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DICTIONNAIRE FRANÇOIS

DE

LA LANGUE ORATOIRE

ET POÉTIQUE;

CIVI D'UN VOCABULAIRE DE TOUS LES MOTS QUI APPARTIENNENT
AU LANGAGE VULGAIRE.

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PREFACE.

L'UNIVERSALITÉ de notre langue devenue aujourd'hui la seconde langue clas sique de l'Europe, impose à nos jeunes François l'obligation de l'étudier avec une attention toute particulière. Ils doivent travailler de bonne heure à s'épargner le honteux reproche de parler et d'écrire leur propre langue avec moins d'élégance et de pureté, que des étrangers ou même des Barbares. La meilleure méthode à suivre dans une étude si importante est, sans contredit, celle que propose M. Rollin dans son premier volume du Traité des Etudes. Mais elle souffre quelques difficultés dans l'application. De là vient, sans doute, qu'elle n'est pas aussi généralement pratiquée qu'elle devroit l'être. Peut-être même est-elle ignorée de beaucoup d'instituteurs. C'est pour lever les difficultés qui l'ont bannie de os écoles, que j'ai entrepris ce Dictionnaire, dont on connoîtra mieux le but et hnécessité, quand j'aurai mis sous les yeux du lecteur le passage même de M. Rollin.

« On me permettra de donner ici un essai de la manière dont je crois qu'on peut faire aux jeunes gens la lecture des livres françois. Cela pourra être de quelque usage pour les jeunes maîtres qui commencent, et qui n'ont pas encoro beaucoup d'expérience.

ESSA1 sur la Manière dont on peut expliquer les Auteurs françois.

« Le fait que je vais rapporter est tiré de l'Histoire de Théodose, par Fléchier. renferme l'élection de saint Ambroise à l'archevêché de Milan, et marque la art qu'y eut l'empereur Valentinien.

« Auxence, arien, étant mort après avoir tenu plusieurs années le siége de Milan, Valentinien pria les évêques de assembler pour, éhre un nouveau pasteur, etc.

« Les évêques s'assemblèrent donc avec le reste du clergé; et le peuple, dont le consentement étoit requis, y fut appelé. Les ariens Hemmoient un homme de leur secte; les catholiques en vouloient un de leur communion. Les deux partis s'échauffèrent, et cette dispute alloit devenir une sédition et une guerre ouverte. Ambroise, gouverneur de la province et de la ville, homme d'esprit et de probité, fut averti de ce désordre, et vint à l'église pour l'empêcher. Sa présence fit cesser tous les différens, et l'assemblée s'étant réunie, tout d'un coup comme par une inspiration divine, demanda qu'on lui donnât Ambroise pour son pasteur. Cette pensée lui parut bizarre: mais comme l'on persistoit à le demander, il remontra à l'assemblée qu'il avoit toujours vécu dans des emplois

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