Des améliorations introduites ou à introduire dans les Annales.

Nous nous proposions de jeter un coup d'œil sur nos travaux pour examiner si nous avons en effet rempli les promesses que nous avions faites au mois de juillet dernier. Mais un grand nombre de nos abonnés nous ayant transmis leurs remercîmens sur la manière dont nos cahiers avaient été remplis pendant les six derniers mois, nous nous dispenserons d'énumérer les différentes améliorations que nous croyons avoir faites à la direction et à la rédaction. Nous ferons seulement observer que, comme quelques personnes paraissaient le craindre, ce n'est pas seulement pour ce semestre que nous avons inséré une lithographie ou quelque autre supplément d'art dans chacun de nos numéros. Nous continuerons cette amélioration dans les cahiers qui vont suivre, et y ferons entrer chaque mois quelque monument curieux qui serve à la défense de la religion. Car les Annales n'ont pas pour but seulement de récréer la vue par de belles planches ou d'élégans dessins; elles ne font pas de l'art pour l'art lui-même, mais pour faire contribuer cet art à la défense de nos croyances.

Nous devons aussi faire connaître à nos lecteurs qu'en dehors des cahiers de chaque mois nous avons encore fait une seconde édition, non pas seulement de quelques numéros, mais des douze numéros des deux premiers volumes, que nous avons revus et corrigés en entier. Nous avons profité de cette réimpression pour mettre à sa place la Bibliographie des Pères de l'Église, qui n'avait été commencée qu'au septième siècle. Nous avons fait celle des Pères des cinq premiers siècles, et nous l'envoyons, avec ce numéro, à tous ceur de nos abonnés qui ont déjà les numéros 9 et 11 de la première édition. Si, malgré le soin que nous avons pris de rechercher tous ceux de nos anciens abonnés qui ont droit à cette faveur, il nous en était échappé quelqu'un, nous le prions de réclamer ces deux supplémens, dont il nous reste encore quelques exemplaires. Il ne manque plus, pour compléter cette Bibliographie, que celle des Pères du sixième siècle, et nous espérons la publier bientôt, quand nous ferons réimprimer le numéro 17, où l'on rend compte des erreurs de ce siècle. Nous prévenons aussi

que notre collection des Annales est, pour le moment, complète, et que ceux qui auraient à réclamer quelques numéros peuvent en adresser la demande.

Voici maintenant le tableau statistique de tous nos abonnés. On sait que nous désirons que l'on y cherche une preuve, approximative pourtant, du mouvement scientifique qui se fait dans les esprits.

On y verra aussi, nous espérons, que nous avons fait pour les Annales les dépenses et les améliorations que nous a permises le nombre actuel de nos abonnemens.

ABONNÉS DES ANNALES DE PHILOSOPHIE CRÉTIENNE
AU 31 DÉCEMBRE 1833.

Ceux de nos abonnés qui ont eu connaissance des autres tableaux que nous avons donnés trouveront qu'il y a ici une diminution assez notable. Nous n'avons aucune raison de le cacher, la

diminution était encore plus forte à la fin de juin dernier, et cette augmentation, qui coïncide avec les améliorations que nous avons faites aux Annales, nous est un garant que lorsqu'elles seront continuées et mieux connues, elles nous ramèneront tous nos anciens amis. Nous savons aussi que beaucoup d'autres recueils religieux s'étant élevés depuis deux ans, ont dû nécessairement tenter la fidélité de quelques-uns de nos abonnés, surtout par une diminution de prix apparente ou réelle. Nous n'avons aucune plainte à faire sur cela. Nous nous réjouissons sincèrement du nouvel appui que ces nouveaux recueils apportent à notre cause. Nous faisons des vœux pour la prospérité de tous ceux qui défendent les mêmes croyances que nous. Chacun a pris ou prendra sa place, plus ou moins difficile, plus ou moins pénible. La nôtre, nous le savons, toute grave, toute sévère, hérissée de sciences à peine connues du commun des lecteurs, n'est pas de celles qui doivent s'attendre à une grande popularité au milieu de ce siècle frivole, qui dévore avec tant de passion la littérature facile, facile, dis-je, à composer et facile à comprendre. Mais cette place n'était pas occupée; elle ne l'est pas encore: nous continuerons à la remplir tant que nous serons soutenus par les personnes qui jugent nos travaux utiles.

Nous nous apercevons en ce moment que nous avons alongé ce compte-rendu au delà des bornes que nous nous étions prescrites; mais c'est que nous avons voulu faire connaître en détail la situation entière des Annales. Aussi serons-nous courts dans ce que nous avons à dire sur nos travaux à venir.

