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» Suivant les calculs il résulte, que l'instant où » la longitude de l'apogée solaire, comptée de l'équinoxe mobile étoit nulle, précéde d'environ 69 ans l'époque, où l'on fixe la création du » Moude. Cette différence paroîtra bien petite, si » l'on considére l'inéxactitude des expressions,

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lorsqu'on les rapporte à un tems aussi éloigné >> et l'incertitude qui subsiste encore; soit relati»vement au mouvement des équinoxes, soit à » l'égard des valeurs que nous supposons aux mas>> ses des planètes.

Hipparque, en comparant ses observations de l'Epi de la Vierge avec celles que Timocharès avoit faites à Alexandrie un siècle avant lui, apperçut le premier, que les étoiles changeoient de position et paroissoient avancer lentement d'occident en orient, par rapport aux points équinoxiaux, c'est ce que l'on appella la précession des équinoxes.

Plusieurs étoiles de l'Aigle, d'Orion, du Lion ont laissé d'appercevoir de petits mouvemens, mais sur-tout Arcturus et Sirius qui se sont avancés et avancent encore vers le midi (Halley trans. philosoph. 1718 n.o 355 ). On établit le mouvement pregressif d'Arcturus de 80,000,000 de lieues par an.

Bérose, l'interprète de ce fameux astronome,

Belus l'Assyrien, prétend, que ces grandes révolutions sont amènées par le cours des astres. Il desceud jusqu'à dire, que la Terre se réduiroit en cendres, , par la conjoncuon des planètes au solstice d'été, c'est-à-dire dans le signe du cancer. Tous les centres devroient se trouver dans la même ligne droite.

Il pense, que les eaux des Mers s'éléveroient au dessus de plus hautes montagnes, et qu'il s'ensuivroit une inondation générale, lorsque la conjonction seroit au solstice d'hiver, au signe du capricorne.

On ne peut pas douter ( ajoûte-t-il que ces signes n'aient une grande influence sur la marche de la nature, car c'est d'eux, que dépendent toutes les révolutions de l'année.

La conjonction du 1563 étant arrivée près de la nebuleuse de l'Ecrevisse, amas d'étoiles, dont l'influence, suivant Ptolémée, est suffocante et pestilentielle, cette coujonction fut suivie d'une peste, qui se répandit dans toute l'Europe, et enleva uu grand nombre de ses habitans. Ainsi cet événement funeste devenoit pour Tycho la preuve trop certaine de l'influence des astres.

Sans m'arrêter sur l'Astrologie judiciaire des anciens, il y a bien des physiciens et des astronomes modernes très-connus, qui, au lieu de se

rapporter aux forces perturbatrices des planètes, fixent leur attention sur les comètes.

A' la vérité les philosophes ont été partagés d'avis: dans l'almageste de Riccioli on voit un fatras de systêmes qu'on forgea sur le mouvement des comètes, et sur leurs suites, depuis Charimander jusqu'à l'année 1651. Riccioli dans son énumeration n'en compte que 154, citées par les historiens; mais dans le grand ouvrage de Lubienietz (theat. cometicum) où les moindres passages des auteurs sont rapportés, on en voit 415 jusqu'à celle de l'année 1665.

Il y en a quelques uns, qui n'en font aucun cas, d'autres très-peu, comme l'on s'apperçoit en Mairan, Duséjour, Bailly, le Bayle. Des autres tels que Tycho, Newton, Halley, Gregory, Whiston, Maupertuis, la Lande, la Place, etc. pensent bien différemment.

Ce sont les expressions de ce célèbre astronome dans sa mécanique céleste (t. 4. part. 2. liv. 9.)

» Il est aisé de voir les formules exposées dans le 5o livre et dans le précedent, que le choc » d'une comète, dont la masse ne seroit qu'un » millième de celle de la Lune, suffiroit pour » donner des valeurs très-sensibles à la libration » réelle de la Lune et à celle des satellites. Nous

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devons donc être rassurés sur l'influence des » comètes.

L'on a observé, qu'elles se meuvent dans toute sorte de direction, les unes suivant l'ordre des signes dans des plans tantôt peu inclinés, tantôt presque perpendiculaires au plan de l'équateur solaire, et quelque fois aussi rétrogrades, dans une direction opposée à celle des planètes. Ellęs ont presque toutes traversé les orbites de Saturne, de Jupiter, de Mars et de la Terre, et se sont beaucoup plus approchées du Soleil que la Terre n'en est proche.

Tant que les comètes ne se dérobent pas à nos regards on peut suivre leurs orbites, pendant la petite partie de leur cours qu'elles décrivent, dans le voisinage de la Terre, mais comme la plupart s'acheve dans des régions éloignées du Ciel, sans que nous puissions les appercevoir, c'est ainsi, que lorsqu'il reparoit quelque comète, on ne peut la reconnoître, si ce n'est en lisant dans l'histoire celles qui ont paru autrefois, en comparant leur cours et les symptômes.

Par les grandes excentricités de leurs orbites ne pouvant appliquer aux perturbations, qu'elles éprouvent, les formules des planètes, Mr. de la Grange les détermina par parties, y appliquant les quadratures mécaniques.

De toutes les apparitions des comètes on n'en trouve aucune, dont la route soit décrite d'une façon plus circonstanciée avant l'année 837.

C'est dans la variété des mouvemens, que l'on a pensé, qu'il pourroit bien arriver, qu'une comète rencontre quelque planète ou même notre Globe, et qu'il puisse en résulter quelque changement considérable.

Mr. de Maupertuis observe dans sa lettre sur la comète de 1742, qu'il y a eu sur les queuës aussi bien que sur les comètes d'étranges opinions; mais la plus probable est, que ce sont des torrens immenses d'exhalaisons et de vapeurs, que l'ardeur du Soleil fait sortir de leurs corps. La preuve la plus forte en est, qu'on ne voit ces queues aux comètes, que lorsqu'elles se sont approchées du Soleil, qu'elles croissent à mesure qu'elles s'en approchent, et qu'elles diminuent et se dissipent lorsqu'elles s'en éloignent.

Une comète (dit Mr. de Maupertuis ) accompagnée d'une queue peut passer si près de la Terre, que nous nous trouverions noyés dans ce torrent, qu'elle traîne avec elle, ou dans une atmosphère de même nature qui l'environne.

Newton, d'après la quantité d'expériences qu'il fit sur la chaleur des corps, ayant calculé le degré

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