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qui s'appellent pochodnii Atamans. Ce sont les inspecteurs des régimens Cosaques. En tems de guerre, suivant la force qu'on employe, il peut y en avoir quelque autre, avec le rang de colonel, ainsi qu'on a vu dans l'expédition d'Orenbourg.

Si les circonstances l'exigent, la Cour ordonne que le même Voïskovoï Ataman se porte à la tête de l'armée Cosaque. Dans ce cas-là il établit à Tscherkask un Vice- Ataman à sa place, qui remplit en tout ses fonctions.

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Tout ce qui se présente de Cosaque à Pétersbourg est tout précaire; dans le moral aussi bien que dans le physique.

Dans la servitude du cœur et de l'esprit on voit la crainte s'exprimer en un seul langage, tandis que la nature s'exprime si différemment et paroît sous tant de formes.

Quant aux physique j'ai eu l'occasion de remar quer, que pour envoyer à Pétersbourg cinquante un Cosaque, pour les gardes Impériales, on est allé les chercher ou bien les fouiller dans tous les districts du Don, pour les choisir dans la totalité de la masse; avec le soin qu'ils soient de taille requise, les mieux faits, et les plus ressemblans les uns aux autres par quelques traits de physionomie. Voilà où est quelque fois la source de l'illusion.

Il n'y a pas de doute, il très-bien faits, mais c'est en la nature.

y a des gens qui sont grand qu'il faut voir

Jusqu'à présent les officiers des gardes Impériales tirés du Don, dont le choix dépend aussi du Voïskovoï Ataman, quoiqu'ils n'ayent aucun droit de noblesse, jouissent pourtant dans la promotion des mêmes priviléges que les officiers des gardes nobles Russes.

Sous le règne de Paul I. les officiers ont commencé à recevoir les appointements des hussards. Les simples Cosaques reçoivent un rouble par mois pour le gruyau et le pain, comme tout autre soldat Russe qui est en service. Ce qui est remarquable c'est le double fourrage que la Couronne accorde en automne et en hiver, suivant le prix du pays où est campée ou cantonnée la cavalerie Cosaque. Ce prix est exhibé par le capitaine Isprawnik ou le commissaire de la province, ou bien convenu avec le chef du régiment ou avec le Pochodnoï Ataman.

Il est bien inutile de raisonner sur l'armure Cosaque: sabre, fusil, pistolets, piques et couteau; chacun jusqu'à présent comme il veut et comme il peut; mais l'arme nationale est une, c'est la pique.

Leurs principales tentes sont formées d'un treillage de baguettes qui se replient les unes sur les autres. Sur ce treillage sont posés des perches d'environ une toise. La figure est d'un cône tronqué, et dont le sommet est un cercle, d'environ pied de diametre, d'où sort la fumée: le tout est couvert d'un feutre gris, lié avec des longues sangles.

Dans un régiment Cosaque l'on compte cinq capitaines, sous le titre de Yessaouls et qui différent ordinairement des Yessaouls des communautés, lesquels sont attachés dans leurs fonctions à la personne du Stanitschnoi Ataman. Il y a cinq lieutenans qui s'appellent Sotniki ou Centurions, cinq cornettes sous le titre de Charoungy, et un quartier-maître qui reçoit le fourrage, les vivres et les appointements pour tout le régiment, auquel il en fait la distribution.

Il existe encore un régiment d'artillerie à cheval. On ne peut rien prétendre d'extraordinaire dans le de mois que peu le lieutenant Kodenitz envoyé exprès à Tscherkask, par le défunt Empereur, s'est occupé à leur instruction. Au reste tout le monde sait que la science de l'artilleur né s'arrête pas à tirer des coups de canon au hasard. Cette artillerie à cheval pourroit bien être, par sa

légèreté, de quelque utilité à l'Armée, mais pour obtenir son but, il faudroit prendre des mesures radicales.

Les cinq cent pouds de poudre que le Souverain accorde aux Cosaques chaque année, ainsi que le plomb et les pierres à feu, sont gardés dans l'ancienne forteresse de Sainte Anne, pour éviter les incendies de Tscherkask.

des or

Les gymnases qu'on va introduire par dres suprêmes à Tscherkask peuvent être un véhicule à leur civilisation. On se propose de montrer aux écoliers leur langue, les élémens des mathématiques, les principes de géographię, un abrégé d'histoire et un peu de dessin.

On n'apprend pas l'art militaire, car on suppose par le genre de guerre qu'ils font, qu'ils n'en ont pas besoin.

Outre cela il faut cultiver les enfans qui sortent des écoles: ceux sur-tout qui ont fait des progrès dans le cours de leurs études, et il faut les encourager; d'ailleurs toute la peine pour leur éducation se rend presqu'inutile; et il arrive fort souvent, que par désespoir ils abusent de leurs talens et de leurs connoissances, devenant de mauvais sujets. J'ai eu bien des occasions plusieurs parts de voir des enfants abandonnés, après avoir

acquis quelques lumières laissés en oubli, et perdre même tout le germe du bon qu'ils avoient, languir dans la misère et s'adonner enfin à l'ivrognerie et à la débauche.

C'est d'où il résulte que bien d'officiers ont la patience de languir dans des emplois subalternes, et qu'il faut regarder comme des gens dont l'esprit s'est rétreci dans les détails. En parlant de semblables individus Montesquieu réflêchit, que par l'habitude des petites choses, ils deviennent incapables des plus grandes. Nous croyons, dit-il, qu'un homme qui n'a pas les qualités d'un général à trente ans, ne les aura jamais: que celui qui n'a pas ce coup d'oeil qui montre tout d'un coup un terrain de plusieurs lieues dans toutes ses situations différentes, cette présence d'esprit qui fait que dans une victoire l'on se sert de tous ses avantages, et dans un échec de toutes ses ressources, n'acquerra jamais ces talens. C'est pourquoi ajoute-t-il ) nous avons des emplois brilpour les hommes grands et sublimes, que le ciel a partagé non seulement d'un cœur, mais aussi d'un génie héroïque et des emplois subalternes pour ceux dont les talens le sont aussi. De ce nombre sont ces gens qui ont vieilli dans une guerre obscure: ils ne réussissent tout au plus

lans

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