L'esprit, la direction, le but des Annales sont connus; ils resteront les mêmes; le plan aussi en est tracé, il ne sera pas changé; seulement nous promettons de faire tous nos efforts pour mieux le remplir, et lui donner plus de développemens. C'est ce que nous espérons être à même de tenir, mieux encore que par le passé; car maintenant notre rédaction est plus complète et plus forte. Plusieurs de nos anciens amis ont recommencé à travailler avec nous; de nouveaux sont arrivés, et nous sommes assurés de la coopération de plusieurs autres. Nos lecteurs ont déjà dû s'apercevoir de ces changemens, à la lecture des articles insérés dans les six derniers numéros. Nous ne pouvons cependant passer sous silence la

coopération de M. de Paravey, un des plus savans orientalistes qui existent, et qui a bien voulu nous assurer qu'il regardait nos Annales, qu'il n'a connues que depuis quelques mois, comme celui de tous les journaux scientifiques qui a le mieux compris l'esprit et la marche qu'il convient d'imprimer à la science. On a déjà vu dans l'article qu'il nous donne dans ce cahier quelles profondes vues il sait jeter sur les points les plus obscurs et les plus reculés de l'histoire de l'humanité. Nous savons que ses portefeuilles sont riches en semblables investigations, et il nous a promis d'en faire jouir nos lecteurs. Nous espérons aussi que quelques autres membres de la Société Asiatique de Paris prépareront pour les Annales des travaux qui sont à faire, et qui n'ont pas été faits jusqu'à ce jour parce qu'aucun encouragement n'était donné à de telles études. Leur publication même n'était pas possible dans les recueils qui existent, et qui ont une spécialité différente de la nôtre.

Les Annales s'honorent à bon droit d'une telle coopération et de tels suffrages.

Nous finissons ici. Nos abonnés connaissent suffisamment les Annales. Que ceux qui les croient utiles à la cause de notre foi veuillent bien répandre, autant qu'il sera en eux, leur doctrine et leur science, et aussi les aider et les soutenir selon leur pouvoir et leur influence. Si, comme nous avons tout lieu de l'espérer, la situation des Annales devient plus prospère, nous ne serons pas ingrats envers nos souscripteurs. On peut nous en croire. Le ton que nous prenons ici doit leur avoir appris que l'exécution dépend en entier de celui qui fait ces promesses. Aucune scission d'intérêt ou d'opinion ne peut exister dans la direction des Annales : celui qui signe cet article a fait tous les sacrifices nécessaires pour en être l'unique propriétaire, et être libre ainsi dans l'exécution de ses projets pour leur perfectionnement progressif.

Le Directeur, seul propriétaire,

A. BONNETTY,

Membre de la Société asiatique de Paris.

Nouvelles et Mélanges.

EUROPE.

ANGLETERRE. LONDRES. Découverte d'un reptile fossile inconnu ressemblant à un dragon. Dans une des dernières séances de la Société géologique de Londres, M. Mantell a présenté un fort bel échantillon des restes d'un reptile fossile d'espèce nouvelle, découvert dans les couches du terrain calcaire de la forêt de Tilgate. L'animal dont ces restes ont fait partie a dû être d'une dimension inférieure à celle du grand iguanodon, découvert et décrit par le même savant il y a quelques années.

Le Mémoire lu à la Société par M. Mantell, et contenant la description détaillée de l'ostéologie de ce nouveau reptile, nous apprend que son squelette présente des différences remarquables d'organisation avec le squelette de tout autre animal connu. Une partie de la charpente osseuse ressemble à celle du crocodile; une autre partie a de l'analogie avec celle de l'iguanodon; et une troisième approche de celle du plésiosaurus. Un des caractères distinctifs de cet animal a dû être une rangée d'écailles de 6 à 7 pouces de longueur, placées le long de l'échine, et qui probablement jouissaient de la faculté de se hérisser à volonté, ce qui devait lui donner la physionomic du terrible dragon mentionné dans les fables mythologiques de l'Orient.

Le grand iguanodon avait 70 pieds de long; ce nouvel animal n'a dù atteindre qu'à la moitié de cette dimension. Dans le but de donner une idée plus frappante du volume énorme de cette sorte de reptile, M. Mantell a fait voir un dessin d'une des jambes couverte de sa chair et de ses écailles, armée de ses griffes, et de la longueur juste qu'elle avait dû avoir sur l'animal vivant. Sa hauteur comprenait presque tout l'espace compris du plancher au plafond.

M. Mantell pense, d'après l'état dans lequel il a trouvé les os, que l'animal a dû habiter une contrée lointaine; que le corps a dû descendre, en flottant, le