VOL. S'ABAISSER à jusqu'à, jusques à, suivi d'un nom de chose inanimée: «Tantôt après ses prières accoutumées s'a» baissant jusqu'à son néant, ou s'élevant jus» qu'à Dieu par la foi. - Des sujets auroient-ils » honte de s'abaisser jusqu'où un roi s'est hu>> milié? -On voulut plusieurs fois lui remon»trer qu'il n'étoit pas nécessaire, ni même >> bienséant qu'elle s'abaissát jusqu'à ces derniers >> offices de piété. » FLÈCH. » On s'abaisse jusqu'aux ministères les plus » vils, etc. >> MASSIL. « L'utilité justifie l'astronome de s'ètre abaissé >> jusqu'à l'arpentage. >> FONT. « Il est très-rare que des premiers ministres s'abaissent à de si honteuses lachetés, découvertes tôt ou tard. (Feindre et nous abaisser à cette lâcheté, CORN.). S'abaisser jusqu'à cet artifice. VOLT. dans COR. C. COR. Je ne m'abaisse point aux foiblesses des femmes. COR. Ne s'abaisse jamais à des déguisemens. Et j'ai le cœur trop haut pour pouvoir m'abaisser, Vo Pour l'intérêt d'un fils, s'abaisse à la prière. S'ABAISSER à, jusqu'à, jusques à, suivi d infinitif. «Soit que les docteurs molinistes n'aient » daigné s'abaisser jusqu'à nous en instruir PASCAL. « Il s'abaissa ( l'empereur Julien ) jusqu'à » chercher les Juifs, qui étoient le rebut >> monde. » Boss. « Les uns se représentoient un Dieu oisif » tiré en lui-même, ne daignant pas s'abai »jusqu'à regarder ce qui se passe sur la terre » Un Dieu qui s'abai ve jusqu'à se faire homi » étonne et confond la raison. » MASSI «Ils supposoient que les dieux du ciel ne » baissoient pas à s'entretenir avec les homm BOURD. « Faites bien concevoir à M. Despréaux co >> bien vous êtes reconnoissant de la bontéq »a de s'abaisser à s'entretenir avec vous. » R « Là il s'abaissoit jusqu'à converser avec » femme de Samarie. » MASSIL. « Il faut quelquefois que la vérité s'abais » confondre même les mensonges des hom « méprisables. » VOLT. S'ABAISSER devant, suivi d'un nom de sonne: ..... Est-il si fort à craindre Co Co Co Que le grand Attila s'abaisse à se contraindre ? Lâche ! tu ne veux pas que pour te démentir Je daigne m'abaisser jusqu'à te repartir. Photin, je parle au roi, vous répondrez pour to us Quand je m'abaisserai jusqu'à parler à vous. Peut-elle s'abaisser jusqu'à souffrir ma vue? Ne vous abaissez pas à suivre la couronne: Donnez-la, sans souffrir qu'avec elle on vous donne Nous ne demandons pas qu'un courage si fort S'abaisse, à notre exemple, à se plaindre du sort. Je ne m'abaisse pas à me plaindre de vous. Puis-je croire qu'an prince. . . Qu'il se puisse abaisser à soupirer pour moi ! Ne vous abaissez pas à soupirer pour moi. Qui voudra s'abaisser à me servir d'appui ? Sans crainte que César s'abaisse à se venger. Morbleu c'est une chose indigne, infame, De s'abaisser ainsi jusqu'à trahir son ame. «Appelle ce jeune homme, confesse ton foi » abaisse-toi devant lui. »> BOSSUET. V R V Be V M Quand il verra la première tête du mo » s'abaisser devant lui. » FLÉCH. «En réduisant les grands à s'abaisser de » Jésus-Christ. >> BOURDALOUE. «Saint-Jean Baptiste, cet homme le >> grand des enfans des hommes, s'abaisse de >> lui. » MASSILLON. La république de Gènes s'abaissa encore « devant Louis XIV, que celle d'Alger.» Vo C Sur la voûte des cieux, élevé plus que toi, Le trone où tu t'assieds s'abaissait devant moi. V. V. SABAISSER SOUS, s'abaisser au-dessous de, suivi d'un nom de chose animée ou inanimée. «J.-C. est un dieu dont on s'approche avec ergil, et sous lequel on s'abaisse sans désespor. » PASCAL. Et moi, dit l'homme-Dieu, je m'abaisserai au-dessous de tous les hommes.» BOURD. El juste, après tout, qu'un conquérant s'abaisse, Sous la servile loi de garder sa promesse ? RAC. ང Et vous, sous sa majesté sainte, Cieux, ataissez vous. Les cieux s'abaissent sous tes pieds. RACINE. LA FONT. Et je vous apprendrai qu'on peut sans s'avilir, Salaisser sous les dieux, les craindre, et les servir. V. ABAISSÉ, Ée, partie. Le voilà mort, sa famille abaissée, et le roi retabli.