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Il leur renvoie tous leurs éloges, qu'il n'a pas cherché par son travail et par ses veilles. (I, 127 et note 2.)

Les gens de la cour..., indifférents pour toutes les choses qui les ont précédé, sont avides de celles qui se passent à leurs yeux. (I, 10 et note 1.) Incertains quelle fortune auroient couru un grand roi, une grande reine. (II, 468 et note 2.)

Ils rendent compte.... des hasards qu'ils ont couru, à leur retour, d'être pris ou tués par l'ennemi. (II, 119 et note 2.)

Ses amis qu'il a la veille convié à dîner. (I, 370 et note 2.)

Ces arbres déjà forts et avancés que l'on transplante dans les jardins, où ils surprennent les yeux de ceux qui les voient placés dans de beaux endroits où ils ne les ont point vu croître. (I, 253 et note 1.)

Devant l'infinitif, le défaut d'accord est conforme à l'usage ordinaire du temps:

Il raconte.... quels applaudissements à eu un discours qu'il a fait dans le public. (I, 49 et note 3.)

Quelque chose que nous voyions qu'il (Dieu) ait fait, il pouvoit faire infiniment davantage. Le monde entier, s'il est fait pour l'homme, est littéralement la moindre chose que Dieu ait fait pour l'homme. (II, 270 et note 2.)

Dans la première des phrases qui suivent, les éditions 7-10 laissent le participe sans accord; dans les deux autres exemples, la 6o édition est la seule où le participe ne s'accorde pas :

Vous soupirez, Lélie : est-ce que Dracon auroit fait un choix, ou que malheureusement on vous auroit prévenu? (I, 179 et note 5.)

Il tire un livre pour faire sa prière, et c'est sa pantoufle qu'il a prise pour ses Heures, et qu'il a mis dans sa poche avant que de sortir. (II, 9 et note 2; la 6e édition, qui laisse mis sans accord, donne, comme toutes les autres, prise, au féminin.)

Il écrit une seconde lettre, et après les avoir cacheté toutes deux, etc. (II, 10 et note 3.)

Tous les exemples qui précèdent ont pour objet des participes accompagnés de l'auxiliaire avoir; les deux suivants laissent sans accord des participes de verbes neutres conjugués avec l'auxiliaire étre; le premier des deux est tiré d'une lettre autographe; pour le second, toutes les éditions du dix-septième siècle sont conformes.

Une transposition de mots qui est échappé à ma plume. (II, 485 et note 2.) Les passages, les traits et les citations n'en étoient pas demeuré là. (II, 224 et note 1.)

Voici un dernier exemple que nous citons, non plus pour le défaut d'accord, mais pour un accord irrégulier avec en traité comme complément direct:

Ils meurent consumés de vieillesse, après avoir causé autant de maux qu'ils en ont soufferts. (II, 61 et note 1.)

Soufferts dans toutes les éditions du dix-septième siècle. Voyez le Lexique de Racine, p. cv.

III.

VERBES EMPLOYÉS D'UNE FAÇON ABSOLUE.

Les exemples que nous avons à citer n'ont rien, on va le voir, qui s'écarte de l'usage actuel :

Je consens.... que l'on dise de moi que je n'ai pas quelquefois bien remarqué, pourvu que l'on remarque mieux. (I, 112.)

Deux écrivains.... ont blâmé Montagne.... L'un ne pensoit pas assez pour goûter un auteur qui pense beaucoup; l'autre pense trop subtilement pour s'accommoder de pensées qui sont naturelles. (I, 131.)

Je ne sais point si le chien choisit, s'il se ressouvient, s'il affectionne, s'il craint, s'il imagine, s'il pense. (II, 255.)

Il y a dans l'art un point de perfection, comme.... de maturité dans la

nature. Celui qui le sent et qui l'aime a le goût parfait; celui qui ne le sent pas, et qui aime en deçà ou au delà, a le goût défectueux. (I, 116.) Emile étoit né ce que les plus grands hommes ne deviennent qu'à force de règles.... Il a fait, il a agi, avant que de savoir, ou plutôt il a su ce qu'il n'avoit jamais appris.... On l'a regardé.... comme une âme du premier ordre, pleine de ressources et de lumières, et qui voyoit encore où personne ne voyoit plus. (I, 162 et 163.)

