Il y a un sentiment de liberté à suivre ses caprices, et tout au contraire de servitude à courir pour son établissement. (I, 209.) Les lettres.... de Balzac et de Voiture.... sont vides de sentiments qui n'ont régné que depuis leur temps, et qui doivent aux femmes leur naissance. (I, 128; voyez I, 127 et 128; et ci-après SENTIR, 7o exemple.) Les grands se gouvernent par sentiment. (I, 361.) Amener les autres à notre goût et à nos sentiments. (I, 113.) SENTIR, sens divers; se sentir DE: Ils se trouvent affranchis de la passion des femmes dans un âge où l'on commence ailleurs à la sentir. (I, 327.) Quelque subalterne qu'il soit d'ailleurs, il fera sentir de lui-même quelque chose qui approche de la considération. (I, 247.) Il y a dans l'art un point de perfection.... Celui qui le sent et qui l'aime a le goût parfait; celui qui ne le sent pas, et qui aime en deçà ou au delà, a le goût défectueux. (I, 116.) Sentir le mérite, et quand il est une fois connu, le bien traiter. (I, 351; voyez I, 119, n. 21; II, 437, l. 20.) Il sait intéresser ceux avec qui il traite;... il leur fait sentir leurs avantages particuliers. (I, 376.) Je sens de la peine à tromper ceux qui se reposent sur moi de quelques soins. (II, 479.) Il ne parle pas, il ne sent pas; il répète des sentiments et des discours. (I. 167.) « C'est un chef-d'œuvre de l'esprit; l'humanité ne va pas plus loin.......»; phrases outrées, dégoûtantes, qui sentent la pension ou l'abbaye. (I, 120.) Il laisse en mourant un monde qui ne se sent pas de sa perte. (I, 151.) SEOIR, SIED, dans le sens du latin deeet: Le courtisan autrefois avoit ses cheveux.... Cela ne sied plus : il porte une perruque. (II, 150.) SÉPARER : La mollesse et la volupté naissent avec l'homme, et ne finissent qu'avec lui; ni les heureux ni les tristes événements ne l'en peuvent séparer. (II, 51.) SÉRÉNITÉ, au figuré. (I, 154, l. 12.) SERGE, sorte d'étoffe. (II, 154, 7. 5.) [Des] personnes graves qui traitent ensemble de choses sérieuses. (I, 48.) Un style grave, sérieux, scrupuleux, va fort loin. (I, 132.) Il faut tout le sérieux de la religion pour le réduire. (II, 250.) [Ils] s'élèvent par un continuel enjouement jusqu'au sérieux des dignités. (II, 45.) Le caractère des François demande du sérieux dans le souverain. (1,377.) Du sérieux et de la gravité dans le public. (I, 389.) SERMONNEUR : Le sermonneur est plus tôt évêque que le plus solide écrivain n'est revêtu d'un prieuré simple. (II, 234.) SERRER, au propre et au figuré : Mille gens à la cour y traînent leur vie à embrasser, serrer et congratuler ceux qui reçoivent. (I, 316.) L'habit serré, le bas uni. (II, 150.) Toutes les conditions, où les hommes languissent serrés et indigents. (I, 266.) 1 Le poëme tragique vous serre le cœur dès son commencement. (I, 138.) SERVICE, sens divers : Les personnes de mérite et de service sont utiles aux grands, ceux-ci leur sont nécessaires. (II, 44.) On convie, on invite, on offre sa maison, sa table, son bien et ses services rien ne coûte qu'à tenir parole. (I, 207.) Son père, dit-il, s'appeloit Sosie, que l'on a connu dans le service et parmi les troupes sous le nom de Sosistrate. (I, 87.) Il se souvient.... de quels plats on a relevé le premier service. (II, 56.) SERVIR, sens divers; SERVIR À; SE SERVIR DE: Un ancien galant craint ou méprise un nouveau rival, selon le caractère de la personne qu'il sert. (I, 175.) Il aime la faveur éperdument, mais sa passion a moins d'éclat; il lui fait des vœux en secret, il la cultive, il la sert mystérieusement. (I, 322.) Érophile, à qui.... les mauvais offices.... ont mérité des grâces.... de ceux mêmes qu'il a ou manqué de servir ou désobligés. (II, 21.) Il.... lui dit.... qu'il a servi sous Alexandre. (I, 78.) Tous.... observent.... son visage avant de prononcer sur le vin ou sur les viandes qui sont servies. (I, 221.) Que sert tant d'or à son troupeau ou contre les loups? (I, 386.) L'un (de ces ouvrages).... fait servir la métaphysique à la religion. (I, 29.) Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par des artifices qu'elles croient servir à les rendre belles. (I, 328.) Servez-vous du temps; nous vivons dans un siècle où elles (les possessions) lui feront plus d'honneur que la vertu. (I, 156.) SEUL, SEULE : Le mérite qui est seul et dénué de grands établissements. (I, 309.) Pourra-t-il suffire seul à tant d'héritières qui le recherchent? (I, 291, var.) Il coûte moins à certains hommes de s'enrichir de mille vertus, que de se corriger d'un seul défaut. (II, 45.) Par le nombre et la diversité des grâces dont il se trouve comblé, lui seul a fait plusieurs fortunes. (I, 307.) La cause la plus immédiate de la ruine.... est que l'état seul, et non le bien, règle la dépense. (I, 272; voyez I, 264, l. 14; I, 377, 7. 6.) L'homme.... n'est point curieux sur ce seul article (la mort). (II, 249.) L'on s'insinue auprès de tous les hommes, ou en les flattant dans les passions qui occupent leur âme, ou en compatissant aux infirmités qui affligent leur corps; en cela seul consistent les soins que l'on peut leur rendre. (II, 51.) Cicéron a pu louer impunément Brutus, César, Pompée, Marcellus... : il les a loués plusieurs fois; il les a loués seuls dans le sénat. (II, 440.) Dites que les poiriers rompent de fruit cette année...: c'est pour lui un idiome inconnu: il s'attache aux seuls pruniers. (II, 136.) Guérissez de la manière seule qu'il convient à chacun d'être guéri. (II, 201.) Les enfants.... recommencent eux-mêmes plusieurs fois une seule chose qu'ils ont manquée. (II, 29.) A parler populairement, on peut dire d'une seule nation qu'elle vit sous un même culte, et qu'elle n'a qu'une seule religion; mais à parler exactement, il est vrai qu'elle en a plusieurs. (II, 246.) Il y a.... des hommes saints, et dont le seul caractère est efficace pour la persuasion. (II, 230.) Quelle vision, quel délire au grand, au sage, au judicieux Antonin, de dire qu'alors les peuples seroient heureux, si l'Empereur philosophoit, ou si le philosophe........ venoit à l'Empire! (II, 85; voyez II, 251, l. 18 et 21.) C'est beaucoup tirer de notre ami, si ayant monté à une grande faveur, il est encore un homme de notre connoissance. (I, 307.) Il me sembloit.... qu'il n'y avoit rien.... qui pût rendre cette Compagnie (l'Académie) plus célèbre, que si au sujet des réceptions de nouveaux académiciens, elle savoit quelquefois attirer la cour et la ville à ses assemblées. (II, 452.) Si, interrogatif : Il ne s'agit point si les langues sont.... mortes ou vivantes, mais si elles sont grossières ou polies. (II, 85.) C'est une grande question s'il s'en trouve de tels (de tels esprits). (II, 242.) Si nos ancêtres ont mieux écrit que nous, ou si nous l'emportons sur eux..., c'est une question souvent agitée, toujours indécise. (II, 215.) Je demande la pitié, la libéralité, la magnificence, sont-ce les vertus d'un homme injuste? ou plutôt si la bizarrerie et la vanité ne sont pas les causes de l'injustice. (II, 112.) Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les grands sujets qui en soient capables? (I, 144.) La loi a-t-elle introduit les fidéicommis, ou si même elle les tolère? (II, 193.) Qui vous a passé cette définition? sont-ce les loups, les singes et les lions, ou si vous vous l'êtes accordée à vous-mêmes? (II, 128.) Sı, adverbe, aussi, tellement: Je ne suis ni si forte ni si saine que j'ai été. (II, 24; voyez I, 114, n. 4.) Que me serviroit........ que le Prince fût heureux..., si la sûreté, l'ordre et la propreté ne rendoient pas le séjour des villes si délicieux ? (Í, 383.) Il n'y a point d'art si mécanique...... où les avantages ne soient plus sûrs. (II, 80.) SI QUE: Il ly avoit à gagner de dire « si que » pour « de sorte que » ou « de manière que ». (II, 212.) SIÈCLE, temps, époque, âge: Ce sont les caractères ou les mœurs de ce siècle que je décris. (1, 106.) SIÉGE: Qui me garantiroit que, dans peu de temps, on n'insinuera pas que même sur le siége.... où il (Vauban) décide souverainement, il erre quelquefois? (II, 116.) SIEN (LE), LA SIENNE; LE SIEN, LES SIENS, substantivement : Il ne parle que.... d'intérêt public; et en effet il ne songe qu'aux siens, c'est-à-dire à ceux de son maître ou de sa république. (1, 375.) L'on expose sur une carte ou à la fortune du dé la sienne propre, celle de sa femme et de ses enfants. (I, 270.) Y chercher (dans le moindre mot) de la finesse et de la subtilité, seulement pour avoir occasion d'y placer la sienne. (I, 219.) Ne faire sa cour à personne, ni attendre de quelqu'un qu'il vous fasse la sienne : douce situation,... état de l'homme le plus naturel. (II, 122.) Qui, d'un homme ou d'une femme, met davantage du sien dans cette rupture, il n'est pas aisé de le décider. (I, 201.) LA BRUYÈRE. III, 2 22 |