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plus élevés est de 270 pieds. On ne saurait donner une idée plus exacte de leur grandeur qu'en disant que la solidité du plus grand est de 262,144 mètres cubes, et qu'avec les matériaux dont il est composé on construirait un mur de 12 pieds de haut, 2 de large, et 117,464 mètres de longueur.

Mélanges.

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M. de Schlegel a publié

Affinité des langues celtiques avec le sanskrit. dans les Transactions de la société royale de Londres, un Mémoire d'un haut intérêt sur l'une des plus grandes questions qu'ait soulevées jusqu'ici l'étude comparative des langues, le rapport des idiomes de l'Europe avec ceux de l'Asie. L'excellent travail de ce savant philologue a résolu le problème, et a montré les rapports divers qui liaient les langues européennes aux languesmères asiatiques. M. de Schlegel n'avait pas cru pouvoir admettre les idiomes celtiques dans le tableau qu'il a tracé des grandes subdivisions de famille des langues indo-européennes, desquelles sont sortis les chefs-d'œuvre qui honorent le plus le génie intellectuel et poétique de l'homme. Mais M. Pictet, dans le Journal Asiatique 1, revendique pour les langues celtiques l'affinité, particulièrement avec le sanskrit, cette antique langue des brahmanes, et complète ainsi le travail de M. de Schlegel. Voici quelques-uns des mots que M. Pictet fait entrer dans son tableau de concordance. Observons auparavant que les idiomes celtiques se divisent en deux branches bien distinctes appelées gaélique et cymrique. La première comprend l'irlandais et l'erse (dialecte des Higlanle corders de l'Écosse); la seconde, le gallois ou cymrique proprement dit, nique et le bas-breton.

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Ignorance du siècle actuel sur ce que contiennent les offices de l'Église. — Les offices de l'Avent et de Noël nous font connaître les plus anciens, les plus curieux et les plus authentiques documens de l'histoire de l'humanité.-Auteurs, dates et sources de tous ces documens.- Comparaison de l'apôtre Jean et du philosophe Platon.

Certes, nous l'avons prouvé assez souvent, les Annales ne sont pas ennemies de la science; elles lui ont rendu fréquemment hommage, et quelque jugement que l'on puisse porter sur elles, on n'ira pas jusqu'à les accuser de calomnier la science de notre siècle, et de déprécier les études de la jeunesse de nos écoles et de nos académies. Au contraire, les hommes prudens de notre cause seraient plutôt fondés à nous avertir que nous avons peut-être trop de confiance dans ce mouvement que nous avons souvent signalé de la plupart des sciences vers la religion. Sans nier ce TOME VM. N° 42. 2e édition. 1842.

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que nons avons dit de favorable sur la marche de la science, nous ajouterons cependant qu'il s'en faut de beaucoup que nous regardions cette science comme complète. Si nous avons loué l'amour de la génération actuelle pour les études fortes et sérieuses, sa persévérance à fouiller dans les vieilles traditions du monde, son parti pris de réviser les jugemens inconsidérés et passionnés portés par les philosophes du 18 siècle, sur la religion chrétienne en général, et sur l'Eglise catholique en particulier; si nous avons rendu hommage à la sage impartialité de quelques professeurs et de quelques écrivains, oh! que l'on ne croie pas que nous n'avons d'autre science à conseiller ou à donner à tous les hommes de notre siècle, comme si les esprits étaient suffisamment éclairés, la connaissance de notre religion et de notre Église assez parfaite! Oh! non, nous savons mieux que personne, combien vague et chancelante est la foi, combien superficielle l'étude qu'on fait de nos dogmes, de nos croyances et de nos pratiques.

Et c'est précisément ce qui nous étonne de voir apparaître partout de la sympathie pour une foi qu'on connaît à peine, pour des dogmes dont on n'a pas pénétré tout le sens, sondé toute la profondeur; et c'est aussi ce qui nous donne de l'espérance, en entendant cependant proférer des paroles de paix à l'égard de notre Église. Que ne diraient pas ces hommes, s'ils venaient à croire, à espérer, à aimer entièrement comme nous ?

Il est une ignorance que nous reprochons volontiers aux plus bienveillans de nos savans; c'est l'ignorance, et par suite, le dédain singulier qu'ils affectent pour ce qu'ils appellent les offices de notre Église.

Quel est celui d'entre eux qui ne parle de nos Messes, de nos Vépres et de nos Complies avec sourire, si ce n'est avec mépris? Car que peut-il y avoir pour un vieux savant, ou pour un jeune homme sortant de nos écoles, à admirer ou à apprendre dans ces offices? Ce n'est pas là qu'ils trouveront matière à leurs études philosophiques ou historiques sur l'humanité, sur son origine, sa destinée, sa fin! Ce sont là rites, cérémonies, prières, à l'usage des prêtres et de quelques personnes, bonnes gens et bonnes femmes la plupart, qui fréquentent les églises! Les histo

riens, les philosophes, les antiquaires, les archéologues, les savans, doivent chercher ou attendre une nouvelle forme de religion!

