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partie n'est affectée pour une autre; que les mêmes parties sont toujours invariablement affectées par les mêmes substances,

8° Je dois faire observer, en finissant, que les expériences desquelles dérivent ces résultats n'ont pour objet que de faire mieux ressortir encore, par un nouveau genre d'épreuves, la spécialité d'action des diverses parties du cerveau, établie par mes précédens Mémoires, et qu'il n'y est nullement question, par conséquent, des recherches qu'on a faites, à diverses époques, pour établir ou manifester l'antagonisme qui pouvait se trouver entre le cerveau proprement dit et les moelles épinière ou alongée, entre les nerfs du mouvement et ceux du sentiment, entre le cerveau et les nerfs, les nerfs et les muscles, etc.

NOTES.

AVERTISSEMENT.

A peine le Rapport de M. le baron Cuvier sur le Mémoire que je soumis, en avril 1822, au jugement de l'Académie, avait-il paru, que quelques personnes, sur la simple lecture, et très probablement sur une lecture très superficielle de ce Rapport, se hâtèrent de dire et de répéter, dans quelques journaux, que les expériences de ce Mémoire n'étaient qu'une répétition de celles de M. Rolando, publiées en 1809, en Sardaigne.

Je reproduis ici les éclaircissemens que j'eus l'honneur de communiquer, dans le tems, à l'Académie, relativement à ces assertions; et je place, en tête de ces éclaircissemens, les expériences mêmes de M. Rolando, en les accompagnant de quelques notes destinées beaucoup moins à montrer, par une comparaison de détails superflue, combien les résultats de M. Rolando diffèrent des miens (ce qui, en soi, importe assurément fort peu à la science), qu'à

faire mieux ressortir encore combien, avec des expériences telles que les siennes, avec une méthode aussi vague, aussi défectueuse, aussi incomplète que celle qu'il a suivie, il était impossible d'arriver à des résultats précis.

Mais il est une autre vue qui m'a principalement dirigé dans la rédaction de ces notes; c'a été de montrer, par le détail même des faits, les causes réelles de l'instabilité, de la confusion, de l'incohérence des résultats obtenus soit par M. Rolando, soit par mes autres prédécesseurs, et de parvenir ainsi jusqu'à découvrir la source de leurs erreurs.

Je pense, avec Fontana, « Que c'est une faute » dans ceux qui écrivent les derniers de ne pas » chercher à démontrer l'exactitude de leurs ex»périences, en comparaison de celles des pre» miers. C'est cependant à eux, plus qu'à tout » autre, qu'il appartient de remonter à l'origine

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des erreurs, et de faire voir comment le premier

» observateur a pu se tromper.»

Traité sur le venin de la vipère, etc. Tom. I, p. 102.

EXPÉRIENCES

SUR

LES FONCTIONS DU SYSTÈME NERVEUX,

PAR LE PROFESSEUR ROLANDO '.

Expériences sur le cerveau des mammifères.

La courte description que l'on a donnée de cette partie de l'encéphale que l'on nomme proprement le cerveau nous servira à l'intelligence de quelques expériences qui servent à établir l'usage de cet organe.

Les hémisphères du cerveau, ainsi que nous l'avons observé, n'existent que dans les animaux vertébrés, et l'on ne rencontre plus rien de semblable dans les classes inférieures.

Dans l'intention d'observer quels effets produirait un courant fluide galvanique dirigé du cer

L'ouvrage a pour titre: Saggio sopra la vera struttura del cervello dell' uomo e degl' animali, e sopra le funzioni del sistema nervoso. Sassari, 1809. La traduction que j'en insère ici est littéralement extraite du Journal de physiologie expérimentale et pathologique, de M. Magendie: 2 numéro.-Avril 1823.

veau vers les différentes parties du corps, je trépanai le crâne d'un cochon, ensuite j'introduisis un conducteur de la pile voltaïque dans les hémisphères, en ayant soin de toucher tantôt un point, tantôt un autre, tandis que l'autre fil était appliqué sur diverses parties du corps. Ayant répété ces expériences sur divers quadrupèdes et oiseaux, je n'obtins que des contractions violentes, et j'observai qu'elles étaient beaucoup plus fortes lorsque le conducteur métallique pénétrait dans le cervelet '.

Les hémisphères du cerveau dans le cochon avaient été un peu déchirés par l'introduction répétée de la pointe du conducteur, de façon que les corps cannelés et les ventricules en furent assez endommagés : néanmoins l'animal vécut encore douze heures dans un état d'assoupissement'; et il aurait vécu plus long-tems encore, s'il n'avait pas eu à essuyer d'autres attaques.

1 Il a été montré, par mes expériences, que ni les lobes cérébraux ni le cervelet ne produisent directement des contractions musculaires.

M. Rolando paraît en produire ici par ces organes; c'est que le fluide galvanique est conduit par eux jusqu'aux parties excitatrices immédiates de la contraction.

2 Cet état d'assoupissement, énoncé d'une manière aussi vague, n'est assurément pas une découverte. Voici

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