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attire comme l'aimant attire le fer (1); et Copernic affirmait que la gravité est un certain appétit naturel (2), des parties de la terre, par lequel elles s'unissent, ce qui lui donne la forme sphérique, qu'il en est de mème pour le soleil, la lune et les autres grands corps répanduș dans l'espace. Quelquefois Képler semblait parler comme Newton (3).

<< Toute substance corporelle, en tant que corporelle, est propre à rester en repos en tout lieu où elle serait solitaire, et hors de la sphère de vertu d'un autre corps, extra orbem virtutis.

« La gravité est une affection corporelle, réci proque entre deux corps de même espèce, qui les porte à se réunir, ainsi qu'on l'observe dans l'aimant; en sorte que la terre attire une pierre beaucoup plus que la pierre n'attire la terre.

Les graves, surtout si nous plaçons la terre au centre du monde, ne sont pas portés vers le centre

(1) Descartes, t. VII, p. 303.

(2) « Appetentiam quandam naturalem. » De revolutionibus orbium cœlestium, lib. I, cap. 9.

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(3) Omnis substantia corporea, quatenus corporea, apta nata est quiescere omni loco, in quo solitaria ponitur, extra orbem virtutis cognati corporis.

«Gravitas est affectio corporea, mutua inter cognata corpora ad unitionem seu conjunctionem (quo rerum ordine est et facultas magnetica), ut multo magis terra trahat lapidem, quam lapis petit terram.

«Gravia (si maxime terram in centro mundi collocemus) non feruntur ad

du monde, comme centre du monde, mais comme au centre d'un corps rond et de même nature, c'està-dire de la terre. Ainsi, quelque part que nous placions la terre, ou que nous la transportions, elle jouira toujours de la même faculté animale; partout les graves se porteront sur elle..

Și la terre n'était pas ronde, les graves ne se dirigeraient pas droit vers le centre, mais ils se dirigeraient vers des points divers.

<< Si deux pierres étaient placées en un lieu du monde, voisines l'une de l'autre, et hors de la sphère de vertu d'un troisième corps de même nature, ces deux pierres, comme deux corps magnétiques, se réuniraient au milieu de l'intervalle qui les sépare, l'une s'approchant vers l'autre en proportion de la masse de cette autre.

Si la lune et la terre n'étaient pas retenues par une force animale ou autre force équipollente, cha

centrum mundi, ut ad centrum mundi, sed ut ad centrum rotundi cognati corporis, telluris scilicet. Itaque ubicunque collocetur seu quocunque transportetur tellus facultate sua animali, semper ad illam feruntur gravia.

«Si terra non esset rotunda, gravia non undiquaque ferrentur recta ad medium terræ punctum, sed ferrentur ad puncta diversa a lateribus diversis.

« Si duo lapides in aliquo loco mundi collocarentur propinqui invicem, - extra orbem virtutis tertii cognati corporis; illi lapides ad similitudinem duorum magneticorum corporum coirent loco intermedio, quilibet accedens ad alterum tanto intervallo, quanta est alterius moles in comparatione. « Si luna et terra non retinerentur vi animali, aut alia aliqua. æquipol

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cune dans son propre circuit, la terre monterait vers la lune de de l'intervalle, la lune descendrait vers la terre des 53 parties restantes; et là elles se réuniraient, en les supposant toutes deux de même densité.

Si la terre cessait d'attirer ses eaux, toute la mer s'élèverait et se réunirait à la lune. La sphère de force tractoire de la lune s'étend jusqu'à la terre et entraîne les eaux vers la zone torride; en sorte qu'elles viennent à la rencontre de la lune, au point qui a la lune à son zénith. L'effet est peu sensible dans les mers fermées; il l'est beaucoup plus dans les mers d'une grande étendue, où le mouvement alternatif des eaux a plus de liberté. Il arrive de là, que les rivages des zones latérales restent à découvert ; la même chose a lieu dans les golfes qui communiquent avec l'Océan; quand les eaux de

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lenti, quælibet in suo circuitu; terra ascenderet ad lunam quinquagesima

quarta parte intervalli, luna descenderet ad terram quinquaginta tribus circiter partibus intervalli,: ibique jungerentur: posito tamen, quod substantia utriusque sit unius et ejusdem densitatis.