-S'ils sont plus grands que nous c'est qu'ils ont la tête plus élevée; mais ils ont les pieds aussi bas que les nôtres ; ils Sappuient sur la même terre, et par cette extrémité, ils sont aussi abaissés que nous, que les enfants, que les bêtes. » PASCAL. « Un Dieu abaissé jusqu'à nous. -La vraie austérité du Christianisme, c'est d'aimer à ètre abaissé. » BOURD. « Comme l'ame élève le corps à elle en le gouvernant, elle est abaissée au-dessous de lui par les choses qu'elle en souffre. »> Bos. « Aujourd'hui, il est abaissé au-dessous de MASS. « Ce ridicule a toujours été toléré par le gouvernement, afin que les rangs étant plus confondus, et la noblesse plus abaissée, etc.» VOL. Cette fierte si baate est enfin abaissée. RAC. Ils verraient par ce coup leur puissance abaissée. R. Nous verrons aujourd'hui leur audace abaissée. V. ABANDON, s. m., état d'une personne ou Tune chose délaissée. «Etre dans un abandon général.» DIC. DE L'A. Quel autre que Pilate devoit, dans un abandan si général, se déclarer le protecteur de Finnocence? » BOURD. L'abandon où vos absences laissent votre peuple. » MASS. Le Camoens n'eut d'autre ressource qu'un hopital; ce fut là qu'il passa le reste de sa vie, et qu'il mourut dans un abandon général. » VOLT. Ceux qui ne vivent que pour eux tombent dans le mépris et dans l'abandon. » «La chute de Saint-Pierre n'arriva pas tant par »sa négligence que par l'abandon de Dieu. » PAS. <<<< Rien ne nous attire tant la colère et l'a» bandon de Dieu, que le plaisir malin, etc. » Dieu fait éclater sur nous les effets les plus >> funestes de son abandon et de sa colère. Les pé>> cheurs menacés de l'abandon de Dieu. » MASS. (Voy. ci-après abandon de Dieu, pris dans un sens opposé). « Un malade qui peut juger de son état par >> les larmes de ses amis, par la contenance ou » l'abandon des médecins. >> BUFF. ABANDON, c'est-à-dire, l'action d'abandonner, >> le renoncement à, l'oubli de. « Cet abandon de vous-même nous désole. »> DICT. DE L'ACAD. « L'oubli et l'abandon d'un seul de vos ma>> lades est une inhumanité qui révolte. - C'est >> alors que Dieu doit à sa justice l'abandon du » pécheur. >> MASS. « L'abandon même effectif de quelques inté»rêts particuliers ne suffit pas. Cet abandon » de sa propre cause, et par conséquent de sa » vie. » BOURD. « ...... un traité qui étoit moins une paix » qu'un abandon de ses propres forces. - La flat»terie, la perfidie, l'abandon de tous ses enga» gemens sont le caractère de la plupart des cour»tisans.-L'abandon de la culture des terres.>>> La paresse l'abandon de tout.-L'abandon » volontaire de ses droits. Tomber dans un >> esprit de nonchalance et d'abandon.» MONT. « La lenteur, la stupidité, l'abandon de son BUFF. Et de tous ses trésors l'abandon général. COR. ABANDON à, c'est-à-dire, l'action de s'abandonner à. « Un parfait abandon à la volonté de Dieu.» >> DICT. DE L'ACAD. «La foi, le courage, l'abandon à Dieu. — La » soumission aux ordres de Dieu, l'abandon à sa >> Providence. >> Boss. « Un plein abandon de nous-mêmes à toutes >> les volontés de Dieu. » BOURD. ABANDON se dit aussi en parlant des discours, des ouvrages, des manières, d'une sorte d'abondance facile, de négligence aimable, qui exclut toute recherche, tout effort, toute affectation. « Il y a dans cette partie de son discours un » heureux abandon. -- Elle a dans ses manières « un abandon séduisant. >> DICT. DE L'ACA. «Attitudes tantôt animées, tantôt laissées » dans un mol