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d'ailleurs a conservé à la belle étoile de la tête du grand chien,

dite Syrius, le nom de l'étoile

chacal oriental.

lang, ou du loup doré, le

Il semble, d'après cela, que les Égyptiens avaient reçu leurs constellations zadiacales et celles du nord et du sud situées autour du zodiaque, en des tems différens et de peuples divers; or la même chose se représente aussi dans la sphère actuelle des Mongols, telle qu'on peut la voir traduite dans les Mines de l'Orient, par M. Abel Rémusat.

Toutes les constellations extra-zodiacales y portent en Mongol des noms qui sont la traduction exacte et complète des noms des mêmes constellations dans la sphère chinoise; mais les 28 constellations lunaires, c'est-à-dire celles du zodiaque, déifiées sans doute dès lors par les Mongols, y gardent les noms qu'elles portent dans les Indes, et répondent d'ailleurs aux mêmes étoiles que les constellations des planisphères antiques des Chinois.

Nous avions signalé ce fait important dès 1821 au savant M. Delambre, et nous nous en étions servis pour rectifier les assertions du président Jones, sur la date des colures indiqués dans les Pouranas et dans les Védas, par le nom de certaines constellations indiennes.

Bien qu'il existe dans l'Inde des descriptions du ciel, énumérant non-seulement les astérismes du zodiaque, mais encore les constellations extra-zodiacales nord et sud; et, bien que le président Jones lui-même ait remis à M. Davis (comme il le dit en plusieurs endroits de ses OEuvres), une uranographie indienne de cette nature, jusqu'à ce jour, l'Europe savante ignore encore le nom de ces constellations indiennes extra-zodiacales et leur posisition précise, et ne connaît guère que les noms des belles étoiles de Canopus et de Syrius, ainsi que quelques autres du nord; telles que la grande ourse ou chariot.

Cette ignorance laisse une lacune très-fâcheuse dans nos connaissances astronomiques sur l'Inde; mais les difficultés que les savans anglais de Calcutta et l'illustre M. Colebrooke lui-même éprouvent pour fixer les étoiles précises qui répondent aux

28 nakshatrons des Indous, sont levées depuis longtems, par ce rapprochement que nous fimes en 1821, des trois sphères comparées des Mongols, des Indiens et des Chinois. Il en résulte que les 28 constellations des Chinois, telles que les ont données avec une grande précision les savans jésuites de la Chine', répondent exactement et dans le même ordre aux 28 nakshatrons des Indous; ainsi toutes les difficultés éprouvées par les savans de Calcutta, pour fixer la position précise des nakshatrons, dans la sphère actuelle, doivent disparaître.

Et si, comme nous croyons le voir dans le Mémoire de M. Colebrooke sur les Védas, ces livres antiques citent des colures dans Magha et dans Dhanishtha; ces colures des solstices répondent précisément aux constellations

ancien dans le Chou-king), et

sing (ou

hiao, son nom hú, qui sont indiquées par

l'empereur Yao, dès l'an 2357 avant notre ère, comme solsticiales".

Les Védas offriraient donc une analogie assez remarquable avec

les livres antiques, ou les

kings, portés en Chine de la Chaldée ou de l'Arabie heureuse; et quand ces livres antiques et sacrés des Indiens seront traduits, nous sommes assurés que nous retrouverons beaucoup d'autres analogies.

Mais nous avons parlé ici du culte qui fut probablement rendu aux génies des signes du zodiaque, soit solaires, soit lunaires, et qui fit respecter avec tant de soin soit la figure, soit le nom de ces signes par les Égyptiens et les Mongols; et ceci nous amène à signaler les singulières analogies qu'offrent les noms et les figures des 28 patriarches bouddhistes que présentent les encyclopédies de la Chine et du Japon, avec les 28 nakshatrons envisagés, d'après

Voyez l'ouvrage du P. Noël; et t. x de l'Académie des sciences, Nouveaux Mémoires, le Planisphère chinois de M. de Guigne le fils, qui est la traduction de celui du P. Noël.

* Voyez le Chou-king; traduction du P. Gaubil.

leurs noms soit chez les Indiens, soit chez les anciens Égyptiens. On sait d'ailleurs que Bouddha, surnommé Indu-Putra ou fils de la lune, offre lui-même avec le dieu Lunus des anciens peuples, et peut-être même avec l'Hercule primitif, des analogies faciles à établir; or si ce Bouddha fabuleux est le Dieu Lunus, les 28 incarnations ou les 28 patriarches bouddhistes ne sont donc autre chose que la série des 28 constellations lunaires des Indous actuels et des anciens Égyptiens et Chaldéens; c'est ce que nous développerons dans un article subséquent.

