HONTEUX, EUSE :

L'impudence est facile à définir : il suffit de dire que c'est une profession ouverte d'une plaisanterie outrée, comme de ce qu'il y a de plus honteux et de plus contraire à la bienséance. (I, 56.)

Leur pauvreté est extrême et honteuse. (I, 254.)

HOQUET:

[II] fait entendre de sales hoquets. (1, 57.)

HOQUETON, vêtement des archers. (II, 171, l. 2.)

HOROSCOPE (Faire L') :

Ceux qui font l'horoscope et qui tirent la figure. (II, 201.)
HORREUR :

Dans l'horreur de la nuit. (I, 383.)

HORRIBLE :

Protesterai-je avec d'horribles serments...? (II, 449.)

HORS DE:

La jalousie.... est.... comme un aveu contraint du mérite qui est hors d'elle. (II, 40.)

Une science vaine, aride, dénuée d'agrément et d'utilité, qui ne tombe point dans la conversation, qui est hors de commerce. (1, 148.)

Il s'égare, et il est hors de route. (II, 108.)

HORS-D'OEUVRE :

Les hors-d'œuvre, le fruit et les assiettes. (II, 56; voyez ibidem, note 4.) HÔTELIÈRE. (I, 22, 7. 25 et 26.)

HÔTELLERIE. (II, 55, l. avant-dernière.)

HOUE :

Son père a pu déroger ou par la charrue ou par la houe. (II, 164.)
HOUSSE :

Onuphre n'a pour tout lit qu'une housse de serge grise, mais il couche sur le coton et sur le duvet. (II, 154.)

HUMEUR, au figuré :

Les meilleurs conseils.... [sont] rejetés d'abord par présomption et par humeur, et suivis seulement par nécessité ou par réflexion. (II, 111.) L'on dépend des lieux pour l'esprit, l'humeur, la passion. (I, 214.) Ceux qui écrivent par humeur, que le cœur fait parler. (I, 149; voyez I, 118, l. 24.)

Un mari qui s'abandonne à son humeur. (I, 193.)

Une femme.... esclave de son humeur. (I, 181.)

Celle-là (la femme prude) suit son humeur et sa complexion. (I, 186.) Un homme qui sait la cour.... contraint son humeur. (I, 298.)

Une parfaite égalité d'humeur. (I, 388.)

L'on dit par belle humeur.... de ces choses froides.... (I, 239.)
Partout des humeurs, des colères. (I, 360.)

Voyez II, 5, 7. 1; II, 16, l. 1; II, 18, n. 18.

HUMILIER :

Il y a des hommes superbes que l'élévation de leurs rivaux humilie et apprivoise. (I, 343.)

HUMILITÉ :

Une vertu surnaturelle qu'on appelle humilité. (II, 34.)

HYDROPISIE. (II, 198, n. 68.)

HYPERBOLE :

L'hyperbole exprime au delà de la vérité pour ramener l'esprit à la mieux connoître. (I, 145.)

HYPOCONDRE, bizarre, extravagant :

Est-ce.... par un goût hypocondre que cette femme aime un valet? (I, 178.)

I

IDÉAL, ALE, qui n'existe que dans l'idée, abstrait :

Cette philosophie est subtile et idéale. (II, 246.)

IDÉE :

Appliqué à.... grossir dans l'idée des autres le peu qu'il offre. (I, 375.) Dans le temps que l'on montrera les ruines de vos châteaux, et peutêtre la seule place où ils étoient construits, l'idée de vos louables actions sera encore fraîche dans l'esprit des peuples. (I, 381.)

Il lui falloit.... ce nouveau poste.... pour faire revivre ses vertus.... et en rafraîchir l'idée. (I, 320.)

Il y a de certains biens que l'on desire avec emportement, et dont l'idée seule nous enlève et nous transporte. (II, 22.)

