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les Hircaniens il y a les Amardes, les Anariaques, les Cadusiens, les Albains, les Caspiens, les Vitiens et peut être encore quelques autres jusqu'aux Scythes. On sait d'ailleurs, que sous l'Empire de Constantin Porphyrogenète, il y avoit deux principautés sur la Mer d'Azow, dont l'uue s'appelloit Kasakia, et l'autre Alania qui est Ascipurgium.

Un demi siècle après, Mstislaw, fils de Volodimer à la tête des Slaves, passa dans l'île de Taman, combattit le prince Juss et de Kassogs et s'empara de son pays.

Mr. le comte Jean Potocki, dans son mémoire sur l'origine des peuples Russes, prétend que Mstislaw ayant vaincu le prince des Kassogs, et s'étant. emparé de la Kasakia, ses sujets Slaves devinrent les Cosaques.

Constantin Porphyrogenète dans son livre intitnlé de administrando Imperio ch. X. rapporte que les Cosaques connus en 948 de notre ère, demeuroient dans la Cabardie, au pied du mont Caucase. C'est en 1022. qu'ils furent défaits par Mstislaw, prince de Tmutarakan.

C'est vers l'an 1236. que Bati successeur de Touchi lequel étoit fils du très-connu dans l'histoire Chan-Tschynghis, a fondé un royanme qui s'ap

pelloit Kaptschaskoye ou Kiptschaskoye-TartareMongole, qui renfermoit tout le pays plat entre la Mer Caspienne et la Mer Noire, depuis le Volga jusqu'au Dnieper: étendue de terrain qui vers la moitié du 15.e siecle fut partagée ent trois Chans ou royaumes, nommés de Kasan, Astrachan et de la Crimée. C'est justement du mot Captschak que quelque auteur voudroit conclure, qu'on a fait celui de Casakia et Casak.

Pour n'avoir rien à négliger sur l'origine des Cosaques, il est nécessaire de rapporter ce qui a été écrit par le conseiller du sénat de Strasbourg, Mr. Schérer, dans son histoire de la petite Russie, d'après les manuscrits tirés de Kiew » Un nommé >> Siméon vint de Pologne à Liman qui est une » ville à l'embonchure du Boug, de-là il passa » à une Kossa, mot qui désigne une langue de » terre, ou banc de sable en général. Celui-ci s'appelle encore aujourd'hui par cette raison la cor» ne de Siméon. Ce Siméon vint à cette langue » de terre, pour y tuer des chèvres sauvages, des sangliers et d'autres animaux. Après avoir fait » une chasse abondante pendant l'été, il revenoit » chez lui passer le reste de l'année. Ses compa»gnons, instruits de la grande quantité de bêtes » sauvages qui se trouvoient aux environs de la Kos

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»sa, s'assemblerent et l'élurent pour chef ou Ata» man. Durant plusieurs années ils demeurerent à » la même embouchure du Boug, et par leur adres» se s'acquirent parmi leurs voisins qui les appel» loient Kosares, la réputation d'excellens archers.

C'est ainsi que l'Empereur Grec, ayant dû soutenir une guerre contre les Turcs, qui s'appelloient alors Saracènes, par la renommée que les Kosares avoient d'être des fameux archers, il les invita de s'y joindre; et comme le succès fut couronné par une victoire signalée, l'Empereur Grec les recommanda au roi de Pologue qui étoit leur limitrophe, et changea leur nom de Kosares en cclui de Kosaques, priant le roi d'en faire autant. Ensuite l'Ataman fixa sa demeure aux environs d'Ochtschakow, et depuis ce tems-là, le nombre des Cosaques augmenta de jour en jour, attirés par l'appât du butin que la course procure.

Ils s'éloignoient des lieux, qui leur servoient de retraite pour faire des courses dans toute la Mer Noire, dans l'Anatolie, à piller Trebisonde et Sinope. Ils alloient même enlever du butin et des prisonniers à deux lieues de Costantinople, ce que font aujourd'hui les brigands de Rodosto.

Suivant les manuscrits de Kiew Mr. Schérer, expose » que leur origine, si on le croit, re

monte à l'an 800, et leur premiere assemblée guerrière est de l'année 948.

C'est Mr. Schérer qui veut déduire le nom de Cosaque du mot Kossa qui signifie banc de sable, et qui doit effectivement être prononcé Kossà.

L'étymologie doit être déduite plutôt du Polonois qui signifie chèvre de même qu'en Russe, non toutefois sous le nom de Kossa, mais sous celui de Kosa; et c'est justement pourquoi l'on écrit Kosaque ou Cosaque et jamais Cossaque. D'ailleurs la prononciation de Cosaque, aussi en Russie, est la même que celle de chèvre; mais au contraire lorsqu'on écrit Kossa on veut entendre un banc de sable, et c'est chèvre que l'on écrit Kosa, de la même façon, que l'on écrit Kosak et jamais Kossaque.

Le nom de Cosa que tiré de celui de chèvre, pourroit avoir été déduit de l'extrême agilité que ces gens avoient, et qu'ils ont eu en tout tems, depuis qu'on les connoit. L'on peut dire, par le genre de chasse des chèvres sauvages, chats sauvages, etc. qu'on trouve même aujourd'hui aux bords du Dnieper, à la forêt noire, dans les îles de ce fleuve ainsi qu'aux embouchures du Don, sur-tout dans la branche qui s'appelle Kalantscha (Pl. II.)

prés de Lagoutnik, et du nommement dit Proyesnoï Yerik, comme j'ai été à portée de le reconnoître.

Ce nom de Cosaque auroit pu passer dans la suite du tems aux peuples limitrophes. La source est au Boug, à la forêt noire; voilà l'issue des Saporogues, ensuite les Cosaques de l'Ukraine, du Don, de l'Oural ou de l'Yaïk, et enfin les Tschernomortzy. Ce n'est qu'une dénomination donnée à toutes ces nations, qui menoient un même genre de vie, quoique différentes d'origine.

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Ce qui mérite aussi, qu'on en fasse mention c'est, que la Mer Caspienne étoit appellée anciennement la Mer de Chosar, du nom du fils aîné de Togarma, qui étoit le fils de Gomer, et petit fils de Japhet, troisième fils de Noë. C'est considérer la question sous tous les points de vuë, dont elle est susceptible.

Pour ce qui concerne le fond originaire de ces différens peuples, mais surtout les aborigenes du pays des Cosaques du Don, qui constituent notre objet, voici ce que nous pourrions conclure d'après l'histoire qu'il y eut un tems où les Cimmeriens habitoient la Tauride, les côtes du Pont Euxin et du Palus Méotide, et qu'ils furent dépossedés en Europe par les Scythes..

Tome II.

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