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CHAPITRE IV.

DU COE U R.

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Le comte de Tonnerre, premier gentilhomme de la chambre de feu Monsieur, de la maison des comtes de Tonnerre-Clermont. Ils portoient autrefois pour armes un soleil au-dessus d'une montagne. Mais, depuis que l'an 1123, un comte de cette maison rétablit le pape Calixte II sur son trône, ce pape a donné pour armes à cette maison deux clefs d'argent en sautoir; et quand un comte de cette maison se trouve à Rome lors du couronnement d'un pape, au lieu que tout le monde lui va baiser les pieds, lui se met à côté, tire son épée, et dit: Etsi omnes, ego non.

Ceci est une pure fable. Cette maison est fort ancienne, et ceux qui en sont présentement sont très fiers, et traitent les autres de petite noblesse et de bourgeoisie. L'évêque de Noyon, qui en est, ayant traité sur ce pied la famille de Harlay de bourgeois, et étant allé pour dîner chez M. le premier président, qui l'avoit su, il le refusa, en lui disant qu'il n'appartenoit pas à un petit bourgeois de traiter un homme de sa qualité; et comme cet évêque lui

repondit qu'il avoit renvoyé son carrosse, M. le premier président fit mettre les che vaux au sien, et le renvoya ainsi : dont on a bien ri à la cour. Après la mort de M. de Harlay, archevêque de Paris, il a eu le cordon bleu. Depuis, le Clergé l'ayant prié d'en vouloir faire l'oraison funèbre aux Grands-Augustins, où l'on devoit faire un service solemnel, il s'en excusa, disant qu'il trouvoit le sujet trop stérile; dont le roi étant averti, le renvoya dans son diocèse. L'abbé de Tonnerre, de la même maison, a été fait évêque de Langres en 1695.

CHAPITRE V.

DE LA SOCIÉTÉ ET DE LA CONVERSATION.

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I Perrault.

2 Contre les précieuses.

1 Robert de Châtillon, fils de Robert, procureur du roi au Châtelet, où il étoit luimême conseiller. Cette aventure lui est arrivée.

1 Le comte d'Aubigné, frère de madame de Maintenon, gouverneur de Berry, fils de d'Aubigné, qui auroit eu la tête coupée,

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si, par l'intrigue de la fille du geolier, il
ne se fút sauvé de la prison. Il se retira avec
elle aux îles de l'Amérique, où il l'épousa.
Il eut encore une fille. Après sa mort, sa
femme revint en France, et maria sa fille
dans la suite à M. Scarron, cul-de-jatte, si
connu par ses ouvrages en style burlesque.
Scarron étant mort, sa veuve se trouva sans
Biens et
presque dans le dénuément : mais
s'étant insinuée auprès de madame de Col-
bert qui avoit le soin de l'éducation des
enfants que le roi avoit eus avec madame
de Montespan, elle fut placée chez elle
comme gouvernante; là elle s'est fait con-
`noître au roi, et a fait par ce moyen, à
l'âge de cinquante-cinq ans, la plus haute
fortune que femine ait jamais faite. Elle est
née en 1631.

Un François qui sait sa langue, et a l'esprit
cultivé, n'a pas besoin d'être averti qu'il
ne doit pas prendre ceci à la lettre, non
plus que mille autres pareilles expressions
qu'on rencontre dans cet ouvrage, et dans
tous les meilleurs écrits, anciens et mo-
dernes, en vers et en prose.

L'abbé de Vassé.

I Monnerot de Seve.

2 Du Buisson, intendant des finances.
L'abbé de Robbe.

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2 M. de Harlay, premier président.

3 C'étoit la manière de l'abbé de Rubec; neveu de l'évêque de Tournay.

I MM. Courtin et de Saint-Romain, intimes amis très-long-temps, et enfin devenus

ennemis.

I L'Oiseau, ci-devant receveur à Nantes, qui a épousé mademoiselle de Soleure de Beausse, assez jolie personne, et depuis séparée d'avec lui.

1 Vedeau de Grammont, conseiller ́de la cour en la seconde des enquêtes, eut un 1. très-grand procès avec M. Hervé, doyen du Parlement, au sujet d'une bêche. Ce procès, commencé pour une bagatelle, donna lieu à une inscription en faux de titre de noblesse dudit Vedeau, et cette affaire alla si loin qu'il fut dégradé publiquement, sa robe déchirée sur lui; outre cela, condamné à un bannissement perpétuel, depuis converti en une prison à Pierre-Ancise; ce qui le ruina absolument. Il avoit épousé la fille de M. Genou, conseiller en la grand

chambre.

2 La ville de Richelieu.

1 Boursault.

1 Perrault, de l'Académie, qui a fait le poëme des Arts. Il avoit intrigué pour

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empêcher la Bruyère d'être reçu académicien; ce qui fait que la Bruyere le drape par-tout où il le rencontre.

CHAPITRE VI.

DES BIENS DE FORTUNE.

I De Louvois, ou Fremont.

1 Un marchand de Paris, qui avoit pour enseigne LES RATS, je crois qu'il se nommoit Brillon, qui a marié sa fille à M. d'Armenonville

2 Le duc de Ventadour.

3 De S. Pouange.

! Le Camus, le lieutenant civil, le premier président de la cour des Aides, le cardinal le Camus, et le Camus, maître des comptes, sont petits-fils de Nicolas le Camus, marchand dans la rue S. Denis, qui avoit pour enseigne le PELICAN, que ces messieurs ont pris pour leurs armes; ce qui a fait dire à M. le Noble dans sa comédie du Fourbe : Va-t-on chercher si loin d'où les gens sont venus? Et ne voyons-nous pas les fils du vieux Camus Étaler à nos yeux sur un char magnifique L'enseigne que leur père avoit à sa boutique?

S'informer tant qui fut leur aïeul grand Colas, etc.

Ce Nicolas le Camus avoit été

garçon

de

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