abandon. Burr. A L'ABANDON, expression adverbiale, aller à l'abandon Laisser à l'abandon. DICT. DE L'AC. MASC. « Ministres du Dieu des armées, dites-nous » quels furent, dans ce triste abandonnement, » les sentimens d'un cœur, etc. » ABANDONNEMENT de, c'est-à-dire, l'action d'abandonner. « Il a fait un abandonnement général de tous » ses biens. DICT. DE L'ACAD. « Cet abandonnement de sa propre cause, et » par conséquent de sa vie. » BOURD. «La reine l'aimoit avec une tendresse qui al>>loit jusqu'à la soumission et à l'abandonnement » de toute volonté. » VOLT. ABANDONNEMENT à, l'action de s'abandonner à. « C'est l'abandonnement au plaisir, qui nous » jette dans, etc. — L'abandonnement aux passions. >> MASS. ABANDONNEMENT, sans régime, signifie aussi dérèglement excessif dans la conduite, dans les mœurs. «Tant d'emportemens honteux, tant de foi» blesse et d'abandonnement.-Venir à ce degré » d'abandonnement qui fait les ames égarées et >> criminelles. -Quand il s'agit de réparer une » vie entière de corruption et d'abandonnement. »-L'abandonnement de leur vie répond toujours à celui de leur état. » MASS. « Vivre dans l'abandonnement, dans le der>> nier abandonnement.» DICT. DE L'ACAD. On ne trouve aucun exemple de ce mot dans Pascal, Bossuet, Fléchier, Fénélon ni dans Corneille, Racine, Boileau, Racine le fils, Rousseau le poëte. Voltaire s'en est servi une fois en poésie dans le sens de, oubli entier de soi-même, pour une personne qu'on aime.» Je vois couler tes pleurs, tant de soins, tant de flamme, Tant d'abandonnement ont pénétré ton ame. ABANDONNER, v. a., quitter, sortir de, s'éloigner de. «Les enfans abandonnoient la maison de leurs » pères pour aller vivre dans les déserts. » PASC. «La frayeur de la mort ne lui fit pas aban» donner sa maison. » FLÉCH. « J'ai abandonné Ithaque pour chercher mon FÉNEL » père. » Ce dieu qui te força d'abandonner ton père, Ton pays et tes biens, pour suivre ma misère. ( Avons-nous sans votre ordre aband 'nné Mycène? I Louis, la foudre en main, abundonnant Versaille J'alandonne Solyme, et votre frère et vous. ABANDONNER, au figuré, ne prendre a soin de, négliger entièrement, renoncer abandonner l'agriculture, les arts, le comm etc., etc. Voy. à leur rang alphabétiqu noms suivans: Agriculture, armes, art, aute!. Cause, commerce, conduite, conquête, cul mer, méthode. Parti, place, plan, poste, pratique, pre prérogative, prétention, principe, projet. Rang, religion, république, résolution sentiment, richesses. Salut, siége, soin, souveraineté. Tour, usage, vérité, vertu, vice, vie, vol « Ce regret amer d'abandonner tout. » Et tout abandonner, quand il faut tout oser. ( ABANDONNER par. «Philippe Arabe, est le premier qu » abandonné par traité quelques terres de » pire. » Bos «Il ne faut pas abandonner les intérêts d » par des considérations politiques. » « Pour la mouvance du comté de Fland » vous l'abandonnai par eunui, par crainte >> empoisonné. » Fí. ABANDONNER pour, c'est-à-dire, sacrifi chose pour en obtenir une autre en sa p « Le courage que vous avez en d'aban >> vos couronnes pour Jésus-Christ.» Fr «Lui seul peut vous tenir lieu de tout » vous avez abandonné pour lui. » « Christine abandonna le trône pour les VOLT. >> arts. >> a Dieu permet qu'on nous abandonne, comme nous avoue abandonné les autres. >> BOURD. FLECH. « Comme s'il étoit permis d'abandonner les » pauvres ! >>> «Il me disoit que les dieux n'abandonneroient » ni Ulysse ni son fils. » FÉNÉL. « Pierre n'abandonna pas le roi détrôné, il > redoubla ses secours. >> VOLT. C'est Pascal qui a fait de ce mot l'emploi le plus ingénieux, lorsqu'il a dit dans ses Provinciales, en s'adressant aux jésuites: « Que j'ai de douleur de voir que Dieu vous » abandonne jusqu'à vous faire réussir si heu» reusement dans une conduite si malheureuse! >> Au nom de cet amour ne m'abandonnez pas. COR. Prince, dans son malheur, ne l'abandonnez pas. RAC. Ne dites pas, Seigneur, que le ciel l'abandonne. RAC. Un héros que le ciel abandonne. VOL. Eh bien ! il est donc vrai que Titus m'abandonne. RAC. Il est trop vrai. ...... .... Que je vous adorai, que je vous abandonne. VOL. . Ainsi de toutes parts les plaisirs et la joie, On peut appliquer ici une observation que Voltaire fait sur un vers de Thomas Corneille, où l'hémistiche se trouve de même suspendu à la quatrième syllabe. « Cette césure interrompue au second pied, > c'est-à-dire, au bout de quatre syllabes, fait >> un effet charmant sur l'oreille et sur le cœur. >>Ces finesses de l'art furent introduites par Ra»cine, et il n'y a que les connoisseurs qui en » sentent le prix. » (Voy. le mot abhorrer.) On dit élégamment: s'abandonner soi-même. « Le comte se voyant abandonné de ses pro» prescréatures, s'abandonna lui-même.» VERT. ABANDONNER dans. « Dieu n'abandonne ja» mais les siens, pas même dans le sépulcre. » PASCAL. « M. Despréaux ne m'a point abandonne dans » les plus grands périls.» RACINE. a Il ne faut pas abandonner la république dans > ses besoins. >> FENELON. On trouvera dans le cours de cet ouvrage d'autres emprunts semblables faits par Voltaire à Corneille et à Racine. Dans les exemples qu'on vient de lire, le verbe abandonner a pour sujet un nom de personne; mais les orateurs et les poëtes qui font un usage fréquent de ce verbe, à cause de son harmonie, lui donnent élégamment pour sujet un nom de chose inanimée, tel que confiance, courage, force, etc. << Sa bonté naturelle et sa droite raison l'a>bandonnoient en un instant. Mon cœur se » trouble, ma confiance m'abandonne. Ce grand >> air de confiance et d'intrépidité vous aban» donne.» FÉN. « Les Suédois que la confiance abandonnoit.» V. « Le prince se vit quelque temps abandonné, >> mais son courage ne l'abandonna pas. Boss. « Les troupes de Phalante succombent, le >> courage les abandonne. » FEN. « La fortune l'avoit abandonné au commence» ment de la campagne. La victoire le suivit presque par-tout, et la gloire ne l'abandonna >> jamais. » MAS. « Alors ils paroissoient possédés par un esprit » étranger, et leur lumiere naturelle les aban» donnoit.» BOSSUET. « L'algebre et la fortune n'abandonnerent pas >> M. Dangeau dans cette nouvelle partie.» FONT. « Votre raison, votre élévation, la force de >> votre esprit, votre prétendue philosophie, » tout cela vous abandonne,» Sa fierté l'abandonne, il tremble. ... MASS. BOIL. Quelquefois le verbe a pour sujet et pour régime deux noms de chose inanimée, comme dans cette phrase de Bossuet: « Voilà le fondement qui abandonne l'édifice.>> ABANDONNER&, laisser en proie, exposer à, livrer une chose quelconque au pouvoir d'une autre chose. Pour éviter la confusion qui naitroit de la multiplicité des exemples, nous les rangerons sous quatre titres différens." ABANDONNER à ayant deux noms de personne pour régime direct et pour régime indirect. « Régulus persuada au sénat d'abandonner les >> prisonniers aux Carthaginois. » Boss. «Il manda secretement à Théodose qu'il lui » abandonnoit Firme et tous les rebelles.» FLEC. « Théodose l'abandonna aux soldats qui lui >> tranchèrent la tête. >> « Je l'ai abandonné à lui-même. »> « Je vous abandonnerai à vous-même, >> votre cruelle destinée. » PASC. et à BOSSUET. « Quand la justice de Dieu nous abandonne à >> nous-mêmes. » BOURD. « Je méritois d'être privé de votre secours, et » d'être abandonné à moi-même. » FÉN. « Lorsque les grands talens sout livrés et aban¬· » donnés à eux-mêmes. D'AGUESS. « On aperçoit