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boutique. Après la mort du maître, il épousa la veuve, et continua le commerce. Cette veuve morte, il épousa une Colbert de Troye, grande-tante de M. Colbert, contrôleur-général. Ce second mariage ne lui fut pas heureux; il fit banqueroute, et se retira en Italie, où il se fit commissionnaire des marchands françois, dans lequel poste il amassa du bien. Pendant son séjour en Italie, il s'appliqua aussi à l'architecture, où il réussit beaucoup; en sorte que, de retour en France avec sa famille, il s'y adonna et fut un des principaux entrepreneurs de la place Royale où il s'enrichit. Il se fit secrétaire du roi; et le roi, pour le récompenser du succès de cette entreprise, lui accorda de porter une fleurde-lis dans ses armes.

Delpêche, ou Berrier, fermier-général et
économe de l'abbaye de S. Denis. Il a fait
son fils conseiller de la cour, et un autre
avocat-général en la cour des Aides, qui
est Delpêche.

2 Madame Belisany, ou de Courchamp.
3 De Guénégaud, fameux partisan du temps
de Fouquet, que l'on tenoit riche de plus
de quatre millions. Il a été taxé à la
chambre de Justice en 1666, et enfin est
mort malheureux dans un grenier. Il avoit
bati l'hôtel de Salé, au Marais.

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4 Monnerot, fameux partisan, dont le fils étoit conseiller au Châtelet, et grand donneur d'avis, à M. de Ponchartrain. Ledit Monnerot est mort prisonnier au Petit-Châtelet, n'ayant pas voulu payer la taxe de deux millions à laquelle il avoit été condamné par la chambre de Justice en 1666. Comme il avoit son bien en argent comptant, il en jouissoit, et faisoit grosse dépense au Petit-Châtelet. Il a laissé de grands biens à ses enfants.

George, fameux partisan, qui a acheté le marquisat d'Antragues, dont il a pris le nom. Il est natif de Nantes, et a fait fortune sous Fouquet, et enfin a épousé mademoiselle de Valancé, fille du marquis de ce

nom.

2 De Guénégaud.

3 De Langlee, qui a gagné beaucoup de bien au jeu et est devenu maréchal des camps et armées du roi; ou Pufort, conseiller d'état, oncle de Colbert.

I Laugeois, fils de Laugeois, receveur des consignations du Châtelet, qui a acheté la seigneurie d'Imbercourt dont il porte le

nom.

Le Tellier, archevêque de Reims.

Laugeois, fermier-général : son fils a épousé la fille du président Cousin, laquelle étoit

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cousine de M. de Pontchartrain; et sa fille, le fils de M. le maréchal de Tourville, qui étoit devenu amoureux de sa belle-sœur, et fut un jour obligé de se sauver de sa chambre par la fenêtre.

Le baron de Beauvais, grand donneur d'avis, a épousé mademoiselle de Berthelot, fille de Berthelot des Poudres, fermier-général. Sa naissance est assez équivoque. On veut qu'il y ait de la pourpre et des lis mêlés; d'autres disent qu'il n'y a rien que de l'ordinaire. Sa mère étoit de la confidence de la reine-mère; et le bruit est que ce fut elle qui fut la première à assurer la reine que le roi, qui, dans sa jeunesse, paroissoit fort indifférent pour les dames, étoit très-sûrement propre au mariage. L'on veut que madame de Richelieu soit de la même famille. Son père étoit marchand de rubans au Palais; et sa mère, qui s'appeloit Cathaut la Borgnésie, a, par ses libéralités, fait M. Fromenteau, ou de la Vauguyon, cordon bleu.

134 Berrier. Il étoit du pays du Mans, simple Sergent de bois. Il se fit connoître à Colbert du temps de la réforme des forêts de Normandie : et il s'en fit si hien écouter, qu'il devint comme son confident; ce dont il se servit pour lui donner une infinité d'avis, qui lui ont fait acquérir de grands biens.

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Il a laissé plusieurs enfants, dont un est maître des requêtes, appelé de la Ferriere, qui a épousé la petite-fille de feu M. de Novion, premier président, qui, pour consentir à cette alliance, a reçu cent mille livres. Ce mariage avoit été fort traversé, et la jeune dame en a bien fait accroire à son mari.

2 De Pontchartrain à l'institution des pères de l'Oratoire; ou Berrier, dont on a fait courir les méditations.

Pelletier de Sousy.

2 De Pontchartrain.

3 De Louvois.

Thomé de Lisse, et Tirman.

• Nicolas d'Orville, fils de madame Nicole, qui étoit de la confidence des amours du roi et de mademoiselle de la Valliere. II étoit trésorier de France à Orléans, de si peu d'esprit, qu'un jour étant interrogé qui étoit le premier empereur romain, il répondit que c'étoit Vespasien. Il n'a pas laissé d'amasser du bien à deux filles qui ont été mariées; l'une à Salomon de Gueneuf, trésorier de France à Orléans; l'autre, au sieur Bailli de Montorond.

Boutet, à la tête noire, rue des Bourdonnois. Son père a acheté le marquisat de Franconville-sans-pareil, qui lui a attiré 139

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une infinité de procès pour les droits honorifiques, et qui s'est ruiné à les sou

tenir.

De Seignelay.

De la Ravoie, maître des comptes, homme de fortune, qui a épousé mademoiselle Valliere, fille d'un intéressé, très-jolie personne.

Morstein, qui avoit été grand trésorier de Pologne, et qui étoit venu s'établir à Paris, où il est mort. Il étoit fort avare.

I De Courcillon de Dangeau, de simple gentilhomme de Beausse, s'est fait, par le jeu, gouverneur de Touraine, cordon bleu, et vicaire général de l'ordre de S. Lazare. Ensuite, il a été fait conseiller d'état d'épée. Ou Morin, qui avoit fait en Angleterre une grande fortune au jeu, d'où il est revenu avec plus de douze cent mille livres : il a tout perdu depuis, et est devenu fort petit compagnon, au lieu que dans sa fortune il fréquentoit tous les plus grands seigneurs. Le président des comptes, Robert, qui avoit apporté beaucoup d'argent de son intendance de Flandres, qu'il a presque tout perdu au jeu, en sorte qu'il étoit fort mal dans ses affaires, il a été obligé de réformer sa table, la dépense qu'il faisoit, et de se réduire au petit pied. Encore ne pouvoit-il se passer de jouer.

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