Page images
PDF
EPUB

DICTIONNAIRE FRANÇOIS

DE

LA LANGUE ORATOIRE

ET POÉTIQUE.

་ས་་་་་་་་་་་་་”

A, lettre voyelle qui forme à elle seule un mot

présentant plusieurs acceptions. Nous nous bornerons à celles qui entrent particulièrement dans le plan de cet ouvrage, et qui, d'ailleurs, sont omises dans le Dictionnaire de l'Académie.

A suivi d'un nom avec lequel il forme une phrase incidente, et servant à marquer la simultanéité de deux actions, se met plus souvent et plus élégamment au commencement de Ja phrase.

A l'arrivée de la reine, la persécution se rallentit. A ce fatal avertissement, Anne > ramasse toutes ses forces.-A ce spectacle, le » peuple s'ément. » Boss.

« A ces cris, Jérusalem redonbla ses pleurs. · » A ce nom, les troupes l'interrompirent. » FLÉCH.

« A cette demande de son anneau, Acante palit. ces paroles, Télémaque laisse relever

>> Adraste. >>>

FEN.

[blocks in formation]

« Au premier bruit de cette mort, les préjugés » qui animoient tant de nations, commencerent » à se dissiper. » VOLT. (Au est une contraction pour à le.)

An seul nom de César, d'Auguste et d'empereur,
Vous eussiez va leurs yeux s'enflammer de fureur. C.
A spectacle insolent de ce pompenx outrage,
Ses farouches regards étincelent de rage. COR.
Au seul son de sa voix, la mer fuit, le ciel tremble. R.
A l'aspect du péril, si ma foi s'intimide.
Ꭱ .
A cet affront, l'auteur se levant de la table.
A ce triste récit, tremblante, désolée.
Elle accourt.....

BOIL.

BOIL.

[merged small][merged small][ocr errors]

A

RAC.

RAC.

VOL.

Qu'aux accens de ma voix la terre se réveille. A l'aspect d'un bois vil, le Parthe s'humilie. A la voix des chrétiens, abandonne sa proie. L RAC. A cet air vénérable, à cet auguste aspect, Les meurtriers surpris sont saisis de respect. A. Au servant à marquer le temps, le lien, la situation, ou tenant la place des prépositions avec, après, dans, etc. se met ordinairement au commencement de la phrase.

>>4 la facile audience de ce magistrat, une ame » agitée se calmoit.-A la veille d'un si grand » jour, et dès la première bataille, il est tran» quille. A l'age de quatorze ans, on leur >> donnoit pour leur instruction, etc. — A la » réserve de certains coups extraordinaires où » Dieu vouloit que sa main parût toute seule, » il n'est point arrivé de grand changement qui » n'ait eu ses causes dans les siècles précédens. >> Boss.

« A la cour, à la ville, mêmes passions, » mêmes foiblesses. » LA BRUY.

A la porte du temple est sans cesse une » foule de peuple, etc.-A la lueur des éclairs, >> nous apercûmes d'autres vaisseaux. A ses » pieds étoit tombé Eutiphron, plus beau » qu'Hylas. » FÉN.

Ala naissance de l'Évangile, les maisons des » fideles furent d'abord des églises domestiques, -4 l'entrée même de la vie, tout est déjà usé » pour eux.-Au sortir du berceau, vous m'avez » placé sur le trône. » MASS.

[ocr errors]

« Au commencement de 1695, le Czar Jean » mourut.-A l'embrasement des chantiers de » la porte St.-Bernard, il falloit, pour pré>> venir un embrasement général, traverser, FONT.

>>> etc. >>>

[ocr errors]

« A la faveur d'une lumière assez sombre, il aperçut son parent. » VERTOT.

la mort du roi, elle se retira entièrement » à Saint-Cyr-Au printemps de 1711, Marlbo

[blocks in formation]

A l'ombre de ton nom, ils trouvent leur asile.
Au midi de mes années

Rouss.

Je touchois à mon couchant.
Je songe, à chaque trait que ma plume basarde,
Que d'un œil dangereux leur troupe me regarde. B.
B.
A vos propres périls, enrichir le libraire.

