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au même endroit que « c'est ce passage d'une lettre d'Young à M. Arago, en date du 29 avril 1818, qui contribua à le faire douter de l'existence des oscillations longitudinales. » Les oscillations ou vibrations perpendiculaires sont la conséquence naturelle de ce que nous pensons avoir rigoureusement démontré, que la matière est active et que l'attraction est une suite de cette activité, c'est-àdire qu'elle est une attraction effective, et non point une impulsion. Alors l'éther se trouvant sollicité par le soleil et par les planètes, pour ne parler que de notre système, éprouve une tension et par conséquent des vibrations perpendiculaires, s'il est ébranlé. Il éprouve aussi des vibrations longitudinales ou dans le sens du rayon, mais très-faibles comparativement aux autres. La même chose a lieu dans tous les fluides; mais les vibrations transversales dominent dans les fluides rares, déliés, tels que l'éther, et les vibrations longitudinales dans les fluides denses, grossiers, comme l'air. Fresnel n'avait point à douter de l'existence de celles-ci dans le fluide lumineux; il lui restait seulement d'y concevoir les vibrations transversales et de leur donner la prépondérance.

Sans en assigner la cause, M. Lamé confesse la possibilité de deux sortes d'ondes dans l'air et dans l'éther. «Il peut se faire qu'un trouble quelconque apporté dans l'équilibre d'une petite masse

d'air, détermine dans l'atmosphère les deux genres de vibrations qui viennent d'être définis; mais l'organe de l'ouïe, n'étant affecté que par le système d'ondes accompagné de dilatation et de condensation, reste sourd pour le second système, qui, s'il existe, doit correspondre à d'autres phénomènes que le son. Pareillement lorsque l'éther est agité près des sources lumineuses, il en résulte très-probablement les deux systèmes d'ondes; mais la rétine n'étant affectée que par celui des vibrations transversales, le premier, celui où l'éther éprouve des changements de densité, reste inaperçu, ou correspond à d'autres phénomènes que ceux de la lumière (1). » Ce n'est pas seulement près des sources lumineuses, comme le suppose l'auteur, c'est dans toutes les distances que se produisent les vibrations longitudinales.

Quant à la chaleur, « les ondes ne donnent pas, il est vrai, dit M. Lamé, un moyen aussi satisfaisant d'expliquer tous les faits; mais l'hypothèse de l'émission, quoique plus simple en apparence, est en contradiction manifeste avec plusieurs phénomènes importants, et ne paraît avoir aucune réalité (2). » Or, le système des ondes, qui promet d'expliquer la chaleur, se trouve également en

(1) Cours de phys., t. II, part. 1, p. 306.

(2) Ibid., t. I. p. 298.

germe dans Descartes. D'après lui (1), l'élément du feu est partout, et pour qu'il se produise, il suffit qu'il communique son agitation, ou, comme on dirait aujourd'hui, sa vibration, qui se propage en ondes. C'est en examinant comment le second élément, qui est celui de la lumière, peut être écarté, et le troisième prendre le cours du premier, qu'il explique les phénomènes de la chaleur (2). Cette nécessité d'écarter le second élément est d'autant moins fondée, que la science tend à établir que la lumière et le calorique sont dus à une même cause. Mais cette erreur ne détruit point la vérité de la théorie en soi. A l'article 107, il rend raison de la combustion sans flamme.

M. de la Rive a signalé une nouvelle propriété des fils métalliques transmettant les courants électriques, laquelle semble indiquer que ces courants sont dus à un système d'ondes. « En rapprochant, dit M. Lamé, ces phénomènes et ceux qu'a observés M. Savary, en étudiant la faculté d'aimantation des décharges électriques, on ne peut s'empêcher de penser que l'idée des ondes doive envahir un jour la théorie physique de l'électricité, et la ramener en partie aux mêmes principes

(1) Principes, part. iv, n. 80 et 81.

(2) Ibid., de 81 à 123.

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que la lumière et la chaleur rayonnante (1). : Voilà donc le système des ondes dominant la physique, s'appliquant au son, à la lumière, à la chaleur, à l'électricité, et dévoilant l'affinité de ceux de ces phénomènes qui appartiennent au même fluide.

(1) T. II, part., 11, p. 306.

CHAPITRE III.

Mouvement.

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La science du mouvement ne commence guère qu'avec la découverte faite par Galilée, et aussi par Descartes (1), de la loi du mouvement uniformément accéléré. Cette loi qui donne, d'un côté, comme cas particulier, la loi du mouvement uniforme, de l'autre, la loi, ou plutôt les innombrables lois du mouvement varié, est le fondement de la dynamique. Mais pour calculer avec elle toutes les espèces de mouvements, il fallait en connaître la nature, savoir que le mouvement droit est le primitif, et celui que prennent les corps abandonnés à eux-mêmes; que le mouve

(1) Voir, dans le chap. In de la troisième partie de cet ouvrage, le passage qui établit les droits de Descartes à l'invention, ainsi que la discussion au sujet de la loi même.

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