Mourant avant la caducité, il ne laisse de soi qu'une brillante idée. (I, 379.) En restituant à un si beau nom (au nom de philosophe) son idée propre et convenable.... (II, 109.)

Le stoïcisme est un jeu d'esprit et une idée semblable à la République de Platon. (II, 3.)

La matière a-t-elle dans son fond une idée aussi pure.... qu'est celle de l'esprit? (II, 256.)

Un être universel qui pense renferme dans son idée infiniment plus de grandeur.... qu'un être particulier qui pense. (II, 255.)

IDIOME:

Dites les poiriers rompent de fruit cette année...; c'est que un idiome inconnu : il s'attache aux seuls pruniers. (II, 136.)

IDIOT, OTE:

On veut à la ville que bien des idiots et des idiotes aient de l'esprit. (I, 189.) IDOLATRER, au figuré :

Idolatrer les grands, mépriser les petits. (II, 153.)

Les hommes.... idolatrent les talents du corps et de l'esprit. (II, 39.)

Il n'est responsable de ses inconstances qu'à ce cercle d'amis qui les idolâtrent. (I, 122.)

IDOLATRIE, au figuré:

La prévention du peuple en faveur des grands est si aveugle.... que s'ils s'avisoient d'être bons, cela iroit à l'idolatrie. (I, 338.)

IGNORANCE:

C'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique. (I, 243.) DU CONTRE-TEMPS. Cette ignorance du temps et de l'occasion est une manière d'aborder les gens ou d'agir avec eux, toujours incommode et embarrassante. (I, 59.)

IGNORER:

Sur ce que vous voulez apprendre d'eux.... ils ignorent le fait et les personnes. (I, 218.)

Ils connoissent le monde...; ils ignorent la nature. (I, 295.) De vastes affiches.... que l'on lit par les rues..., et qu'on ne peut non

plus ignorer que la place publique. (II, 228.)

Il n'y a rien de pire pour sa fortune que d'être entièrement ignoré. (II, 227.) IL, ELLE, LE, LA, LES, LUI, EUX, LEUR (voyez l'INTRODUCTION GRAMMATICALE, à l'article Pronoms).

1° Emplois divers; rapports et accords remarquables :

Les esprits justes, doux.... non-seulement ne les atteignent pas, ne les admirent pas, mais ils ne les comprennent point. (I, 148.)

Une vaste capacité,... qui en bannisse (du Royaume) un culte faux, suspect..., s'il s'y rencontre. (I, 390.)

Il laisse voir en lui quelque peu de sensibilité pour sa fortune. (I, 376.) Ils n'ont rien à lui dire (au ministre), et ils lui parlent; ils lui parlent une seconde fois : les voilà contents, ils lui ont parlé. (I, 322.)

Chacun, de sa part, fait tout le plaisir et tout l'agrément des sociétés où il se trouve. (I, 231.)

Qui ne sait pas.... des misères.... secrètes qu'il peut entreprendre de soulager, ou immédiatement et par ses secours, ou du moins par sa médiation? (II, 249.)

Qu'est-ce.... que cette pièce de terre ainsi disposée, et où tout l'art d'un ouvrier habile a été employé pour l'embellir? (II, 258.)

Ne s'apercevant point ou de l'excellence de ce qui est esprit, ou de la dignité de l'âme, ils ressentent encore moins combien elle est difficile à assouvir. (II, 238.)

On a inventé.... une grande cueillère pour la commodité du service : il la prend, la plonge dans le plat, l'emplit, la porte à sa bouche. (II, 12.) Ils s'acharnèrent si fort à diffamer cette harangue, en dirent tant de mal et le persuadèrent si fortement à qui ne l'avoit pas entendue.... (II, 442.) Il fait déplier sa robe et la mettre à l'air. (I, 372.)

Quand on excelle dans son art, et qu'on lui donne toute la perfection dont il est capable.... (I, 158.)

