis attaché, dans le deuxième livre, à présenter un aperçu des ouvrages scientifiques de plusieurs de nos compatriotes, dont j'avais pu apprécier les heureux travaux et rappeler les circonstances qui devaient le mieux les caractériser. Il a fallu par ce motif abandonner la gravité de l'histoire, et me borner à reproduire, dans de simples esquisses, les principaux traits de leur physionomie.

Des moyens analogues ont été employés, dans le troisième livre, pour rappeler le souvenir des littérateurs, qui, dans nos provinces, se sont relevés en même temps que les savants et qui avaient partagé leurs habitudes et leurs pensées. Il eût été difficile de séparer les uns des autres dans un pays qui, comme le nôtre, recommençait en quelque sorte sa vie intellectuelle, ces rapprochements étaient nécessaires.

Enfin un quatrième livre présente quelques-unes des physionomies les plus imposantes de l'époque moderne, dont les relations avec notre pays ont pu opérer sur son état intellectuel avec le plus d'énergie tels étaient Alexandre de Humboldt, Arago, Bouvard, Gauss, Schumacher, Malthus, parmi les savants; Goethe, Gioberti, Droz, parmi les littérateurs, et particulièrement Falck, cet homme d'État éclairé pour lequel notre pays a conservé peut-être plus de souvenirs que son pays natal. L'estime que ces hommes distingués ont montrée pour notre Belgique prouve assez que les anciens titres de nos aïeux ne sont point oubliés par les illustrations étrangères. Je serais heureux si cet écrit pouvait en offrir la preuve et témoigner la reconnaissance que l'ancienne Belgique nous inspire (').

(') Cet écrit et l'Histoire des sciences mathématiques et physiques chez les Belges, auquel il fait suite, servent en quelque sorte d'introduction à trois ouvrages que je publierai successivement avec l'aide de mon fils, attaché depuis onze ans à l'Observatoire royal de Bruxelles. Les trois ouvrages sur l'Astronomie, la Météorologie, et la Physique du globe comprendront les résultats des travaux d'observation faits, chez nous, pendant les trente-cinq dernières années.

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