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146 ÉTUDES SUR LES ANTIQUITES JURIDIQUES D'ATHÈNES.

INSCRIPTION

extraite du Corpus Inscriptionum Græcarum
de Boekh, t. II, p. 1037, n° 2261 u.

OCTAICOIΚΙΑΙ ΤΩΝ ΑΠΟΤΕΤΙ
ΜΗΜΕΝΩΝ ΝΙΚΗ CAPETH EI CTH
ΝΠΡΟΙΚΑ ΚΑΘΙΕΡΩΜΕΝΩΝ ΚΑΙΑ
ΝΑΚΕΙΜΕΝΩΝΤΗΙΟΥΡΑΝΙΑΙΑ
ΦΡΟΔΙΤΕΙΤΗΙΕΝΑΣΠΙΔΙΥΠΟΝΙ
ΚΗCAPETHCTH(ΓΥΝΑΙΚΟΣΤ

HCNAYK PATOYCKAIKATATACAI
ΑΘΗΚΑ ΤΑ KEIMENACENTI
ΙΕΡΩΙΤΗ ΣΑΦΡΟΔΙΤΗ C ΚΑΙ ΠΑΡΕ
ΥΝΟΜΙΛΕΙΤΩΙΑΡΧΟΝ ΤΙ ΚΑΙ Π
ΑΡΑΤΩΙΘΕΣΜΟΘΕΤΕΙΚΤΗ CI

ΦΩΝΤΙ.

[Ορ]ος ταῖς οἰκίαις τῶν ἀποτετιμημένων Νικησαρέτῃ εἰς τὴν προῖκα, καθιερωμένων καὶ ἀνακειμένων τῇ Οὐρανία Αφροδίτῃ τῇ ἐν Ἀσπίδι, ὑπὸ Νικησαρέτης τῆς γυναικὸς τῆς Ναυκράτους, καὶ κατὰ τὰς διαθήκας τὰς κειμένας ἐν τῷ ἱερῷ τῆς Ἀφροδίτης καὶ παρ ̓ Εὐνομίδῃ τῷ ἄρχοντι καὶ παρὰ τῷ θεσμοθέτη Κτησιφῶντι.

TRADUCTION.

« Tablette appliquée sur les maisons faisant partie « des biens hypothéqués pour garantir la restitution de « la dot de Nicésarète. Nicésarète, femme de Naucratès, « a fait consacrer et dédier ces biens à Vénus Aphrodite d'Aspis; l'hypothèque résulte de conventions dé

« posées dans le temple d'Aphrodite, chez l'archonte Eunomis, et chez le thesmothète Ctésiphon. »

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Par M. J. DENIS,

Professeur à la Faculté des Lettres de Caen, membre titulaire.

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Un jour c'était en 1697, au plus fort de la guerre que Louis XIV, à cause du désordre de ses finances, soutenait à grand'peine contre Guillaume et contre la Ligue d'Augsbourg), un inconnu se présente chez le contrôleur-général Pontchartrain,« le prie de l'écouter, et tout de suite lui dit qu'il va le prendre pour un fou, qu'ensuite il verra qu'il mérite attention, et qu'a la fin il demeurera content de son système. Pontchartrain, ajoute Saint-Simon que je ne fais ici que copier, rebuté de tant de donneurs d'avis qui lui étaient passés par les mains, et qui était tout salpêtre, se mit à rire, lui dit brusquement qu'il s'en tenait au premier (à savoir qu'il le prenait pour un fon), el lui tourna le dos. » C'est ainsi que ce contrôleur-général, qui savait mieux le Code et la Coutume que les finances, et qui, depuis qu'il était au ministère, ne vivait que d'expédients ruineux, éconduisit le seul homme qui, avec Vauban, aimait assez la France pour méditer sérieusement sur les moyens de la tirer de l'abime où elle s'enfonçait ; cet homme était Boisguillebert, petit magistrat de Bouen, le vrai père de l'Économie politique.

Non moins légère parfois que Pontchartrain, la

France se montre ingrate pour ses enfants les plus dévoués: c'est ainsi que jusqu'à nos jours elle a laissé dans l'ombre et dans l'oubli le nom de cet inventeur et de cet excellent citoyen. Voltaire lui donne à peine quelques lignes, pleines d'erreurs, dans sa liste des écrivains du XVIIe siècle; les Dictionnaires et les Biographies ne le connaissent guère mieux. Mais les économistes et les historiens commencent à lui rendre justice; et peu à peu ce nom obscur reprendra la place qu'il mérite parmi les plus nobles et les plus purs, à côté de celui de Vauban, dont il est inséparable. Boisguillebert me parait, avec Descartes, l'auteur français du XVIIe siècle qui eut le plus d'invention et d'initiative.