Les exemples de semblables locutions se rencontrent presque à chaque page dans les prosateurs et dans les poëtes. Voici les plus communs, en suivant l'ordre alphabétique des noms :

« A l'abri de, à son abord, aux accens de, aux >> acclamations de, à l'age de, à l'aide de, à >> l'approche de, aux approches de, à l'arrivée » de, à l'aspect de, à l'avénement de, à cet >> avertissement.

» Au bord de, au bout de, au bruit de. » A la clarté de, au commencement de, au » contraire, à ce coup, à ce cri, aux cris de. » Au défaut de, aux dépens de, à ce discours. » A l'égal de, à l'égard de, à l'entrée de, à ¿ >> l'exemple de.

» 4 la face de, à la faveur de, à force de, >> la fin de, au fort de.

» A son gré, au gré de.

» A la honte de, à l'heure marquée,

>> l'heure de.

à

« A l'image de, à l'instant, au même ins

>> tant.

» Au jour de, à grandes journées.

» A la lueur de, à la lumière de.

» A cette menace, à la menace de, à la merci à mesure que, au milieu de, au mois » de, à la mort de, à ces mots..

de,

» A la naissance de, à ce nom, au nom de, » à la nouvelle de.

>> A l'ombre de, à l'occasion de.

« A ces paroles, à peine, au péril de. » A ce prix, au prix de, au profit de, à la >> prière de.

A la réserve de, au retour de, au risque de, » à ce récit, au récit de.

» Au signal de, au son de, au sortir de, au » spectacle de, au sujet de.

» Au même temps, au temps de, à ce titre, » à la tête de.

» A la veille de, à la voix de, à la vue de. « Aux yeux de. »

A, suivi d'un verbe a l'infinitif au commencement d'une phrase, et tenant la place du gérondif du même verbe (comme à voir, pour en voyant), se met plus souvent au commencement de la phrase.

« A ne regarder que les rencontres particu» lières, la fortune semble seule décider de l'éta>>blissement et de la ruine des empires; mais à tout prendre, il en arrive à peu près comme

[ocr errors]

» dans le jeu, où le plus habile l'emporte à la
» longue. - Polybe et Tite-Live ont démontré
» qu'à considérer seulement la nature des ar-
>>mées romaines et de celles des Macédonieus,
» les dernières ne pouvoient manquer d'ètre
» battues à la longue.-A le prendre dans les
>> bons temps de la république, il n'y eut ja-
>> mais d'assemblée où les affaires fussent trai-
»tées plus mûrement, ni avec plus de secret,
» etc. n'entendre que ces paroles de Daniel,
>> qui croiriez-vous voir sous cette figure?
» A voir la sérénité qui reluisoit sur ce front
>> auguste, eût-on soupçonné que ce grand
BOSSUET.
>> roi, etc.? »
« A l'entendre, ce n'étoit pas qu'il fût habile,
>> mais l'ennemi s'étoit trompé. »

FLÉCH.

«A juger de cette femme par sa beauté, sa » jeunesse, sa fierté et ses dédains, personne » ne doute que ce ne soit un héros qui doive » un jour la charmer.» - A voir comme les >> hommes aiment la vie, pourroit-on soupçonLA BRUY. >>ner qu'ils, etc.? »

« A proprement parler, il n'est que le défen FEN. » seur des lois pour les faire régner. » « A nous voir pousser nos désirs si loin, qui » ne diroit que nous croyons être immortels? >>

FLECH.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

avant le verbe.

« A cela s'opposent tous les hommes. - Aux >> grandeurs d'établissement, nous leur devons » des respects d'établissement. (Aux est une >>> contraction pour à les.)- A ceux qui ont de » la répugnance pour la religion, il faut com>> mencer par leur montrer que, etc. » PASC.

« A des temps si avantageux pour la républi» que succédèrent ceux d'Adrien.- Ace Christ, » à cet homme-Dieu, etc., à lui, dis-je, étoit >> réservé de nous montrer toute vérité. - Aux » patriciens appartenoient les emplois, les comBOSSUET. » mandemens, les dignités. >>

« A ces reproches, ils ajoutoient les plus >> affreuses malédictions. A tout ce qu'on pou

[ocr errors]
[ocr errors]

» voit lui dire de plus touchant, il ne répon» doit que par des gémissemens. A ces inar» ques, Télémaque reconnoit Minerve. » FÉN.