Or, nous qui aussi avons reçu de ce siècle quelque peu d'amour et de connaissance de toutes ses sciences, et qui en parlons avec l'estime qu'elles méritent, nous avons voulu, délaissant un moment l'Égypte, l'Amérique, et les de Humboldt, les Champollion, les Cuvier et les Balbi, et leurs doctes ouvrages, et leurs précieux travaux, nous avons voulu, dis-je, étudier, examiner, d'une manière toute philosophique et toute historique, les offices que notre Église célèbre pendant ce mois; et nous prions ceux qui ont notre foi, comme ceux qui ne l'ont pas, de porter un instant leur attention sur ce qui se passe dans nos églises, sur le langage que l'on entend et la science que l'on trouve dans ces offices si délaissés. Nous osons le dire d'avance, toute l'histoire de l'humanité, toute la philosophie de l'univers, toutes ces traditions si précieuses, que le voyageur va chercher avec tant de soin et de peine, et si loin, et si coûteusement, y sont exposées clairement, simplement, comme il convient à Dieu, aux enfans de son Église.

Avent de l'Eglise catholique.

On a fait, dans ces derniers tems, d'admirables découvertes sur les traditions et les croyances des peuples de l'Inde, de la Chine, du centre de l'Asie, de l'Égypte, de l'Amérique ; on y a trouvé des traditions précieuses sur l'attente générale d'un Saint, d'un Juste, d'un Dieu; et puis l'on s'est épris d'admiration pour ces découvertes, et l'on a dit que l'on était sur le point d'avoir une connaissance parfaite de l'histoire de l'humanité. Que nous répondraiton, si nous disions que tous les ans l'Église catholique rappelle

Nous avons fait connaître la plupart de ces découvertes. Voir, en particulier, pour ce qui concerne cette tradition, les deux articles sur la Rédemption du genre humain, insérés dans les Nos 24 et 25 des Annales, t. IV, p. 410 (413 2e édit.), t. V, p. 5; et aussi l'aiticle sur une vierge-mère, inséré dans ce volume, ci-dessus p. 103. Voir en outre le mot Saint dans la table générale du XIIe et du XIXe vol.

dans une suite de chants, de cérémonies et de fêtes, établis à cette seule fin, les mêmes traditions et les mêmes croyances, la méme histoire de l'humanité? On nous répondrait sans doute que l'on ne connaît pas à l'Église une telle science de l'histoire, un tel soin de conserver la mémoire des vieux dogmes des nations.

Exposons donc à ceux de nos frères qui n'ont jamais lu avec quelque attention nos Livres d'Office, tout ce que ces livres renferment sur l'histoire des peuples.

Il est une époque de l'année à laquelle l'Église a donné le nom de l'Arrivée': si nous recherchons la raison de cette dénomination, nous trouvons qu'elle nous y conserve, d'une manière publique et solennelle, le souvenir d'un des faits les plus incontestables de l'histoire de l'humanité, celui de l'attente générale d'un Sauveur, d'un Rédempteur, d'un Juste. Et ce qui doit plus particulièrement exciter notre attention et confirmer notre foi, c'est qu'elle rappelle les paroles mêmes des auteurs qui, à diverses époques plus ou moins éloignées, ont été les gardiens et les témoins de cette croyance.

Vous qui n'entrez pas dans nos églises, et vous aussi qui y entrez, lorsque ces choristes, ces lévites, ces prêtres, revêtus de lin, de soie et d'or, précédés de la croix et suivis du peuple des fidèles, parcourent les temples, chantant avec rhythme et harmonie, savezvous quelles sont les paroles qui se chantent et de qui sont ces paroles?

Ecoutons d'abord le chant de l'Eglise :

Regardez, Seigneur, du haut des cieux, du séjour de votre › sainteté et de votre gloire. Vous êtes notre Père, notre Rédemp> teur : votre nom est dès l'éternité......... Ouvrez les cieux, Seigneur,

Le mot Avent vient du latin adventus, arrivée. Ce tems dure quatre semaines, et commence le dimanche qui tombe entre le 27 novembre et le 3 décembre de l'année. Il est consacré par l'Église à rappeler le souvenir de l'avènement ou de l'arrivée du Christ. La durée de l'Avent n'a pas toujours été la même ; quelques églises le célébraient par le jeûne. — Au moyen âge, où l'Église faisait servir toutes ses fêtes et toutes ses cérémonies à polir et à spiritualiser la rudesse des Barbares, les procès étaient défendus en différens pays pendant le tems de l'Avent. Aujourd'hui même l'Église ne célèbre les mariages pendant ce tems qu'avec dispense.

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