Les voix intérieures: Les rayons et les ombres

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Hachette et cie, 1876 - 343 pages
 

Contents

XIX
224
XXXV
278
I
342

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 305 - OH ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune...
Page 274 - La forêt ici manque et là s'est agrandie. De tout ce qui fut nous presque rien n'est vivant; Et, comme un tas de cendre éteinte et refroidie, L'amas des souvenirs se disperse à tout vent!
Page 277 - Quand notre âme en rêvant descend dans nos entrailles, Comptant dans notre cœur, qu'enfin la glace atteint, Comme on compte les morts sur un champ de batailles , Chaque douleur tombée et chaque songe éteint...
Page 274 - Car personne ici-bas ne termine et n'achève ; Les pires des humains sont comme les meilleurs, Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve. Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs. ' Oui, d'autres à leur tour viendront, couples sans tache Puiser dans cet asile heureux, calme, enchanté, Tout ce que la nature à l'amour qui se cache Mêle de rêverie et de solennité!
Page 271 - Il voulut tout revoir, l'étang près de la source, La masure où l'aumône avait vidé leur bourse, Le vieux frêne plié, Les retraites d'amour au fond des bois perdues, L'arbre où dans les baisers leurs âmes confondues Avaient tout oublié!
Page 326 - Sire, vous reviendrez dans votre capitale, Sans tocsin, sans combat, sans lutte et sans fureur , Traîné par huit chevaux sous l'arche triomphale , En habit d'empereur '. Par cette même porte, où Dieu vous accompagne, Sire, vous reviendrez sur un sublime char, Glorieux, couronné, saint comme Charlemagne Et grand comme César!
Page 111 - N'est-ce pas, mon hôte ? Là-bas, à la côte, Le ciel est bien noir, La mer est bien haute ! On dirait l'hiver; Parfois on s'y trompe... — Le vent de la mer Souffle dans sa trompe. Oh ! marins perdus ! Au loin, dans cette ombre, Sur la nef qui sombre, Que de bras tendus Vers la terre sombre ! Pas d'ancre de fer Que le flot ne rompe. — Le vent de la mer Souflle dans sa trompe.
Page 186 - Plein de ces chants honteux, dégoût de la mémoire, Un vieux livre est là-haut sur une vieille armoire, Par quelque vil passant dans cette ombre oublié; Roman du dernier siècle! œuvre d'ignominie! Voltaire alors régnait, ce singe de génie chez l'homme en mission par le diable envoyé.
Page 321 - Dors, nous t'irons chercher! ce jour viendra peut-être! Car nous t'avons pour dieu sans t'avoir eu pour maître! Car notre œil s'est mouillé de ton destin fatal, Et, sous les trois couleurs comme sous l'oriflamme, Nous ne nous pendons pas à cette corde infâme Qui t'arrache à ton piédestal! Oh! va, nous te ferons de belles funérailles! Nous aurons bien aussi peut-être nos batailles; Nous en ombragerons ton cercueil respecté!
Page 70 - Dure, ô vieux peintre pensif! On devine, devant tes tableaux qu'on vénère, Que dans les noirs taillis ton œil visionnaire Voyait distinctement, par l'ombre recouverts, Le faune aux doigts palmés, le sylvain aux yeux verts, Pan, qui revêt de fleurs l'antre où tu te recueilles, Et l'antique dryade aux mains pleines de feuilles. Une forêt pour toi, c'est un monde hideux. Le songe et le réel s'y mêlent tous les deux.

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