« Son admirable livre du Détail de la France, dit Michelet dans sa grande Histoire, précéda de dix ans la Dime Royale de Vauban et les Mémoires que Fénelon envoyait de Cambrai à Versailles. Dans ces mémoires, que voulait Fénelon? Soulager le peuple en relevant la noblesse, faire le traité des moutons et des loups. Il voulait dans le Télémaque pacifier la société en l'immobilisant en castes invariables, dont chacune porterait tel habit; Salente est copiée sur le pensionnat de St-Cyr. Tout cela fut écrit visiblement pour une société de grands seigneurs. Fénelon en est de naissance. C'est à la noblesse qu'il parle. Avec plus de douceur et de désintéressement, ses idées diffèrent peu de celles de Saint-Simon et de Boulainvilliers. Boisguillebert parle au peuple, à tous. C'est là sa première et redoutable originalité. » C'est, en effet, la voix de la nation qui s'élève au milieu de la misère universelle. La noblesse et les privilégiés, qui

commençaient à sentir eux-mêmes le poids d'un despotisme autrefois si brillant, mais ruineux aujourd'hui, murmuraient dans le secret leurs plaintes et leurs espérances. Boisguillebert cria publiquement, et prêta au peuple sa parole hardie, comme Jurieu avait fait dans Les Soupirs de la France esclave: le magistrat catholique confirmait par de tristes réalités les sinistres avertissements du ministre protestant. Nous reviendrons plus tard sur le côté révolutionnaire de Boisguillebert, si contraire aux habitudes du XVIIe siècle. Examinons d'abord ses écrits, principalement son Détail de la France, au point de vue de notre histoire et de l'économie sociale.

La guerre durait depuis huit ans (1689-1697) contre la Hollande, l'Angleterre et l'Empire coalisés; nos finances, absurdement conduites, étaient à bout; la misère était générale, et commençait à effrayer parce qu'elle atteignait la noblesse et le roi lui-même. On l'attribuait qui à une cause, qui à une autre. Les uns accusaient les guerres incessantes du règne de Louis XIV; d'autres, les dépenses de ses fêtes et de ses somptueux bâtiments; ceux-ci, l'énormité de l'impôt; ceux-là, l'enlèvement des métaux précieux par l'étranger. Tout cela avait de l'apparence et même quelque vérité. Mais personne ne voyait ou n'osait dire la cause permanente de l'horrible misère qui pesait sur le pays. Boisguillebert l'expliqua en deux mots. La consommation est défendue, la consommation est impossible.

Jamais acte d'accusation plus formidable n'a été dressé contre l'ancien régime; non que Boisguille bert ait contre Louis XIV et ses ministres les préjugés et

la passion de Fénelon, de Saint-Simon et de Boulainvilliers. Il accepte ou paraît accepter la royauté avec le despotisme si étendu et si lourd qui en était sorti par l'œuvre de Richelieu, de Mazarin et de Louis XIV, comme si c'était la forme naturelle et normale de la Constitution française; il n'attaque point la noblesse comme institution; il peut avoir contre le clergé les préventions et les défiances de la magistrature et du Tiers-État, mais à peine les laisse-t-il échapper en un mot et comme en passant; magistrat, il est naturellement exempt de la rage et des fureurs de Saint-Simon contre les robins, dont il ne voit peut-être pas la part dans les maux qu'il met si courageusement à nu; mais cette absence de passions politiques ou personnelles est ce qui donne plus de poids et de force à ses accusations, ce qui en rend la portée plus redoutable. Car, n'attaquant ni telle ou telle personne, ni telle ou telle classe de la société, il s'en prend à la constitution de cette société, telle que l'avaient faite l'erreur et l'ignorance plus encore que le mauvais vouloir. Il a vu par une intuition de génie, ce qu'Aristote seul avait connu parmi les anciens et ce que les modernes ne soupçonnaient pas, le rapport étroit et profond du régime économique et de la justice dans les États; et le premier il s'est attaché à démontrer qu'une fausse constitution économique est le principe le plus fécond et le plus irrésistible d'iniquité et de ruine. Partant de cette idée toute simple et qui était, à ce qu'il semble, au-dessus de l'esprit de nos ministres des finances, que tous les biens du monde sont inutiles s'ils ne se consomment pas, ou bien que consommation et revenu sont la même chose, et que par con

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