« A quelques-uns l'arrogance tient lieu de » grandeur. — Aux enfans tout paroit grand, les etc. A un » cours, les jardins, les édifices, » homme vain, indiscret, qui est grand par>> leur et mauvais plaisant, il ne lui manque >> plus pour être adoré de bien des femmes, que » de beaux traits et la taille belle. » LA BRUY.

« A l'homme vertueux et qui aime l'état, >> les services tiennent lieu de récompense? » A la lacheté, succède la crainte. A ces traits MAS. » le reconnoissez-vous ? »> « A cette tranquillité d'ame, tiennent néces»sairement la probité et la droiture. » FONTEN. « A la gloire, aux plaisirs, à la grandeur, à la » galanterie qui occupoient les premières années » du gouvernement, Louis XIV voulut joindre » les douceurs de l'amitié, ces grandes as» semblées préside l'archevêque de Gnesne. »> VOLT.

« A la fierté, au courage, à la force, le lion A tous joint la noblesse, la clémence, etc. »->ces traits, peut-on méconnoître l'amitié? >> BUFFON.

COR. COR.

A toi-même, en mourant, immole ce perfide.
A celle de Pompée on veut joindre ta tête.
A cet heureux transport que le ciel vous envoie,
Je reconnois Néarque....

COR.

A de moindres faveurs des malheureux prétendent. R. A vos persécuteurs opposons cet asile.

RAC.

A vos sages conseils, seigneur, je m'abandonne. R. Au Cid persécuté Cinna doit sa naissance.

BOIL.

N. Ces inversions et autres semblables qui sont élégantes dans la prose, cessent de l'ètre dans la poésie, où elles deviennent presque nécessaires pour distinguer les vers de la prose.

ABAISSEMENT, s. m. diminution de hauteur; on dit : « L'abaissement des eaux, d'un » mur, du mercure dans le baromètre. - L'abaissement de la voix, par opposition à l'élévation » de la voix. On dit au fig. abaissement de fortune, de courage, de fierté, d'orgueil, de puisDICT. DE L'ACAD.

» sunce. »

«Son grand dessein a été d'affermir l'autorité » du prince par l'abaissement des grands. » LA BRUY. «Le vieil With ne cessoit d'encourager son fils à l'abaissement de la maison d'Orange. >> RACINE.

« Ceux mêmes qui ne nous font pas une guerre ouverte, désirent notre abaissement. »

FEN.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

« Qu'un Dieu se fasse homme, c'est, par rap» portà Dieu, ce qui surpasse tout degré d'abais »sement, que notre imagination se figure, ou » qu'elle peut se figurer.»

BOUR.

« Pour mieux honorer le profond abaissement » de J. C. dans l'Eucharistie. » RAC.

a On se figure l'honneur du sacerdoce comme » un degré de gloire et d'élévation; c'est une >> véritable servitude et un exercice continuel MASS. » &'abaissement,»

Psyché se jeta à leurs pieds pour toute ré»ponse, et les baisa. Cet abaissement excessif >> leur causa beaucoup de confusion et de pitié. » LA FONT.

« C'étoit un grand abaissement d'être obligé » d'envoyer à son successeur Stanislas les pier->> reries et les archives de la couronne; mais ce » fut le comble à cet abaissement d'être réduit » enfin à féliciter de son avénement au trône » celui qui allait s'y asseoir à sa place. Le reste » de considération que ce corps avoit conservé » dans son abaissement. » VOLT.

J'ai pleuré, j'ai prié, j'ai tout mis en usage "
Et pour tout fruit de tant d'ibaissement,
Le barbare me traite encor plus fièrement.
Ma gloire qui s'oppose à cet abaissement.

Cof COR.

RAC.

MOL.

