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LIVRE IX.

Seconde période de la campagne de 1795.

SOMMAIRE.

Letourneur de la Manche a succédé à Aubry dans la conduite de la section militaire au comité de salut public, et adresse aux généraux des instructions fautives.

L'armée de Sambre-et-Meuse passe le Rhin vers Dusseldorf, et celle de Rhin et Moselle aux environs de Manheim. Ces deux places, par un bonheur inoui, tombent au pouvoir des répu blicains. Jourdan s'avance sur le Mein pour investir Mayence. Pichegru laissant les trois quarts de ses forces en-deçà du Rhin, ne dirige sur Heidelberg que deux divisions qui sont battues. Les Autrichiens prennent une ligne centrale et rejettent les Français sous Manheim. Clairfayt débloque Mayence et repousse Jourdan sur Neuwied et Dusseldorf.

État de l'intérieur. La constitution de l'an 3 est proclamée; décret portant que les parens d'émigrés ne seront pas éligibles, et que les deux tiers de la Convention feront partie de droit du nouveau corps législatif.— Les sections de Paris s'opposent à ces dispositions à main armée. Journée du 13 vendémiaire, installa

tion du directoire.

La guerre civile continue à désoler l'Ouest. Le comte d'Artois débarque à l'Ile-Dieu avec une nouvelle expédition ; mais il retourne en Angleterre sans avoir rien tenté.- Hoche ayant reçu des renforts des Pyrénées occidentales, poursuit Charette à outrance, disperse ses bandes et le force à se cacher dans les bois. Il se porte ensuite en Bretagne où il comprime les chouans. Continuation des opérations sur le Rhin.-Clair fayt profitant de ses

Succès débouche de Mayence, force les lignes devant cette place
et rejette l'armée de Rhin et Moselle derrière la Pfrim. Wurmser
le renforce et les deux armées impériales se concertent pour re-
prendre Manheim.
Combat de Frankendal. Pichegru est re-
Manheim, bombardé par les Autri-

poussé sous Landau. chiens, capitule.

Jourdan s'étend par la droite vers le Hundsruck, et débouche trop tard sur la Nahe. Le corps de Clairfayt, disponible par la reddition de Manheim, s'avance contre lui et le replie sur Trarbach. Armistice.

-

L'armée d'Italie, aux ordres de Kellermann, soutient une défen-
sive pénible contre le général Devins. — Schérer arrive au secours
avec une partie de l'armée des Pyrénées orientales; il remporte
une victoire complète sur les Impériaux à Loano, et les force à
se replier sur Dego dans le plus grand désordre.
Événemens des colonies. Les Anglais s'emparent du cap de Bonne-
Espérance, de Ceylan et de tous les établissemens hollandais
dans l'Inde. Moins heureux en Amérique, ils luttent avec peine
à St.-Domingue contre les généraux Lavaux, Toussaint et Rigaud
qui les confinent à St.-Marc et au Môle-St.-Nicolas. - Hugues les
chasse de St.-Eustache et de Ste.-Lucie, puis fomente la révolte
des noirs dans leurs propres possessions. - Ouverture du parle-
ment à la fin d'octobre. Le Roi en s'y rendant est insulté par la
populace qui tire même un coup de fusil sur sa voiture et en
brise les glaces. Résultats de cet attroupement. Fin de la cam-

pagne.

CHAPITRE L.

La fleuve majestueux, que les Romains avaient État des

considéré comme une barrière imposée à leur armées respectives. puissance, séparait depuis dix mois les armées

des deux partis. L'équipage de pont organisé avec

tant de lenteur, venait enfin d'arriver à la fin d'août aux environs de Duisbourg, et l'on avait eu tout le loisir d'aviser aux moyens de le rendre utile.

Nous avons laissé au chapitre XLVI les armées de Jourdan et de Clairfayt sur le Bas-Rhin; et celle de Wurmser et de Pichegru, en présence sur les bords du Haut-Rhin, depuis Landau jusqu'aux environs de Bâle.

Loin de soupçonner Pichegru capable d'une intrigue, le comité de salut public et la Convention lui avaient donné la plus éclatante preuve de faveur en lui conférant la dignité de généralissime, dans le cas où les trois armées agissant sur le Rhin et en Hollande viendraient à se réunir. Cette mesure était un palliatif impuissant contre les vices du plan de campagne; car celui auquel on confiait le rôle principal, n'avait ni le caractère ni la capacité nécessaires, pour obvier aux dispositions décousues du plan primitif, par des opérations hardies et improvisées. D'ailleurs, c'est dans le jet d'un plan d'opérations, et la direction des premières entreprises, qu'il importe d'assurer l'emploi simultané des masses: lorsque les armées se trouvent réunies dans le chemin de la victoire, la concentration du commandement n'est plus qu'une vaine for:nalité.

Les motifs qui portèrent le gouvernement français à ordonner le passage du Rhin, ont déjà

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ÉTAT EFFECTIF DE 795.

EMPLACEME CADRONS. COMBATTANS

ARMÉE DE

1. Depuis l'Angerbach jusqu'à la 19
2. De la Wipper jusqu'à la Sieg a
3. De la Sieg jusqu'à la Lahn,
(Général Wartensleben). .

11,090

13

9,136

22

14,073

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