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TABLEAU DES OBJETS DE L'ÉDUCATION,

Classés d'après les rapports de l'Homme avec la Divinité, avec lui-même, avec la société, avec la nature.

TABLEAU 5.

RAPPORTS AVEC DIEU.

RAPPORTS

AVEC SOI-MÊME.

RAP

SCIENCES

Doctrine de la Religion Catholique, Théologie.

A connaître. Le Culte de l'Église, Liturgie.

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La Pénitence.

La Foi.
L'Espérance.
La Charité.
L'Orgueil.

L'Impiété.

L'Incrédulité.

L'Idolâtrie, la Superstition.

La Tiédeur.

Sciences à connaître.

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Droit civil et criminel

La Physiologie. L'Hygiène. La Pathologie.

La

Thérapeutique.

Anciennes : l'Hébreu, le Grec, le Latin.

Modernes: le Français, l'Italien, l'Anglais, l'Allemand.
Ecriture, Hieroglyphes, Imprimerie, Gravure.

Peinture, Sculpture, Architecture.

Vocale.

Instrumentale.

Arithmétique.

Pour comprendre toute ma pensée, il vous suffira de vous rappeler, Messieurs, que l'homme a des rapports déterminés avec Dien, avec lui-même, avec la société, avec la nature. Or, chacun de ces rapports doit être, pour ces facultés, un objet d'exercice ou d'acquisition; car ils lui présentent respectivement des sciences à étudier, des vertus à acquérir, des vices à corriger. Exposons les détails du tableau d'après ces principes, et voyons d'abord l'homme dans son rapport avec Dieu.

Ici la science doit avoir pour objet la doctrine de la religion catholique, par conséquent la théologie et le culte de l'Église, qui en est le complément; car dans la liturgie, toutes les prières ont pour but de procurer à l'homme cette perfection dont la science théologique lui donne l'idée ; perfection qui n'est point vaine, parce que c'est Dieu qui l'opère dans l'homme en cherchant par ses ministres à le ramener à la justice, à l'affranchir du péché. D'où il suit, Messieurs, que les vertus à acquérir par rapport à Dieu sont le résultat direct de la science; c'est pourquoi je les classe immédiatement, vous désignant la pénitence, qui ramène à Dieu, et avec elle la foi, l'espérance et la charité, parce que chacune d'elles a Dieu pour objet direct, fixant notre âme en lui.

Mais il est dans notre nature des vices qui sont opposés à ces vertus, et l'objet de l'éducation est de les connaître, afin de les combattre avec succès. Aussi nous les spécifions en vous nommant l'orgueil, l'impiété, l'incrédulité, la superstition, la tiédeur; et tel est l'ensemble des sciences, des vertus et des vices, relatifs par leur nature au rapport que l'homme doit entretenir avec Dieu.

Vient ensuite le rapport de l'homme avec lui-même. Il lui faut d'abord connaître son ame, et il est nécessaire d'acquérir des sciences spéciales pour y parvenir; c'est alors que la logique et la métaphysique s'offrent à son étude. Les vertus à acquérir sont la prudence et la force, et les vices à corriger sont l'amour-propre, la gourmandise, la luxure, la paresse.

Cependant l'âme doit régir le corps : dans cette vue, pour le maîtriser, on apprendra la physiologie; pour le conserver, il faut connaître l'hygiène; pour le guérir, il faut savoir la pathologie et la thérapeutique : et tel est l'ensemble des connaissances que l'homme doit acquérir pour rétablir ses rapports avec lui-même,

Vient ensuite son rapport avec la société. L'homme doit communiquer avec ses semblables : de là les moyens de communication, qui sont les signes par lesquels il exprime ses idées : 1° les langues; 2° le dessin; 3° la musique; 4° le calcul. Des connaissances spéciales sont attachées à chacun de ces moyens de communication. Aux langues, il faut rapporter les langues anciennes, telles que le latin, le grec, l'hébreu; les langues modernes, l'anglais, l'allemand et

l'italien.

Au dessin se rattachent l'écriture, l'imprimerie, la gravure, la peinture, la sculpture, l'architecture.

