Philosophie de l'art en Grèce

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Baillière, 1882 - Aesthetics - 172 pages
 

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Popular passages

Page 14 - L'aiguillon qui avait pressé les autres ne les avait pas touchés. — Voilàles circonstances physiques qui, dès l'origine, ont été propices à l'éveil de l'esprit. On peut comparer ce peuple à une ruche d'abeilles qui, née sous un ciel clément, mais sur un sol maigre, profite des routes de l'air qui lui sont ouvertes, récolte, butine, essaime, se défend par sa dextérité et son aiguillon, construit des édifices délicats, compose un miel exquis, toujours en quête, agitée, bourdonnante,...
Page 42 - ... de lune en jouant de la flûte ; aller boire de l'eau dans la montagne, apporter avec soi un petit pain, un poisson et un lécythe de vin qu'on boit en chantant ; aux fêtes de famille, suspendre une couronne de feuillage au-dessus de sa porte, aller avec des chapeaux de fleurs ; les jours de...
Page 7 - Ce sont là de beaux mots de poète, mais à travers l'ode on aperçoit la vérité. Un peuple formé par un semblable climat se développe plus vite et plus harmonieusement qu'un autre; l'homme n'est pas accablé ou amolli par la chaleur excessive, ni raidi et figé par la rigueur du froid. Il n'est pas condamné à l'inertie rêveuse ni à l'exercice continu; il ne s'attarde pas dans les contemplations mystiques ni dans la barbarie brutale.
Page 41 - Si, comme on peut le soutenir, la préoccupation de la mort est le trait le plus important du christianisme et du sentiment religieux moderne, la race grecque est la moins religieuse des races. C'est une race superficielle, prenant la vie comme une chose sans surnaturel ni arrière-plan.
Page 43 - ... genio n'est pas la pesante ivresse de l'Anglais, le grossier ébattement du Français ; c'est tout simplement penser que la nature est bonne, qu'on peut et qu'on doit y céder. Pour le Grec, en effet, la nature est une conseillère d'élégance, une maîtresse de droiture et de vertu; la « concupiscence», cette idée que la nature nous induit à mal faire, est un non-sens pour lui. Le goût de la parure qui distingue le palicare, et qui se montre avec tant d'innocence dans la jeune Grecque,...
Page 42 - ... un filet d'eau, un petit creux dans le rocher, qu'on qualifie d'antre des nymphes; un puits avec une tasse sur la margelle, un pertuis de mer si étroit que les papillons le traversent et pourtant navigable aux plus grands vaisseaux, comme...
Page 92 - ... lointains, tout ce qui est un aliment pour la curiosité, un document pour l'histoire, un sujet d'émotion ou d'instruction. Rassasié et dispersé comme il est, il demande à l'art des sensations imprévues et fortes, des effets nouveaux de couleurs, de physionomies et de sites, des accents qui à tout prix le troublent, le piquent ou l'amusent, bref, un style qui tourne à la manière, au parti pris et à l'excès.
Page 44 - ... nos récoltes.... 0 vénérable et royale déesse, » ô Paix, souveraine des cœurs, souveraine des » noces, reçois notre sacrifice — fais abonder toutes » les bonnes choses sur notre marché, les belles » têtes d'ail, les concombres précoces, les pommes, » les grenades; qu'on y voie affluer les Béotiens » chargés d'oies, de canards, de pigeons, de mau...
Page 5 - Jetons les yeux sur une carte. La Grèce est une péninsule en forme de triangle, qui, appuyé par sa base sur la Turquie d'Europe, s'en détache, s'allonge vers le midi, s'enfonce dans la mer, s'effile dans l'isthme de Corinthe, pour former au delà une seconde presqu'île plus méridionale encore, le Péloponèse, sorte de feuille de mûrier qu'un mince pédoncule relie au continent. Joignez-y une centaine d'îles, avec la côte asiatique qui fait face : une frange de petits pays cousue aux gros...
Page 11 - ... ou son demi-cercle lumineux à l'horizon Le plus souvent, elle est encadrée de rocs qui avancent, ou d'îles qui se rapprochent et font un port naturel. — Une pareille situation pousse à la vie maritime, surtout quand le sol pauvre et les côtes rocheuses ne suffisent pas à nourrir les habitants. Aux époques primitives, il n'ya qu'une sorte de navigation, le cabotage, et aucune mer n'est mieux faite pour y inviter ses riverains. Chaque matin, le vent du nord se lève pour conduire les barques...

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