Corneille nous assujettit à ses caractères et à ses idées, Racine se conforme aux nôtres.... L'un élève, étonne, maîtrise, instruit; l'autre plait, remue, touche, pénètre. (I, 142.)

Si la place d'un Cassini devenoit vacante, et que le suisse ou le postillon du favori s'avisât de la demander,... il le trouveroit capable d'observer et de calculer. (1, 323.)

IV. FORMES VERBALES.

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Voyez, au Lexique, les articles APPAROIR, il appert, ASSEOIR, AVOIR, Valoir.

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Voyez, au Lexique, les articles Où, TouT, Y; et ci-dessus, III, 5o, p. xxxix et XL, Comparatif.

Emploi, construction, omission des négations :

L'on me dit tant de mal de cet homme, et j'y en vois si peu, que je commence à soupçonner qu'il n'ait un mérite importun qui éteigne celui des autres. (I, 313.)

Ne parlez pas à un grand nombre de bourgeois ni de guérets, ni de baliveaux. (I, 295.)

Pas a été supprimé dans la go édition.

Des gens qui ne savent pas discerner ni votre loisir ni le temps de vos affaires. (I, 41.)

Ni ce que nous appelons la politesse de nos mœurs, ni la bienséance de nos coutumes, ni notre faste, ni notre magnificence ne nous préviendront pas davantage contre la vie simple des Athéniens que contre celle des premiers hommes. (I, 25.)

Ne faire sa cour à personne, ni attendre de quelqu'un qu'il vous fasse la sienne, douce situation! (II, 122.)

Ceux qui sont éloignés des mines ne les fouilleront pas, ni ceux qui habitent des terres incultes et minérales ne pourront pas en tirer des fruits. (II, 275.)

Il y a des gens à qui ne connoître point le nom et le visage d'un homme est un titre pour en rire. (I, 311.)

Un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point. (I, 388.)

On languit, on sèche de les voir danser et de ne danser point. (II, 247.) Voulez-vous être rare? Rendez service à ceux qui dépendent de vous: vous le serez davantage par cette conduite que par ne vous pas laisser voir. (I, 248.)

pas

Vous êtes blanchi depuis deux jours que je ne vous ai pas vu. (I, 37.) Il ne daigne pas attendre personne. (I, 65.)

Il les a loués (mes ouvrages) modestement en ma présence, et il ne les a loués depuis devant personne. (I, 119.)

Vous ne me jugez pas digne d'aucune réponse. (II, 245.)

Ni les troubles, Zénobie, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez.... ne diminuent rien de votre magnificence. (I, 270.)

Les chambres assemblées.... n'offrent point aux yeux rien de si grave. (I, 268.)

Il faut paroître accablé d'affaires, froncer le sourcil, et rêver à rien trèsprofondément. (I, 278.)

De l'impertinent ou du diseur de rien. (I, 39.)

Il fait marner sa terre, et il compte que de quinze ans entiers il ne sera obligé de la fumer. (II, 59.)

Il est.... incapable d'affaires; je ne lui confierois l'état de ma garderobe. (II, 84.)

Maître Olivier, ne manquez, sitôt la présente reçue, de m'envoyer ma provision de foin. (II, 10.)

Il est étonnant que dans ce premier âge les femmes ou le vin n'aient plus tôt rompu son entreprise. (II, 121.) Éditions 1-4 : « n'aient pas plus tôt rompu. »

Afin que nul du moins lui soit contraire. (I, 323.)

De ce que je pense je n'infère pas plus clairement que je suis esprit, que je conclus de ce que je fais, ou ne fais point, selon qu'il me plaît, que je suis libre. (II, 274.)

On ne peut mieux user de sa fortune que fait Périandre. (I, 251.)