D'un rang.... et d'une naissance à donner des exemples plutôt qu'à les prendre d'autrui, et à faire les règles plutôt qu'à les recevoir. (I, 338.) Une troupe de masques entre dans un bal...; ils ne rendent la main à personne de l'assemblée, quelque digne qu'elle soit de leur attention. (II, 247.)

Il y en a de tels, que s'ils pouvoient connoître leurs subalternes et se connoître eux-mêmes, ils auroient honte de primer. (I, 344.)

Ne faut-il pas.... se faire une plus grande violence, lorsque poussé par le jeu jusques à une déroute universelle, il faut même que l'on se passe d'habits et de nourriture, et de les fournir à sa famille? (I, 270.)

Il a les yeux ouverts sur tout ce qui vaque, poste, abbaye, pour les demander et les obtenir. (I, 307.)

Deux marchands.... avoient chacun une fille unique; elles ont été nourries ensemble. (I, 246.)

Corinne.... y est reçue (dans la chambre de Glycère), et à toutes les heures; on l'embrasse...; on lui parle à l'oreille dans un cabinet où elles sont seules. (I, 192.)

Oseroit-on.... leur insinuer qu'ils s'éloignent par de telles manières de la politesse, dont ils se piquent; qu'elle assortit, au contraire, et conforme les dehors aux conditions? (II, 90.)

Si celui qui est en faveur ose s'en prévaloir avant qu'elle lui échappe.... (I, 307.)

Quelle est l'incurable maladie de Théophile? Elle lui dure depuis plus de trente années. (I, 342.)

Je crus aussi qu'il ne seroit pas inutile de lui distinguer (au public) la première augmentation par une autre (marque) plus simple. (I, 110.)

Je suivrai la méthode de lui faire apprendre les noms par cœur. (II, 490.)

[Ce domestique] vole l'argent que son maître lui envoie porter. (II, 194.) Il lui fait ressouvenir qu'il lui a autrefois rendu service. (I, 53.)

Il est au guet.... sur tout ce qui paroît de nouveau avec les livrées de la faveur: ont-ils une prétention, il s'offre à eux. (I, 322.)

De telles gens ne sont ni parents ni citoyens : ils ont de l'argent. (I, 264.) Une femme infidèle, si elle est connue pour telle de la personne intéressée, n'est qu'infidèle : s'il la croit fidèle, elle est perfide. (I, 177.)

Ces âmes nobles et courageuses........ que nuls besoins.... ne peuvent séparer de ceux qu'ils se sont une fois choisis pour amis. (I, 265.)

Personne presque ne s'avise de lui-même du mérite d'un autre. (I, 152.) Entre deux personnes.... dont l'un a raison et l'autre ne l'a pas.... (I, 226.)

Ni ces roues, ni cette boule n'ont pu se donner le mouvement d'euxmêmes...; il y a donc apparence qu'ils sont mus d'ailleurs. (II, 267.)

C'est évidemment par mégarde que le masculin est ici employé au lieu du féminin. Les courtisans n'emploient pas ce qu'ils ont d'esprit.... pour trouver les expédients d'obliger ceux de leurs amis qui implorent leur secours, mais seulement pour leur trouver.... ce qu'ils appellent une impossibilité de le pouvoir faire. (I, 309.)

2o Il, le, au neutre :

Combler ce que l'on aime, et le rendre si heureux qu'il n'ait plus de souhaits à faire. (I, 201.)

Ce qui se mesure, quelque grand qu'il puisse être. (II, 262.)

Ç'a été autrefois mon entêtement, comme il est le vôtre. (I, 242.) Voilà un homme.... que j'ai vu quelque part : de savoir où, il est difficile. (I, 285.)

S'il survient un grand événement, il se roidit ou il se relâche selon qu'il (cela) lui est utile ou préjudiciable. (I, 377.)

