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qués, dont se servaient ces peuples pour désigner le jour et l'année d'un cycle de 52 ans.

› Ce moyen est identique avec celui dont se servent les Hindoux, les Tibétains, les Chinois, les Japonnais et d'autres peuples asiatiques de race tartare, qui distinguent aussi les mois et les années par la correspondance de plusieurs séries périodiques dont le nombre des termes n'est pas le même. Les Mexicains emploient, pour le cycle des années, les quatre signes suivans, qui portent les noms de

Tochtli, lapin ou lièvre.

Acatl, cannes.

Tecpatl, silex, ou pierre à fusil.
Calli, maison.

M. de Humboldt donne ensuite le tableau du cycle mexicain de 52 ans, appelé Ligature ou Xiuhmolpilli; puis il éclaircit et prouve tous ses raisonnemens en citant plusieurs époques remarquables de l'histoire mexicaine, indiquées d'après l'ère des Aztèques, et en donnant un tableau qui réunit les divisions des calendriers rituel et civil et leur correspondance avec le calendrier grégorien.

Enfin M. de Humboldt résume toutes les analogies qui existent entre les peuples de l'Asie et ceux de l'Amérique par les lignes

suivantes :

Nous prouverons ici, comme nous l'avons avancé plus haut, que cette analogie se manifeste surtout dans la division du tems, dans l'emploi des séries périodiques, et dans la méthode ingénieuse, quoique embarrassante et compliquée, de désigner un jour ou une année, non par des chiffres, mais par des signes astrologiques. Les Toltèques, les Aztèques, les Chiapanois et d'autres peuples de race mexicaine, comptaient d'après des cycles de 52 ans, divisés en quatre périodes de 13 ans ; les Chinois, les Japonnais, les Calmouks, les Moghols, les Mantchoux et d'autres hordes tartares, ont des cycles de 60 ans divisés en 5 petites périodes de 12 ans. Les peuples de l'Asie comme ceux de l'Amérique, ont des noms particuliers pour les années renfermées dans un cycle on dit encore à Lassa et à Nangasacki, comme jadis à Alexico, que tel ou tel événement a eu licu l'année du lapin, du tigre ou du chien. Aucun de ces peuples

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n'a autant de noms qu'il y a d'années dans le cycle : tous doivent, par conséquent, recourir à l'artifice de la correspondance des séries périodiques. Chez les Mexicains, ces séries sont de treize nombres et de quatre signes hiéroglyphiques; chez les peuples de l'Asie que nous venons de nommer, les séries ne renferment pas de chiffres; elles sont formées tant par des signes qui correspondent aux douze constellations du zodiaque, que par les noms des élémens qui présentent dix termes, parce que chaque élément est considéré comme måle ou femelle. L'esprit de ces méthodes est le même dans la chronologie des peuples américains et dans celle des peuples asiatiques en jetant les yeux sur le tableau des années, on voit que l'avantage de la simplicité est même du côté des Mexicains. »

Tout ce que nous venons de citer de l'ouvrage de M. de Humboldt, est etrait de son dernier chapitre du tome Ier. Dans le 1er chapitre du tome II, il continue la même explication; mais ici il a principalement en vue de prouver qu'une grande partie des noms par lesquels les Mexicains désignaient les 20 jours de leurs mois, sont ceux des signes d'un zodiaque usité depuis la plus haute antiquité chez les peuples de l'Asie orientale. Or, comme M. de Paravey doit traiter cette même question dans le prochain Numéro des Annales', par un mémoire inédit dans lequel il a résumé les travaux de M. de Humboldt, et de tous les savans anglais et allemands qui se sont occupés de cette question, à laquelle luimême a ajouté de nombreux et précieux développemens, nous terminerons ici notre analyse, saufà y revenir, s'il y avait quelque partie essentielle que M. de Paravey eût négligée 2.

A. BONNETTY,

Membre de la Société Asiatique de Paris.

Voir ci-après, p. 449.

Un extrait de cette seconde partie offrant la ressemblance qui existe entre les signes du zodiaque tartare et ceux des jours du calendrier mexicain, a été inséré dans le No 19 des Annales, t. IV, p. 32 (30 2e édit.).

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Le monument précieux, représenté sur cette lithographie', a été trouvé, au mois de décembre 1790, dans les fondations du grand temple de Mexitli, à la Plaza Mayor de Mexico, à peu près 70 mètres à l'ouest de la seconde porte du palais des vice-rois, et 30 mètres au nord du marché des fleurs, appelé Portal de las Flores, à la petite profondeur de 5 décimètres. Cette pierre était placée de manière que la partie sculptée ne pouvait être vue qu'en la mettant dans une position verticale. Cortez, en détruisant les temples avait fait briser les idoles et tout ce qui tenait au culte ancien. Les masses de pierre qui étaient trop grandes pour qu'on les détruisît furent enterrées pour les soustraire aux yeux du peuple vaincu, Quoique le cercle qui renferme les hiéroglyphes des jours n'ait que 3m, 4 de diamètre, on reconnaît que la pierre entière formait un parallelipipède rectangle de 4 mètres de longueur, d'autant de mètres de largeur, et d'un mètre d'épaisseur.

› La nature de cette pierre n'est pas calcaire, comme l'affirme M. Gama, mais de porphyre trappéen gris-noirâtre, à base de wacke basaltique. En examinant avec des fragmens détachés, j'y ai reconnu de l'amphibole, beaucoup de cristaux très-alongés de feldspath vitreux, et, ce qui est assez remarquable, des paillettes de

Voir Monumens mexicains, t. II, p. 84.

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