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moëllonage de la muraille le long du Don. Il n'y a que les brêches du Donetz et du Kandrioutsch qui soient propres au revêtement.

Je n'ai trouvé qu'à la rive droite du Donetz des poudings dont la pâte est quartzeuse. Généralement parlant, au bord droit du Donetz jusqu'à la Mer d'Azow, on trouve souvent du pétrosilex, des blocs, des cailloux, jusqu'à la nommément dite Pierre blanche. C'est à la rive droite du Donetz vis-à-vis la poste de Kandrioutsch que j'ai remarqué une colline de Kneïss, du quartz mêlé avec de la tourmaline; la couleur en est grisâtre. C'est un granit feuilleté, où la partie micacée y domine.

INDUSTRIE, COMMERCE ET RICHESSE.

Toute

oute l'industrie des Cosaques consiste dans la manière de faire la petite guerre. Les sciences et les arts n'ont pas encore fait le tour du Globe. On rend justice au mérite, en avouant qu'ils sont trèspropres à défaire entièrement l'ennemi une fois qu'ils l'ont mis en déroute, sur-tout s'ils ont quel

le sacca

que espoir de butin, de battre un pays, ger, fouiller un bois, donner des fausses alarmes, former la chaîne des camps et les avantgardes, et masquer l'ordre de bataille.

Il y a des Cosaques qui ont l'habileté des Calmouks, en examinant les lieux traversés depuis peu par une Troupe, de découvrir le nombre des chevaux qui y ont passé, et ils sont aussi doués de cette subtilité pour sentir de loin la fumée d'un feu ou d'un camp ennemi. Il y a plusieurs généraux qui apprécient beaucoup la valeur des Calmouks, pour ce qui regarde la légèreté de leurs mouvemens et les dous extraordinaires qu'ils ont reçus de la nature: l'ouie très-fine et une vuë bier. perçante. Ils distinguent à une distance fort conIsidérable le bruit des chevaux de l'ennemi en marche, ne faisant que se coucher ventre à terre et coller l'oreille contre le sol. Ils apperçoivent de bien loin les plus petits objets, ils distinguent le genre de la Troupe, et à-peu-près le nombre des chevaux qui peuvent venir à la rencontre,

Ce sont des gens facilement connus par leur physionomie; le nez généralement camus et écrasé vers le front, les os des joues saillants; la tête et le visage fort ronds, la prunelle brune, lèvres grosses et charnuës, les dents blanches et Tome II.

ΙΟ

les

les oreilles grandes et détachées sensiblement de la tête.

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Les Calmouks, sous le nom de Tongous, habitoient originairement la partie de la Sibérie méridionale entre le 93.o et le 110.o de longitude. Ils vivoient sous le despotisme d'un Chan qu'ils nommoient contaïsch. La mort de Galdan Teheren en 1746. occasionna plusieurs partis pour lui succéder; mais enfin épuisés par leurs guerres civiles,

et dans la crainte de tomber dans la servitude des Chinois, ils quitterent leur pays et s'établirent en 1757. à la gauche du Volga, entre Saratow et le lac Kisilkak, au nombre de 400,000. Ils ont vécu quatorze années sous la protection de la Russie, conservant leur gouvernement, leur religion, leurs mœurs et menant une vie errante. Ce fut en 1771. qu'ils resolurent de quitter la Russie, et après avoir traversé une très-vaste étendue de déserts, ils arriverent en Chine, où ils furent accueillis amicalement et distribués dans les provinces de l'Empire.

Cette branche de Mongoles est la classe des Sauromates dont j'ai parlé dans l'origine des Cosaques. L'étymologie de Sauromate dérive du Grec, qui signifie œil de lézard: les Calmouks incorporés dans les Cosaques sont les Sauromates en

question. A présent leur nombre est très-circonscrit: ce sont des restes, des gens dispersés depuis le Tanaïs jusqu'au Volga, et ce n'est qu'à la guerre qu'on tire parti de ces soldats, qui présentent dans leur physionomie quelque chose d'étrange, et auxquels il suffit bien peu pour se nourrir, quand ce ne seroit qu'un morceau de cheval fraî chement tué ou qui pût.

C'est à la guerre qu'ils se démontrent d'une grande utilité à l'Armée, en remplissant plusieurs objets, ainsi que j'ai rapporté dans l'ouvrage de Strategique que j'ai imprimé en Russe le mois de février 1802, ayant pour titre la science du Général.

Pour ce qui regarde les branches d'industrie chez les Cosaques il y a fort peu à dire, à moins qu'on ne fixe l'œil sur le genre de vie qu'ils menent. Elle consiste dans la chasse, la pêche et les richards ne s'occupent que des bestiaux. Pour les sciences et les beaux arts j'envoie le lecteur au tome I. d'histoire générale de Mr. Millot, lorsqu'il justifie les mœurs des peuples primitifs et l'aversion qu'ils ont d'apprendre ce qui peut les éclairer.

D'ailleurs il n'est pas hors de propos de citer cici Helvetius dans la préface de l'Esprit: » Toute

nation sans lumières, lorsqu'elle cesse d'être sauvage et féroce, est une nation avilie ou tôt ou tard subjuguée

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Ce n'est pas toujours que l'éclaircissement pro

duit les meilleurs biens dans certains Etats. II faut toujours connoître son peuple, tous les ressorts qui peuvent l'animer et son caractère, s'il en a, ou s'il est capable d'en avoir; après quoi il reste à résoudre la question de l'établissement des écoles normales, même dans les contrées les plus reculées du Globe. Au reste il n'y a rien de plus dangereux au Monde que la suffisance qui décide de tout sans se connoître à rien.

Dans les tems anciens il n'y avoit que les Sages qui étoient instruits des plus hautes vérités. Ils ne les communiquoient aux peuples que sous des enveloppes figurées et mystérieuses. C'est pourquoi les Grecs étoient peu instruits de ce qu'il se passoit, car les Sages ne leur révéloient qu'une partie de leurs connoissances.

En parlant d'industrie on pourroit dire, que les habitans n'ont qu'à jeter la ligne, le filet ou chalon, en hiver aussi bien qu'en printems, surtout au milieu des gros débordemens, pour attraper une quantité incalculable de poissons.

Le poisson sous le nom de taran, dont on fait

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