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Quatrièm.

des peuples, et de leur procurer des subsistances. Une des lettres de Cicéron à Atticus, semble siècle. annoncer que le nom d'episcopus n'était connu à Rome, et que l'orateur romain avait eu cette qualité.

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On appelait métropoles les villes dans lesquelles résidaient les proconsuls ou présidens qui gouvernaient une province particulière sous l'inspection d'un vicaire de l'empire, et de même que le proconsul dirigeait les affaires de sa province, et donnait des ordres aux gouverneurs établis par lui dans les villes; l'évêque de la métropole dirigeait aussi les affaires ecclésiastiques, et présidait les évêques de la province qu'il avait droit d'ordonner. Ces évêques supérieurs prirent le titre d'évêques métropolitains, et ensuite celui d'archevêques.

Les sentences prononcées par le proconsul pouvaient être cassées en dernier ressort par le vicaire de l'empire qui résidait dans la capitale du diocèse. On donna aux évêques établis dans ces capitales, le nom d'exarque, etceux des grandes cités eurent dans la suite celui de patriarche. Ces patriarches et ces exarques exerçaient dans leur diocèse, à l'égard des affaires ecclésiastiques, le même pouvoir qui ap partenait aux vicaires de l'empire dans les af

Quatrièm.

siècle.

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faires civiles. On observe à ce sujet, que les trois diocèses qui composaient la préfecture des Gaules, n'avaient point de capitale de laquelle les provinces dépendissent. Les vicaires de l'empire, sans résidence fixe, tenaient leur cour dans les Gaules, tantôt à Trêves, quelquefois à 'Arles, souvent à Lyon, à Vienne, à Autun et dans d'autres endroits; en Espagne, quelquefois à Séville, d'autres fois à Tarragone et à Tolède, d'où il arriva qu'à mesure qu'une ville devenait la résidence du vicaire de l'empire, l'évêque prétendait acquérir une prééminence fondée sur la coutume générale de l'Eglise, de régler sa police extérieure sur celle de l'empire; mais cet avantage passant successivement d'une métropole à une autre, ces églises se disputèrent l'autorité patriarcale, sans qu'elle fût pleinement reconnue en aucune d'elles. Les évêques rivaux prirent souvent pour juges de leurs différends l'évêque de Rome; il finit par s'attribuer la jurisdiction qui faisait la matière du procès.

Les fonctions de souverain pontife étaient réunies, depuis Auguste, à la dignité impériale; les empereurs chrétiens continuèrent à prendre ce titre jusqu'à Gratien. Les évêques de Rome étant parvenus à se faire considérer

siècle.

comme empereurs ecclésiastiques, réussirent à obtenir, sur les églises chrétiennes, le pouvoir Quatrièm. que les empereurs exerçaient sur les temples de l'ancienne religion. Cet usage, qui ne s'établit pas sans réclamations, rendit parfaite la conformité du gouvernement ecclésiastique des chrétiens avec le gouvernement politique des Romains; mais bientôt cette analogie faillit dé truire dans sa racine le pouvoir monarchique des papes.

Le corps de l'empire fut partagé en deux: il y eut un empire d'Orient et un empire d'Occident. Dès lors les Orientaux prétendirent qu'il devait y avoir deux souverains ecclésiastiques. Les évêques de Constantinople prirent le titre de patriarches œcuméniques ou universels. Ce fut le sujet d'une longue guerre, tantôt ouverte, tantôt cachée, entre les clergés des deux métropoles, sur les prérogatives des siéges de Rome et de Bisance, sur l'étendue et les bornes de leur jurisdiction, sur les usages, les cérémonies et la discipline des deux églises, quelquefois sur la croyance et sur le dogme. Cette guerre conduisit enfin à une scission prononcée entre l'Orient et l'Occident, et les deux patriarches de l'ancienne et de la nouvelle Rome jouirent

Quatrièm,

d'une autorité vraiment patriarcale sur les égli

siècle, ses qui leur furent respectivement assujetties.

CHAPITRE XX VIII.

Mort de Constantin.

Ses fils partagent

l'empire.

A PEINE Constantin est au tombeau, que la guerre civile désole de nouveau l'empire. Les auteurs contemporains ne nous disent pas si ce prince partagea ses états entre ses trois fils, Constantin, Constance et Constant, où si la division n'en fut faite qu'après sa mort; mais ils conviennent tous que dès que les nouveaux augustes furent sur le trône, ils firent massacrer neuf princes de la famille impériale, leurs oncles ou leurs cousins-germains, sous prétexte d'assurer la tranquillité de leur règne. Julien, empereur dans la suíte, et son frère Gallus, échappèrent à ce massacre. Le premier, sortant à peine du berceau, ne se faisait pas encore remarquer; Gallus entrait dans sa douzième année: il était alors atteint d'une maladie qui paraissait mortelle. Cette circonstance prolongea sa vie ; mais Constance le fit

assassiner dans la suite, lorsqu'il entrait dans sa vingt-neuvième année.

La division de l'empire romain en quatre préfectures, rendait difficile un partage entre les trois empereurs. Assemblés à Sirmich en 338, ils convinrent cependant que Constance gouvernerait la préfecture d'Orient, et Constantin celle des Gaules; mais comme celles d'Italie et d'Illyrie formaient en faveur de Constant, un établissement plus considérable que les deux autres, il en fut distrait quelques portions, dont les limites mal entendues, furent l'occasion de la rupture entre les trois frères.

Quatrièm. siècle.

CHAPITRE XXIX.

Lutte entre la Religion romaine et le Christianisme. L'élévation de Constantinople

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devint la première cause de la chute de Rome.

LA plus affreuse confusion régnait alors dans les affaires publiques. L'évidente animosité des auteurs contemporains n'aide pas à débrouiller ce chaos. L'ancienne religion romaine luttait avec

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