Le Ch. DE PARAVEY,

De la Société Asiatique de Paris, et ex-inspecteur des études à l'École Polytechnique.

P. S. Nous ferons deux observations essentielles sur le zodiaque de Denderah. La première, c'est qu'il est mal placé à la Bibliothèque du Roi, et par conséquent dans les Annales, ci-dessus p. 80. La partie nord, qui devrait se trouver en haut, est placée à la gauche du spectateur. (Cette erreur a été rectifiée dans cette 2o édition.)

La seconde, c'est que, parmi les 12 signes du zodiaque, celui du Cancer a été mal reconnu. Il répond non pas au Cancer figuré au-dessus de la tête du Lion, ce qui est la situation de la Grande Ourse, mais à un homme à tête d'épervier qui est entre les Gémeaux et le Lion.

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Compte-rendu.

A NOS ABONNÉS.

Suivant que nous l'avons promis au mois de juillet dernier, nous allons faire part à nos abonnés de la situation des Annales, des encouragemens que nous avons reçus, de nos travaux passés et à venir, de l'extension que prennent nos doctrines; enfin mettre sous leurs yeux la statistique exacte de nos abonnés, classés par départemens. Nous tenons d'autant plus à remplir cette promesse, que les Annales sont le seul journal qui en agisse ainsi avec ses lecteurs ; et nous le faisons parce que nous voulons les unir davantage aux intentions qui nous animent dans nos recherches et nos travaux. Nous désirons aussi qu'ils regardent notre œuvre comme une chose qui les touche de près et leur appartient à plus d'un titre. En effet, les Annales sont une tribune élevée au milieu de notre France pour opérer le rapprochement de la science et de la religion, et faire cesser le divorce affligeant qui les avait séparées. Chacun de nos lecteurs est un missionnaire, un apôtre destiné à constater, étendre et populariser ce rapprochement. Il est donc nécessaire que chacun sache, quoique isolé des autres, jusqu'à quel point nos communs efforts fructifient et prospèrent, et quelle sorte d'influence nous exerçons, soit en France soit à l'étranger.

Jugemens portés sur nos travaux par les différens journaux de Paris
et des provinces.

En rendant compte des personnes qui ont approuvé ou aidé à propager nos doctines, nous ne saurions passer sous silence

les journaux dont l'influence est si grande et l'action si étendue, dans notre siècle. Nous mentionnerons d'abord la Quotidienne, qui, dans son numéro du 7 septembre, a inséré dans ses colonnes tout le compte-rendu qui présentait le résumé des travaux contenus dans les six premiers volumes de nos Annales, résumé qu'elle avait fait précéder des considérations suivantes:

Les rédacteurs des Annales de philosophie chrétienne se sont spécialement attachés à examiner les ouvrages qui ont été publiés dans ces derniers tems sur la plupart des branches des sciences humaines, et à en extraire tout ce qui avait rapport à la religion catholique. Ils se sont proposé en cela deux buts, qui leur ont paru d'une égale utilité; le premier, de tenir les lecteurs chrétiens et en particulier les ecclésiastiques au courant de la science du sciècle ; le second, de prouver que les sciences, dans leurs résultats assurés et dans leurs dernières investigations, bien loin d'être hostiles à la religion, comme elles l'étaient au 18e siècle, semblent revenir de tous côtés au secours de cette même religion, et rendre témoignage à la plupart des faits qui lui servent de base.

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Déjà parvenus à leur trente-huitième livraison, on peut dire que les rédacteurs des Annales ont rempli dignement leur tâche; sans esprit de parti, d'école ou de coterie, ils ont puisé dans les ouvrages des premiers savans de l'Europe, et par la bouche de leurs organes les plus universellement avoués, ils ont obligé les sciences à rendre hommage à la vérité de la foi chrétienne, et à reconnaître que si, comme le disait Bacon, un peu de science éloigne de la religion, beaucoup de science nous y ramène. ›

Le Rénovateur aussi nous a prêté son appui, et plusieurs fois a cité les articles contenus dans nos différens cahiers.

Mais nous devons surtout signaler l'accueil favorable que les Annales ont reçu de la part des journaux les plus distingués de la province nous sommes d'autant plus fondés à citer leur témoignage, que nous n'hésitons pas à reconnaître, dans ces organes de l'opinion de notre pays de France, un esprit éminemment religieux et progressif, et en même tems une élévation de vues, une franchise de foi, une rectitude de jugement, une sévérité dans le choix des objets de leur approbation, qui pourrait servir plus d'une fois

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