Il n'a pas plus dépendu de moi de me le donner une première fois, qu'il dépend encore de moi de me le conserver un seul instant. (II, 255.) Personne n'a tiré d'une destinée plus qu'il a fait. (1, 335.)

On les sent (certains biens) plus tranquillement qu'on ne l'eût pensé; on en jouit moins que l'on aspire encore à de plus grands. (II, 22; voyez ibidem, note 1.)

On a moins d'ardeur et d'impatience de se voir habillé de pourpre, qu'il en avoit de porter une croix d'or sur sa poitrine. (I, 318.)

Afin.... que nul du moins lui soit contraire. (I, 323.)

Qui pourroit douter qu'il soit homme de bien, si ce n'est peut-être ses créanciers? (II, 49.)

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Voyez au Lexique les articles COMME, ET, QUE, etc.

Conjonction employée substantivement:

Quelle persécution le « car » n'a-t-il pas essuyée! (II, 207.)
Voyez la lettre bien connue, de Voiture, sur le car.

XI. ACCORD (Voyez ci-après, XV, SYLLEPSE).

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A. Accord des adjectifs, des participes et des pronoms (genre et nombre).

Dans les exemples suivants, l'adjectif, le participe ou le pronom, se rapportant à deux ou trois noms, ne s'accordent qu'avec le dernier :

Cet homme, d'un nom et d'un mérite si distingué. (II, 454.)
Toute l'attention et tout le respect imaginable. (II, 485.)

Leur roi,... à qui ils semblent avoir tout l'esprit et tout le cœur appliqué. (I, 328 et note 4.)

On croit.... être responsable à soi-même de son élévation et de sa fortune: celui qui ne l'a point faite à la cour est censé ne l'avoir pas dû faire, on n'en appelle pas. (Ĩ, 306.)

De si grands travaux et de si heureuses missions ne seroient pas à leur gré payées d'une abbaye. (II, 229.)

Leur son de voix et leur démarche sont empruntées. (I, 171 et note 1.) Il y a de petites règles, des devoirs, des bienséances attachées aux lieux, aux temps, aux personnes. (II, 95 et note 1.)

Chacun.... admire un certain poëme ou une certaine musique, et siffle toute autre. (I, 136.) — Dans les éditions antérieures à la 8a : tout autre. Tel est ouvertement injuste..., qui cache son amour ou son ambition, sans autre vue que de la cacher. (I, 213.)

L'on n'exige pas des âmes malignes qu'elles aient de la douceur et de la souplesse; elle ne leur manque jamais, et elle leur sert de piége pour surprendre les simples. (II, 16.)

....

Persuadés

que

les hommes n'ont point d'usages ni de coutumes qui soient de tous les siècles, qu'elles changent avec les temps, etc. (I, 24.) C'est un noir attentat, c'est une sale et odieuse entreprise, que celle que le succès ne sauroit justifier. (II, 123.)

Accords divers avec gens, dans une même phrase, selon la place:

Être en liaison.... avec de certaines gens contre certains autres. (II, 152.) Neutre après deux noms de genres différents:

D'où vient cette contrariété? Est-ce du caractère de ces personnes, ou de l'incertitude de nos jugements, ou même de tous les deux? (II, 114.) Voyez ci-dessus, p. xxxvii et xxxvïï, Adjectif pris substantivement au sens neutre. Demi employé comme adjectif et prenant le genre du nom qui le suit : Une demie lieue. (II, 261 et note 3.)

Pluriel remarquable avec son :

Les esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie? Quelle plus grande foiblesse que d'être incertains quel est le principe de son être? (II, 237; voyez ci-après, p. LXII, le 2d exemple de la syllepse de nombre.)

Avec on, la Bruyère semble avoir hésité pour l'accord entre le singulier et le pluriel : On les maltraite (les anciens), semblable à ces enfants drus et forts d'un bon lait qu'ils ont sucé, qui battent leur nourrice. (I, 117.)

Semblables dans les éditions 4-6; semblable dans les suivantes.

B. Accord du verbe :

a) Verbe au singulier, quoique se rapportant à plusieurs sujets ou à un pronom relatif qui les remplace:

L'ordre et la structure change. (II, 147.) — Éditions 7 et 8: changent. Le bien et le mal est en ses mains. (I, 387.)