Ce triste abaissement convient à ma fortune. Ah! Léandre, sortez de cet abaissement. (Voyez ci-après d'autres exemples.) Comme le Dictionnaire de l'Académie ne cite aucun exemple du mot abaissement au pluriel, on pourroit croire que le singulier seul est en usage; mais on trouve des exemples remarquables du pluriel'dans nos meilleurs écrivains.

«Son humilité la sollicite à venir prendre part Boss. » aux abaissemens de la vie religieuse. »

« Travaillant à humilier sa grandeur par des » abaissemens volontaires.-Dieu tire, quand il » veut, la lumiere des ténèbres et la gloire du FLEC. » fond des abaissemens. »

<<< Il m'est si glorieux et si doux d'avoir part » à vos abaissemens.. Il n'appartient qu'à vous » de joindre à une majesté incompréhensible de BOURD. >> si profonds abaissemens. »

« J'ai une horreur invincible pour ces sortes MOL. » d'abaissemens,»

Ce genre d'amour leur inspire une hauteur » dans l'esprit, qui les sauve des abaissemens de Mad. DE LAMBERT. >> la volupté.»

Ft la mort ou l'exil, ou les abaissemens, Seront pour vous et moi ses vrais remercimens. COR. C'est dans Bourdaloue qu'on trouve le plus d'exemples du mot abaissement, tant au singulier qu'au pluriel. Voici les plus remarquables, suivant l'ordre alphabétique des verbes avec lesquels ce mot est construit.

« Il peut nous laisser dans la pauvreté, dans » l'abaissement, »

«La religion qui non-seulement triomphe » del'ambition, mais nous porte encoreà l'abais»sement et à l'humiliation. »

« Allez dans un esprit de sacrifice présenter à » Dien les abaissemens de son fils. >>

« Rechercher en toute chose son propre abais>> sement.»>

« Voilà le dernier abaissement où pouvoit être » réduit un Dien. —Les abaissemens prodigieux » où il se réduit,»

« Si par mes respects et mes adorations, je » ne relève autant qu'il est possible les abaisse» mens de ce Dieu sauveur.- - Dieu faisant jus» tice à Marie, a relevé les abaissemens volon>> taires de son humiliation. >>

« Quelle douleur pour eux de se trouver dans » un si prodigieux abaissement! »

Voyez les autres verbes avec lesquels le mot abrissement peut se construire, dans les exemples que nous avons cités plus haut de Pascal, Bossuet, Fléchier, Massillon et autres auteurs. ABAISSER, verb. act. faire alleren bas, mettre plus bas, diminuer de la hauteur. On dit dans le sens propre : Abaisser un voile, un store, abaisabaisser la voix, le ser son chapeau sur ses yeux, ton de la voix. DICT. DE L'ACAD. « Voyez comme elle abaisse cette tète auguste Boss. » devant laquelle s'incline l'univers. » Jamais étoile, lune, aurore, ni soleil, Ne virent abaisser sa paupière au sommeil. Jamais......

COR.

Ni la main du sommeil n'abaissa leurs paupières. LAF. Brisez les fers honteux dont vous chargez un frère, De Lille sous ses pas abaissez la barrière.

Dans ce dernier exemple, abaisser les yeux peut aussi être pris au figuré comme dans les vers suivans de Corneille :

Et vous en ma faveur voyez ce cher objet,
Et tâchez d'abaisser ses yeux sur un objet
Qui, etc.

Diposez de sa main, et, pour première loi,
Madame, ordonnez-lui d'abaisser l'œil sur moi.

Ce verbe est employé dans le sens figuré trèssouvent, et non pas seulement quelquefois, comme il est dit dans les synonymes de Girard.

ABAISSER, au fig. rendre moins grand, moins puissant.

« Ce jeune prince éleva et abaissa trop Arbo» gaste. »

BOSSUET.

« Lorsqu'il s'agit d'abaisser les autres et de » prendre l'ascendant sur eux.—Il y a dans le » monde une puissance supérieure à celle des BOURD. >> hommes, qui élève et qui abaisse. » «La fortune releve tout à coup ceux qu'elle FENELON. » a le plus abaissés. « Nous sentons plus vivement qu'eux les évé» nemens qui les élèvent ou qui les abaissent, » MASSIL.

