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alongée', il y aura tout à la fois paralysie du côté opposé à la piqûre et convulsion du côté piqué; qu'on blesse un seul côté du cervelet et un seul côté de moelle alongée (toujours la correspondance de côté observée), il y aura encore paralysie du côté opposé à la lésión et convulsion du côté lésé; qu'on blesse enfin, ou un seul lobe cérébral, ou un seul côté du cervelet, concurremment avec le tubercule quadrijumeau du même côté, et la paralysie et la convulsion seront toutes deux du côté opposé à la blessure.

16. La paralysie peut donc exister seule; elle peut se joindre aux convulsions; elle peut être directe ou croisée, du même côté ou du côté opposé à la convulsion': le genre d'effet propre à la lésion de chaque partie une fois connu, tous les cas de combinaison possibles des diverses

1 Bien entendu que la lésion ne va pas jusqu'à détruire le tissu de la moelle alongée; cas auquel, comme je l'ai déjà dit, ce serait la paralysie, et non la convulsion, qui serait la suite de cette lésion, ou, plus exactement, de cette destruction.

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Voyez les Mémoires de Lapeyronie (Acad. des scienc., année 1741), de Saucerotte, Sabouraut, Chopart (Acad. roy. de chirurg., tom. IV des Prix); les Observations de Louis, Pourfour Petit, Petit de Namur, Valsalva, Morgagni, etc., etc., etc. Voyez, plus loin, l'application de mes expériences et de leurs résultats à la pathologie.

lésions entre elles se conçoivent, s'expliquent, se déduisent d'eux-mêmes.

S. XIV.

1. Les mammifères sont, quant au croisement d'effet, soumis aux mêmes règles que les oiseaux. Chez les uns comme chez les autres, la moelle épinière et la moelle alongée n'ont qu'un effet direct; chez les uns comme chez les autres, le cervelet, les lobes cérébraux, et les tubercules quadrijumeaux ont seuls, au contraire, un effet croisé.

2. La moelle épinière des reptiles n'offre nulle part, non plus, de croisement d'effet. Partout la paralysie et les convulsions répondent au côté lésé.

On a vu qu'un tubercule enlevé fait constamment tourner l'animal sur le côté de ce tubercule. Pour les lobes cérébraux et le cervelet, les effets n'en sont pas assez sensibles, pour qu'il soit bien décidé s'il y a ou non entre-croisement, ni qu'il soit même bien important de le décider. S. XV.

Conclusion générale et définitive de ce Mémoire.

1o Les lobes cérébraux sont le siége exclusif des sensations, des perceptions et des volitions. 2° Toutes ces sensations, toutes ces perceptions, toutes ces volitions, occupent concurrem

ment le même siége dans ces organes; la faculté de sentir, de percevoir, de vouloir, ne constitue donc qu'une faculté essentiellement une.

3° Les lobes cérébraux, le cervelet, les tubercules quadrijumeaux, peuvent perdre une portion de leur substance sans perdre l'exercice de leurs fonctions: ils peuvent le réacquérir après l'avoir totalement perdu.

4° La moelle épinière et la moelle alongée n'ont partout qu'un effet direct; les tubercules quadrijumeaux, les lobes cérébraux et le cervelet ont seuls un effet croisé.

En dernière analyse, les lobes cérébraux, le cervelet, les tubercules quadrijumeaux, la moelle alongée, la moelle épinière, les nerfs, toutes ces parties essentiellement diverses du système nerveux ont toutes des propriétés spécifiques, des fonctions propres, des effets distincts; et, malgré cette merveilleuse diversité de propriétés,. de fonctions, d'effets, elles n'en constituent pas moins un système unique,

Un point excité du système nerveux excite tous les autres ; un point énervé les énerve tous; il a communauté de réaction, d'altération, d'énergie. L'unité est le grand principe qui règne : il est partout, il domine tout. Le système neryeux ne forme donc qu'un système unique.

SUPPLÉMENT

AUX EXPÉRIENCES SUR LES DIVERSES PARTIES QUI COMPOSENT LA MASSE CÉRÉBRALE.

S. Ier.

Pour ne pas trop compliquer la marche des idées dans le Mémoire qu'on vient de lire, je n'ai rapporté que les faits absolument nécessaires à l'établissement des résultats. Dans le récit de ces faits, comme dans la déduction de ces résultats, je n'ai guère insisté même que sur les circonstances fondamentales, et qui tendaient le plus vivement au but.

Presque toujours je me suis borné aux expériences faites sur une espèce donnée de chaque classe; mais ces expériences, je les avais toujours répétées sur une infinité d'autres espèces.

Je vais réunir ici quelques unes de ces expériences comparatives. On sera sûrement bien aise d'observer et de suivre, dans les divers animaux, les formes diverses dont les mêmes faits se revêtent et se nuancent.

S. II.

Expériences sur les lobes cérébraux.

EXP. I. Sur une poule,

J'enlevai, sur une poule, les deux lobes cérébraux à la fois, en respectant soigneusement les couches inférieures de ces lobes auxquelles les racines des bulbes olfactifs adhèrent.

Cette poule devint, à l'instant, sourde et aveugle; prit l'air assoupi d'abord, et bientôt s'endormit tout-à-fait.

Le lendemain, elle n'avait presque pas bougé de la place où je l'avais laissée la veille, et se trouvait encore faible. Je me bornai à la faire boire.

Le surlendemain, elle avait déjà repris des forces; je la fis boire et manger.

Quelques jours après, elle allait parfaitement · bien. Quinze jours plus tard, son embonpoint s'était accru d'une manière sensible.

Elle survécut ainsi plus de six mois et demi à la perte de ses lobes; mais à cette époque, l'ayant mise avec d'autres poules, dans le dessein de voir comment elle s'y prendrait pour vivre avec elles, celles-ci la battirent tellement, et

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