dans ce fameux Calderon la >> nature abandonnée à elle-même. » Mes esclaves...... Je te les abandonne. VOL. COR. Et quand le ciel s'apprête à nons l'abandonner. RAC. Porte aux Grecs cet enfant, que Pyrrhus m'abandonne. RACINE. RAC. VOL. VoL. Dites au roi, Seigneur, de vous l'abandonner. Abandonner Electre au fils de son bourreau. Quand ma mort t'abandonne à cet usarpateur. ABANDONNER à ayant pour régime direct un nom de personne, et pour régime indirect un nom de chose inanimée. «Dieu n'a pas abandonné ses élus aux caprices » du hasard.» (Foy. le mot hasard.) PASCAL. « Lui reste-t-il autre chose que de vous abon» donner à sa vengeance ? » Boss « Gratien abandonna les deux plus grands ca>> pitaines de l'empire à l'oppression et à la vio>>lence de leurs ennemis. » FLECH. « Dieu abandonne les hommes puissans aux >> traits envenimés de l'envie, de peur qu'ils ne « Une entreprise que nous abandonnons à l'i » certitude des événemens. Aba donner say » à un extrême relâchement. >> « Croyez-vous que votre vie soit abandoni FIN. >> aux vents et aux flots? » « Un ecclésiastique ne doit pas abandonner » réputation à la calomnie en matière de foi. F « On abandonnoit entièrement à la fantaisie » ouvriers la figure de ces dents, comme 1 » chose de nulle conséquence.» FONT. Quelquefois le régime direct est un infini «Est-ce que vous abandonnez à la liberté >> hommes, de croire que, etc. » (Voy. le 1 » supplice.) Pourquoi n'est, comme la toison, Votre conquête abandonnée A l'effort de quelque Jason ? MALHERBI Et tantôt la fortune abandonne sa vie Que sa fortune lasse abandonne au malheur. COR. Madame, à mon malheur m'abandonneres-vous? R. J'abandonne ce traître à toute ta colère. COB RAC. Co , Dicux! ne puis-je à ma joie abandonner mon ame? V. Cette expression, abandonner mon ame est commune dans les poëtes. (Voyez les mots ame, chagrin, coup, douleur, espoir, frayeur, fureur, main, proie, sort, trouble.) ABANDONNER a avant pour régime direct un nom de chose inanimée, et pour régime indirect un nom de personne. «Les Romains abandonnèrent de nouveau l'em» pire de la mer aux Carthaginois. Il y a en >> lui nn autre homme, à qui sa grande ame aban» donne de moindres ouvrages. » BOSSUET. « Les dons que Dieu abandonne à ses ennemis. » Il abandonna les détroits des montagnes à FLÉCH. >> Théodose.» « Ils n'eurent aucune peine à nous abandonner >> leurs mines d'or et d'argent. Je n'avois pas » la force de reprendre l'autorité que je lui avois » abandonnée. » FÉN. « Ils abandonne aux ames communes le mérite » d'une vie suivie et uniforme. »> LA BRUY. « Il méprisoit les bruits du vulgaire, et se >> renfermant dans ses bonnes intentions, il lui » abandonnoit les apparences. » (Voyez le mot FLÉCHIER. apparences.) «Cette cience n'étoit presque qu'une pratique » abandonnée le plus souvent à des ouvriers peu » intelligens et grossiers >> Ne diffère donc plus ce que l'honneur t'ordonne : « Il ne coûta rien aux Athéniens d'abandonner » leur ville an pillage et à l'incendie. » Boss. « Il y a de petits défauts que nous abandonnons » volontiers à la censure. » LA BRUY. A ton lâche destin j'abandonne ta vie. R V Voyez les mots empire, jour, téte, vie. S'ABANDONNER, v. r., se laisser aller sans auc retenue. Il s'emploie quelquefois sans régim >> Des chars qu'il faut éviter, et qui s'aban » nent au milieu des rues, comme dans >> lice. » LA BRUY. « Il dit aux sœurs de Psyché qu'elles n'avo » qu'à s'abandonner dans les airs. - Elle s'at » donne dans les airs à son ordinaire. » LA F S'ABANDONNER, au fig. « La véritable grandeur est libre, donce. >> milière, elle s'abandonne quelquefois.» La « Je pouvois m'abandonner avec moins de r » nue dans l'abondance des délices de la vic |