« Servius Tullius étendit les priviléges du peu»ple pour abaisser le sénat. »

MONT.

« C'est le courage d'esprit qui fait perdre ou >> conserver les états, qui les élève ou qui les » abaisse.» VOLT.

ABAISSER, au fig. mettre plus bas, humilier, ravaler, dégrader.

«Si la pensée publique vous élève au-dessus » du commun des hommes, que la pensée de » l'égalité naturelle vous abaisse et vous tienne » dans, etc.-Les uns ont pris à tâche d'élever >> l'homme en découvrant ses grandeurs, les au» tres de l'abaisser en représentant ses misères. » Deux avénemens de J.-C., l'un de misère pour » abaisser l'homme superbe, l'autre de gloire » pour élever l'homme humilié. »

PASCAL.

«Les grands noms abaissent au lieu d'élever » ceux qui ne savent pas les soutenir.» LAROCH. « L'esprit de parti abaisse les plus grands >> hommes jusqu'aux petitesses du peuple » LA BRUYÈRE.

« Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les » abaisse. C'est Dieu qui prend Cyrus par la >> main, qui le mène triomphant par toute la >> terre, qui abaisse à ses pieds toutes les puisBOSSUET. >> sances du monde.» « Il abaissa sa grandeur royale sous l'humilité FLÉCHIER. » chrétienne. >>

« Vous avez protégé les lettres, abaissé l'orFENELON. »gueil des grands. »

Un prince n'est jamais plus grand que lorsMAS. >> que c'est sa bontequi l'abaisse.»

« Comine l'éducation dans les monarchies ne » travaille qu'à élever le cœur, elle ne cherche » qu'à l'abaisser dans les états despotiques. >> MONTESQUIEU.

C.

C.

Il abaisse à nos pieds l'orgueil des diadèmes.
Le trône où je me sieds m'abaisse en ro'elevant. C.
Celui qui court à ces supplices
N'abaisse pas son ame à ces molles délices.
Point d'époux qui m'abaisse au rang de sa sujette. C.
R1

VOL.

Ce palais de tant de demi-dieux ; D'où jusque sur son fils vous abaissiez les yeux.

V.

Que verrois-je, et que pourrois-je apprendre Qui m'abuisse si fort au-dessous d'Alexandre ?

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Pourquoi ce penchant à les railler, à les » abaisser, à empoisonner leurs actions?» BOUR. « Nous élevons la gloire des uns pour abaisser LAROCHEF. » celle des autres. >>

PASCAL.

«S'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je plevante.>> « Quand on l'élève, sa modestie est embarrasFLECH. sée; mais si on veut l'abaisser, etc.» N'est-il plus, on exagère son mérite pour VOL. abaisser ceux qui vivent. »

Sans rien exagérer p orgueil, sans rien » abaisser par une fausse modestie. » MASC.

... Pour abaisser vos plus rares services. TH. COR. On dit abaisser l'ame, le cœur, le courage, l'esprit, l'état, la fierté, la fortune, le front, la gloire, la grandeur, la hauteur, l'insolence, l'œil, Yorgil, la puissance, les regards, la téte, le trone, Ja vanité.

Voyez ces noms à leur rang alphabétique. Ou a dù remarquer dans les exemples déja cités, que l'antithese oppose souvent les mots élever et abaisser l'un à l'autre.

«Si la pensée publique vous élève au-dessus du » commun des hommes, que la pensée de l'égalité naturelle vous abaisse et vous tienne >> dans, etc. >> PASCAL.

a Les grands noms abaissent au lieu d'élever » ceux qui ne savent pas les soutenir. Nous Délevons la gloire des uns, pour abaisser celle des LAROCHEF.

» autres. »

a Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les Bossuet.

Dabaisse.»

Il y a dans l'univers une puissance supé> rienre à celle des hommes, qui élève et qui BOURDALOUE. » abuisse.» « Nous sentons plus vivement qu'eux les évé» nemens qui les élèvent ou qui les abaissent,» MASSILLON.

« C'est le courage d'esprit qui fait perdre ou #conserver les états, qui les élève ou qui les Daise.» VOLTAIRE.