On y remarque (dans les vers de Boileau) une critique sûre, judicieuse et innocente, s'il est permis du moins de dire de ce qui est mauvais qu'il est mauvais. (II, 461.)

Goûtez bien cela; il est de Léandre, et il ne me coûte qu'un grand merci. (I, 194.)

Épouser une veuve, en bon françois, signifie faire sa fortune; il n'opère pas toujours ce qu'il signifie. (I, 265.)

C'est une grande question s'il s'en trouve de tels (des athées); et quand il seroit ainsi, cela prouve seulement qu'il y a des monstres. (ÍI, 242.) Il est vrai, Athènes étoit libre. (I, 26.)

Parler sans cesse à un grand que l'on sert, en des lieux et en des temps où il convient le moins. (I, 212.)

Les belles choses le sont moins hors de leur place. (II, 171.)

Les enfants des héros sont plus proches de l'être que les autres hommes. (II, 122.)

On obtient; «< mais, dit-on, sans l'avoir demandé. » (I, 313.)

<< Diseurs de bons mots, mauvais caractère : » je le dirois, s'il n'avoit été dit. (I, 330.)

J'ai différé à le dire, et j'en ai souffert; mais enfin il m'échappe. (I, 182.) Vous dites d'un grand.... qu'il est prévenant..., et vous le confirmez par un long détail de ce qu'il a fait.... (I, 351.)

L'on peut.... envier ou refuser à mes écrits leur récompense on ne sauroit en diminuer la réputation; et si on le fait, qui m'empêchera de le mépriser? (II, 108.)

Où la religion a échoué quand elle a voulu l'entreprendre, l'intérêt s'en joue, et le fait sans peine. (I, 327.)

Je l'ai approfondi, je ne puis être athée. (II, 251.).

3o IL, avec un verbe impersonnel; IL, annonçant un sujet qui suit :
Ménalque.... prend sa cassette, en tire ce qu'il lui plaît. (II, 9.)

Peut-il briller autre chose dans l'églogue qu'un beau naturel? (I, 144.)
Il s'est trouvé des hommes qui, etc. (I, 315.)

Il se lit.... dans ce traité des phrases qui ne sont pas achevées. (I, 31.)
4° IL surabondant. Voyez l'INTRODUCTION GRAMMATICALE, Pléonasme.
5° LE, pronom, omis où nous l'emploierions aujourd'hui :
Comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, il ne faut pas aussi
se lasser de leur reprocher. (I, 105.)

ILLÉGITIME :

Amours illégitimes. (II, 153.)

ILLUSTRER:

Ceux que le jeu et le gain ont illustrés.... perdent de vue leurs égaux, et atteignent les plus grands seigneurs. (I, 268.)

IMAGE, au figuré :

Le troupeau est-il fait pour le berger, ou le berger pour le troupeau? Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne. (I, 385.)

Les caractères, ou du moins les images des choses et des personnes, inévitables dans l'oraison. (II, 437.)

sont

Moïse, Homère, Platon, Virgile, Horace ne sont au-dessus des autres
écrivains que par leurs expressions et par leurs images. (I, 117.)
L'orateur fait de si belles images de certains désordres. (II, 225.)
De l'image d'un coquin. (I, 45, titre.)

elle

La cour ou ne connoît pas la ville, ou par le mépris qu'elle a pour néglige d'en relever le ridicule, et n'est point frappée des images qu'il peut fournir. (I, 11; voyez I, 12, l. 12.)

IMAGINABLE:

N'admirerons-nous pas.... que d'une hauteur si prodigieuse elles (les étoiles) puissent conserver une certaine apparence...? Il n'est pas aussi imaginable combien il nous en échappe. (II, 264.)

IMAGINAIRE:

Le sage (des stoïques), qui n'est pas ou qui n'est qu'imaginaire....(II, 4.)
IMAGINATION:

Il ne faut pas qu'il y ait trop d'imagination dans nos conversations ni dans nos écrits. (I, 223.)