litaire. Comme il n'y a pas de noblesse, tous leurs généraux et officiers en retraite, suivant le gré de l'Ataman et de leur Régie, peuvent être employés dans les tribunaux intérieurs de leurs pays, ainsi qu'aux régimens qui en sont éloignés. Les rangs en sont pourtant militaires; ceux même des écrivains et des copistes, sous le nom d'officier, polkovoy pichar et Cosaque. Il n'y a que la seule classe des arpenteurs qui soit fixe dans le pays. Tous les autres individus quoiqu'employés aux différens tribunaux, se mettent en circulation, suivant que la force centrifuge l'emporte sur la cen tripete; oui, selon leur propre gré, mais sur-tout selon celui de leur chancellerie et de leur Voïskovoy Ataman. Ils sont même forcés de faire des caravanes dans des régimens de leur nation.

Le directeur de l'arpentage devroit être aussi un homme de métier, on ne regarde pas toutefois de si près. Il y a eu quelqu'un avec le rang d'officier major, qui a duré dans cette fonction bien long tems; il faut juger que c'est par sagesse de principes qu'on l'a relevé, en lui accordant plutôt un bénéfice simple, à l'école nationale.

Il n'y a qu'une débauche démesurée, une ivrognerie sans fin et des vices sans bornes, qui fassent effacer du registre et envoyer à l'armée quel

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qu'un de ces arpenteurs, ou bien quelqu'un de leurs aides, de quelque rang que ce soit, en lui faisant suivre la carrière militaire Cosaque.

Jusqu'à présent l'Ataman ne fait autre chose que rapporter à la Cour le choix qu'il a fait des officiers subalternes et des chefs des régimens. Il reçoit de la Cour huit mille roubles d'appointement annuel; mais sa place vaut infiniment d'argent. I} est le chef et le commandant général de tous les. Cosaques du Don et préside au tribunal qui juge des affaires civiles et criminelles. Son pouvoir étoit autrefois sans bornes; sa voix étoit suffisante à créer de but en blanc des chefs de régiment Cosaque: après les avoir nommés, il en donnoit part au collége de guerre à Pétersbourg.

Le chef des Cosaques de l'Ukraine et des Saporogues s'appelloit hettman; nom emprunté du Polonois qu'ils donnoient à leurs anciens chefs, avant même qu'il existât des Cosaques. Les Saporogues avoient plusieurs charges et diguités que n'ont les Cosaques du Don, ainsi que les starchines généraux, les tovarisches, le trésorier général, etc.

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Anciennement on ne connoissoit pas chez les Cosaques du Don, des généraux. Après l'Ataman il n'y avoit que le Voiskovoi Starchinà, dont le rang répondoit à celui de chef de bataillon, de major, de lieu

tenant-colonel, de colonel et de général Cosaque d'aujourd'hui, puisque Voiskovoï Starchinà signi fioit chef de régiment. C'étoit alors qu'il avoit un pouvoir rélatif, pendant tout le tems du Service. Ses fonctions ayant cessé, en arrivant chez soi, il rentroit dans la classe des Cosaques, et il ne lui restoit d'autre prétention que celle qu'il pou❤ voit attendre de son mérite. D'ailleurs, en agissant mal, il étoit sujet au fouet, tout comme un autre ; ce qui est resté en usage parmi les simples Cosaques, et qui n'est pas encore tout-àfait extirpé parmi leurs officiers, comme je pourrois citer quelque anecdote. Les coups de canne sont regardés comme une offense particulière, un mépris et une punition indigène.

Depuis une trentaine d'années que quelques Cosaques ont commencé à s'enrichir par la foule immense des fuyards, des terres, et par les fruits de la guerre, et qu'ils ont commencé à obtenir des rangs et des décorations, l'abâtardissement s'en est suivi; le mêlange du sang Cosaque avec le Tartare et le Calmouk a cessé. Les richards observent l'étiquette et sont devenus plus difficiles à se marier à des paysannes de la petite Russie, à des Tartares ou à des esclaves des seigneurs Russes.

Toutefois l'on remarque assez bien tous les traits caractéristiques dans le visage des enfans de plusieurs généraux Cosaques qui se sont mariés lorsqu'ils ne signifioient rien, à des femmes Tartares ou Calmoukes. Ils ont les yeux de lézard, le nez camus, les os des jouës saillans, etc. comme j'en ai parlé ailleurs.

L'œil oblong et petit est plus propre au Calmouk, au Chinois, qu'au Tartare; les autres traits ont beaucoup d'analogie. D'ailleurs j'ai observé que les enfans, qui naîssent d'une femme Tartare ma→ riée à un Cosaque, ont un bon penchant et des qualités de cœur qu'on ne trouve pas si facilement chez les naturels du pays. De la circonspection, de la fidélité ; le point d'honneur, de la reconnoissance et de l'honnêteté. Parmi la foule d'exemples que je pourrois citer ici, voici deux frappans dans les familles Radionow et Yanow.

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L'observation faite dans le pays est naïve; quand y auroit quelque exception, on la doit aux circonstances. Tout homme se modèle; il change en bien ou en mal, suivant son penchant naturel, 'son éducation, ses facultés, ses talens, les chagrins qu'il peut éprouver et les personnes qu'il peut, ou qu'il doit fréquenter. Le cœur de l'homme est une argile maniable, qui ne peut se modifier que par l'habitude.

Le grand tribunal des Cosaques est à Tscherkask, sous le nom de Voiskovaya Kantzelaria ou chancellerie de l'armée. La Régie répond à ce qui s'appelle dans tous les gouvernemens de la Russie, Gouberskoye Pravlenie. C'est le conseil, d'état, le gouvernement général, qui embrasse les affaires des départements appellés Kazionaya, Grazdanskaya et Galownaya Palata, Oureznor et nischneï-zemskoy-soud; en un mot les affaires de quatre expéditions, qu'il y avoit à Tscherkask, sous le nom de civile, criminelle, de la Police et de l'arpentage, et que le mois de mai de l'année 1802. l'autorité suprême a abolies.

Pour ce qui regarde le civil et le criminel, on a érigé des départemens dans l'intérieur du pays, qui embrassent les affaires de 123 communautés dans lesquelles est partagée toute la contrée Cosa que. Autre fois on n'en comptoit que 113.

L'ultimatum ou l'appel des affaires est au tribunal de Tscherkask. C'est le tribunal de cassation, mais pourtant les affaires majeures doivent être jugées au sénat de Pétersbourg.

La concession des terres aux différentes personnes, dépend jusqu'à présent de leur Régie ou bien de la voix imposante de l'Ataman qui en est le président. Toutefois cette disposition n'est que