Le blanc et le rouge les rend affreuses (les femmes). (I, 172.)

L'expérience confirme que la mollesse ou l'indulgence pour soi et la dureté pour les autres n'est qu'un seul et même vice. (I, 207.)

Le dédain et le rengorgement dans la société attire précisément le contraire de ce que l'on cherche, si c'est à se faire estimer. (I, 235.)

Les fonds ou l'argent des particuliers y coule sans fin. (II, 182.) Notre vanité et la trop grande estime que nous avons de nous-mêmes nous fait soupçonner dans les autres une fierté à notre égard qui y est quelquefois, et qui souvent n'y est pas. (II, 35.)

Un peu d'esprit et beaucoup de temps à perdre lui suffit. (I, 185.)

Nous ne pourrions pas marquer un plus grand étonnement que celui que nous donne la justesse de leurs réponses, et le bon sens qui paroît quelquefois dans leurs discours. (II, 88.)

Renoncer à toute hauteur et à toute fierté, qui convient si peu aux foibles hommes. (II, 63.)

C'est une chose monstrueuse que le goût et la facilité qui est en nous de railler. (II, 38.)

b) Accords diversement remarquables :

Verbes ayant des sujets séparés par ou :

Le paysan ou l'ivrogne fournit quelques scènes à un farceur. (I, 138.) Le dégoût ou l'antipathie.... ne sauroient nuire. (II, 145.)

Il n'y a guère qu'une naissance honnête, ou qu'une bonne éducation, qui rendent les hommes capables de secret. (I, 244.)

Dans les deux derniers exemples, les verbes sont au singulier : l'un, sauroit, dans les 6o, 7 et 8e éditions; l'autre, rende, dans les huit premières.

Verbes ayant pour sujets des pronoms démonstratifs ou relatifs: C'étoit les cuisses et les intestins. (I, 76, note 3.)

Cet exemple nous offre l'emploi, très-fréquent, du verbe au singulier entre ce et un sujet pluriel. Dans les deux suivants, nous avons des singuliers, assez ordinaires aussi autrefois, après le partitif un suivi d'un complément pluriel régi par de et d'un relatif :

L'une des meilleures critiques qui ait été faite sur aucun sujet est celle du Cid. (I, 125.)

L'un des plus grands magistrats que la France ait nourri depuis ses commencements. (II, 467 et note 1.)

Voici encore quelques accords à remarquer, de verbes construits avec ce ou avec qui. Dans les deux derniers, on peut regarder le qui comme ayant la valeur neutre du latin quod :

Les coureurs n'ont pu discerner si ce qu'ils ont découvert à la campagne sont amis ou ennemis. (I, 82.)

Sa terre, ou ce qu'il possède feront envie. (I, 255.)

Une âme vile et mécanique, à qui ni ce qui est beau ni ce qui est esprit ne sauroient s'appliquer sérieusement. (II, 85.)

La vie des héros a enrichi l'histoire, et l'histoire a embelli les actions des héros: ainsi je ne sais qui sont plus redevables, ou ceux qui ont écrit l'histoire à ceux qui leur en ont fourni une si noble matière, ou ces grands hommes à leurs historiens. (I, 116.)

Petits hommes..., qui vous donnez sans pudeur de la hautesse et de l'éminence, qui est tout ce que l'on pourroit accorder à ces montagnes.... (II, 128.)

Cliton n'a jamais eu en toute sa vie que deux affaires, qui est de dîner le matin et de souper le soir. (II, 56.)

Voyez ci-dessus, p. XLVIII, l'exemple d'un verbe pluriel avec deux infinitifs sujets.

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Variété de régimes et de dépendances d'un même mot:

Que sert tant d'or à son troupeau ou contre les loups? (I, 386.)

Demandez-lui des lettres de consolation, ou sur une absence, il les entreprendra. (I, 242.)

Pour se concilier tous les étrangers qui sont dans la ville, il leur dit quel

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