La musique se divise en vocale et en instrumentale,

Le calcul a pour objet l'arithmétique

Mais ces connaissances ne sont pas les seules qui soient utiles pour rétablir parfaitement nos rapports sociaux: ajoutons l'étude de l'histoire sacrée, ecclésiastique, civile; celle de la jurisprudence, qui comprend le droit public, le droit des gens, le droit civil et criminel, la médecine légale; enfin le commerce et la navigation; et nous aurons dans ce sommaire un abrégé des sciences que l'homme doit acquérir pour remplir dignement ses devoirs sociaux.

Les vertus qu'il faut pratiquer sont la justice, et la charité fraternelle, afin que la concorde se trouvant parmi nous, la terre devienne, par l'harmonie des esprits et l'union des cœurs, ce qu'elle fut dans le principe, un paradis de délices où l'homme se trouvait

heureux.

Il y a encore des vices à extirper de nos cœurs, et je désigne spécialement l'avarice, l'envie, la colère, qui sont les principales sources de désunions et de combats. L'homme doit les réduire en luimême, afin de devenir sociable; il doit en outre penser à faire choix d'un état, non par plaisir, mais de sorte attrait de vocation; par qu'il entre dans sa condition nouvelle, selon le dessein de Dieu, pour y posséder les lumières et les vertus qui doivent distinguer le chrétien et former un citoyen utile à sa patrie.

Il nous reste à diriger l'homme dans le rétablissement de ses rapports avec la nature. Deux sortes de sciences doivent l'occuper : les générales et les spéciales. Les générales ont pour objet la cosmographie et les mathématiques, afin que l'homme apprécie les œtivres du Créateur, et qu'en étudiant les choses sensibles il s'élève à l'être

intelligible et se maintienne en sa présence. Par les mathématiques, il se pénétrera plus facilement de la puissance de Dieu, en mesurant la grandeur des astres, évaluant l'immensité des distances, la correspondance des êtres, la Sagesse éternelle qui a réglé ces lois. Voilà comment les mathématiques vivifient; car si on ne les étudie que dans la vue de se faire un état, on ne les apprend que pour une fin terrestre et bornée, sans qu'elles nous élèvent jusqu'au Créateur; ce n'est qu'une science de nombres, au lieu d'être un moyen de perfection. Il en est de même dans l'étude de la médecine, si l'adepte, absorbé par la considération de la matière, ne voit dans le cadavre que sa structure, sans remonter au principe de la vie et sans rechercher les véritables rapports que le Créateur avait établis. Ab! que l'homme est heureux lorsqu'il étudie Dieu dans ses œuvres, et que la nature s'offre à lui comme un degré pour s'élever jusqu'à celui qui le forma? Tel est le dessein dont nous devons être animés dans l'étude des sciences générales propres à nous rétablir dans nos rapports avec la nature.

Mais il existe en outre des sciences spéciales, et vous verrez qu'elles viennent se grouper de manière à nous porter vers la louange du Créateur, lorsque nous les étudions en lui. Pour obtenir cet effet, il faut classer dignement ces sciences naturelles. On invente tous les ans de nouvelles classifications, mais elles ne sont pas stables et varient à mesure qu'on aperçoit quelques phénomènes nouveaux, parce que leurs divisions se trouvent mal fondées.

Pour nous, Messieurs, nous croyons que l'ordre dans lequel on doit présenter les œuvres de Dieu est le même que celui dans lequel il les a produites; et par là cet ordre se trouve fondé en raison, puisque la sagesse de Dien y préside elle-même, et que celleci ne fait rien sans raison. Suivons donc l'ordre de la création d'après le récit de la Genèse, et classons les sciences naturelles d'après cette indication.

Le premier jour Dieu a créé la lumière; on peut donc étudier la lumière en premier lieu, ensuite le calorique, l'électricité, le mágnétisme; car vous savez qu'il y a de l'analogie entre ces trois impondérables.

Le deuxième jour Dieu a créé le firmament; de là l'étude de l'atmosphère, de la météorologie, de l'acoustique.

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