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mal des hommes notent leurs fautes avec plaisir, les révèlent et médisent: bientôt et facilement ils deviennent calomniateurs D'une mauvaise langue à un menteur il n'y a pas loin.

20. Si. Signifie ici puisque.

23. Des tiens. Les miens, les tiens, les nôtres, les vôtres, les leurs, les siens, signifient mes proches ou mes partisans, tes proches ou tes partisans, etc. Le loup veut dire : si ce n'est ni toi ni ton frère, c'est un membre de ta famille, ONE OF YOUR

RELATIONS.

24, 25, 26. Sheep, men, and dogs of every nation,

Are wont to steal my reputation,

As I have truly heard.

27. Là-dessus. Après cela.

29. Without a jury.

N'êtes vous pas étonné que le loup cherche des raisons pour justifier son crime? Cette hypocrisie ajoute encore à la laideur des malfaiteurs.

Voir la fable étudiée dans les Causeries avec mes élèves.

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Il a dit quelque part: Qu'on me rende impotent,

Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme

Je vive, c'est assez, je suis plus que content.

Ne viens jamais, ô Mort! On t'en dit tout autant. La Fontaine.

D'où vient que, malgré les chagrins de la vie, nous sommes si hésitants quand vient la mort ? Nous sommes de vieux locataires que retient l'habitude prise, et qui se sont familiarisés avec les incommodités de leur appartement.

Sénèque.

Une des choses qui nous donnent de l'aversion pour la mort: nous tremblons devant l'inconnu.

Idem.

To die,-to sleep ;

To sleep! perchance to dream;-ay, there's the rub;
For in that sleep of death what dreams may come,
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: there's the respect,

That makes calamity of so long life:

For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor's wrong, the proud man's contumely,
The pangs of despised love, the law's delay,
The insolence of office, and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? Who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life;
But that the dread of something after death,
The undiscovered country, from whose bourn
No traveller returns, puzzles the will;

And makes us rather bear those ills we have,
Than fly to others we know not of?

Shakspeare.

Why am I loth to leave this earthly scene!

Have I so found it full of pleasing charms? Some drops of joy with draughts of ill between : Some gleams of sunshine 'mid renewing storms; Is it departing pangs my soul alarms?

Or death's unlovely, dreary, dark abode ? For guilt, for guilt, my terrors are in arms: I tremble to approach an angry God,

And justly smart beneath His sin-avenging rod.

Burns.

La nécessité de mourir est la plus amère de nos afflic tions.

Vauvenargues.

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur, 5
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos :
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, 10
Le créancier, et la corvée,

Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Пl appelle la Mort. Elle vient sans tarder,

Lui demande ce qu'il faut faire.
C'est, dit-il, afin de m'aider

A recharger ce bois; tu ne tarderas guère.

Le trépas vient tout guérir ;

Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,

C'est la devise des hommes.

1A

20

1. Bûcheron. Ouvrier qui abat du bois dans une forêt. Ramée. Ce sont des branches coupées, avec leurs branchettes et leurs feuilles.

2. Faix. Charge sous laquelle on plie. Synonyme de fardeau et de charge. De la charge au fardeau et du fardeau au faix, il y a gradation ascendante. Une charge est ce qu'un homme ou un animal, une charrette ou un navire peuvent porter. Il y a des charges légères, et même de belles charges. Voyez ce mulet qui était glorieux de sa charge.

Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé,

L'autre portant l'argent de la gabelle,
Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,
N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.

Le fardeau est pesant plus ou moins.-Le faix est pesant au point de faire plier. En outre l'étymologie, FASCIS faisceau, appelle l'idée d'une addition, d'une accumulation de choses. De là on dit: le faix des années, le faix des affaires. Ici on peut dire que le bûcheron est courbé sous le faix du fagot, des ans, des impôts de la corvée, etc. Voilà vraiment un faisceau de misères.

Une fable de La Fontaine marque bien la gradation du fardeau au faix. La voici tout entière.

LE CHEVAL ET L'ANE.

En ce monde il se faut l'un l'autre secourir :

Si ton voisin vient à mourir,

C'est sur toi que le fardeau tombe.

Un âne accompagnait un cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu'il succombe.
Il pria le cheval de l'aider quelque peu ;
Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.
La prière, dit-il, n'en est pas incivile:
Moitié de ce fardeau ne vous sera qu'un jeu,
Le cheval refusa, fit une pétarade;

Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,
Et reconnut qu'il avait tort.

Du baudet en cette aventure
On lui fit porter la voiture,

Et la peau par-dessus encor.

Ans. Les ans, c'est la vieillesse.

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'Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.

3. À pas pesants. Comparez sa marche à celle de Perrette (x1, 4).

4. Chaumine. Vient de chaume; elle est couverte en chaume, en paille; c'est une chétive maison de paysan.-La chaumière est aussi couverte en chaume, mais elle peut être agréable à habiter. Elle n'annonce pas la misère; la chaumine est chétive, sans aucun comfort, et enfumée.

5. N'en pouvant plus. N'en pouvoir plus signifie être très-fatigué, être réduit, être sans force. Je meurs de fatigue, je n'en peux plus. Le bûcheron est réduit par les efforts qu'il a faits et par sa douleur.

6. At last his wood upon the ground he throws,

And sits him down to think o'er all his woes.

Met. Le présent pour le prétérit défini.

Il songe. Il pense aurait moins de force. Cela signifierait seulement que l'idée de son malheur lui vient à l'esprit. Mais quand le poëte dit il songe, je comprends que le bûcheron s'arrête longuement à cette idée de son malheur, il la prend à cœur, elle l'occupe fortement. Aussi vous l'entendez dans les vers suivants analyser son idée. Vous voyez que penser et songer ne

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