« Comme l'éducation dans les monarchies ne >> travaille qu'à élever le cœur, elle ne cherche » qu'à l'abaisser dans les états despotiques. » MONTESQ.

Le trône où je me sieds m'abaisse en m'élevant. C. Sion jusques au ciel élevée autrefois,

RAC.

.. Jusqu'aux enfers maintenant abaissée, On verra ci-après s'abaisser, opposé de même

s élever.

s'ABAISSER, v. p., s'emploie comme abaisser dans le sens propre et dans le sens figuré. C'est à tort que l'abbé Girard, dans ses Synonymes et l'Académie, dans son Dictionnaire, ne lui donne que le sens figuré, puisqu'on trouve

plusieurs exemples du sens propre dans nos meilleurs écrivains.

« Le terrain s'abaisse, et ouvre un abîme. — >> Les deux combattans s'allongent, se replient, FENELON. » s'abaissent. ».

« C'est là que le fond s'abaisse le plus sou» vent.- La voûte s'étoit abaissée.» FONTEN. « La poussière s'abaisse et tombe. » THOMAS. « Quand on charge le chameau, il s'abaisse sur >> le ventre. - La mer s'élève et s'abaisse avec >> l'astre de la nuit. >>> BUFF.

Leurs dos voûtés s'élevoient, s'abaissoient Aux longs élans des soupirs qu'ils poussoient. VOL. S'ABAISSER, au flg. « On s'abaisse en s'humi»liant ou en se proportionnant aux personnes « qui nous sont inférieures par la condition ou » par l'esprit. Il est quelquefois dangerenx de » s'abaisser; car on prend au mot notre humi»lité, et l'on nous méprise sur notre parole. » GIRARD.

-

«S'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je » le vante. >> PASC. » L'humilité n'est souvent qu'un artifice de » l'orgueil qui s'abaisse pour s'élever. » La Roc. «Sans se hausser pour paroitre grand, sans s'a» baisser, pour être civil et obligeant.» Boss.

« On la vit souvent s'abaisser et se dérober à »sa dignité, pour se jeter aux pieds des pau>> vres. - L'élévation est une suite' nécessaire et » la récompense naturelle de celui qui s'est » abaissé. Plus on l'élève, plus il s'abaisse. » FLÉCHIER.

«Il n'est pas toujours vrai que celui qui » s'abaisse et s'humilie soit élevé. Il a fallu » pour gagner le cœur des hommes que 'sa ma»jesté s'abaissat.-Un Dieu qui s'est tant abaissé ? » O mon Dieu! trouviez-vous tant de gran» deur à vous abaisser si profondément pour >> eux? C'est sur cet autel que ce Dieu d'a>>mour obscurcit toute sa splendeur; c'est là » qu'il s'abaisse, là qu'il se fait petit et pauvre.»

BOURD.

>> Nous avons trois choses à faire à l'égard du >> prochain: nous abaisser, agir et souffrir.» FÉNEL.

« Les grands, placés si haut, ne sauroient >> plus trouver de gloire qu'en s'abaissant. — II » ne craint pas de s'avilir en s'abaissant. » MASSIL.

« Les procureurs doivent se renfermer dans les » bornes de leur état qu'ils craignent de s'aD'AGUESS. » baisser, en voulant s'élever.

« Dès que Charles fut auprès de Bender, on lui » conseilla d'écrire au grand-visir, selon l'usage: » il crut que ce seroit trop s'abaisser. » VOLT. Il se doit opposer à cet effort d'estime,

C. Où s'abaisse pour lui ce cœur trop magnanime. De peur de choir comme eux je veux bien m'abaisser. COR. TH. COR.

...........

VOL.

RAC.

RAC.

Il faudra que cet orgueil s'abaisse. Get orgueil s'abaisse. Votre fierté, Porus, ne se peut abaisser. Vous voulez que le roi s'abaisse et s'humilie. Apprenez que ce cœur ne sait point s'abaisser. MOL. Je m'abaisse, il est vrai, mais je veux tout tenter: Je descendrois plus bas pour mieux la mériter. VOL

« PreviousContinue »