« Si terra cessaret attrahere ad se aquas suas ; aquæ marinæ omnes elevarentur, et in corpus lunæ influerent.

«< Orbis virtutis tractoriæ, quæ est in luna, porrigitur usque ad terras, et prolectat aquas sub Zonam Torridam, quippe in occursum suum quacunque in verticem loci incidit, insensibiliter in maribus inclusis, sensibiliter ibi ubi sunt latissimi alvei Oceani, aquisque spaciosa reciprocationis libertas. Quo facto nudantur littora zonarum et climatum lateralium, et si qua etiam sub torrida sinus efficiunt reductiores Oceani propinqui. Itaque aquis in latiori alveo Oceani assurgentibus, fieri potest, ut in an

l'Océan s'élèvent, il est possible que dans des golfes étroits, pourvu qu'ils ne soient pas trop étroitetement fermés, les eaux paraissent fuir en présence de la lune, elles s'abaissent à cause de la quantité d'eau qui en a été soustraite.

<«< La lune passe rapidement au zénith; les eaux ne peuvent la suivre aussi vite. Le flux se fait dans la zone torride vers l'occident, jusqu'à ce qu'il frappe contre le rivage opposé; là, il est courbé; la réunion des eaux se dissipe, quand la lune s'éloigne, parce qu'elles se trouvent délaissées par la force qui les mettait en mouvement; et la vitesse que les eaux gagnent, fait qu'elles sautent sur leurs rives et qu'elles les couvrent; cette vitesse, acquise en l'absence de la lune, en fait naître une autre, jusqu'à ce que la lune de retour, reprenne les rênes. Ainsi les rivages, également ouverts, sont remplis au même moment; ceux qui sont enfoncés

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gustioribus ejus sinubus, modo non nimis arcte conclusis, aquæ præsente luna etiam aufugere ab ca videantur: quippe subsidunt, foris subtracta copia aquarum.

«Celeriter vero luna verticem transvolante, cum aquæ tam celeriter sequi non possint, fluxus quidem fit Oceani sub Torrida in occidentem, quoad impingit ad contraria littora, curvaturque ab iis; dissolvitur vero discessu lunæ concilium aquarum seu exercitus qui est in itinere versus Torridam, quippe desertus a tractu, qui illum exciverat; impetuque capto, ut in vasis aquaticis, remeat et assultat ad littora sua, eaque operit : gignitque impetus iste per absentiam lunæ, impetum alium; donec luna rediens, frena impetus hujus recipiat, modereturque, et una cum suo motu circumagat. Ita littora æqualiter patentia iisdem horis implentur omnia; re

sont remplis plus tard et d'une manière variée, suivant les circonstances locales.

C'est là, pour le dire en passant, ce qui accumule les syrtes et les amas de sable; des îles naissent ou sont rongées; la terre molle et friable de l'Inde paraît avoir été rompue et creusée par le cours des eaux, aidé encore par un mouvement général de la terre; elle était une et continue depuis la Chersonèse d'or, vers l'orient et le midi; l'Océan, qui était derrière, entre la Chine et l'Amérique, s'est fait un passage; et les côtes des Moluques et des autres îles qui s'étendent dans la haute mer, nous déguisent un peu la vérité de ce fait, parce que le niveau des mers est baissé par cette invasion.

ductoria vero tardius; nonnulla diversis modis ob diversos Oceani aditus. «Hinc, ut obiter excurram, accumulantur syrtes, arcnarum cumuli: nascuntur aut eraduntur in verticosis anfractibus (ut pro sinu Mexicano) insulæ innumerabiles; videturque Indiarum mollis beata et friabilis terra hoc fluxu et eluvie æterna tandem esse perrupta atque perfossa, adjuvante terræ motu aliquo universali ; cum olim a Chersonneso aurea versus orientem et meridiem continua fuisse perhibeatur : jamque effuso Oceano, qui a tergo erat inter Sinas et Americam, littora illa Moluccarum aliarumque vicinaruni insularum in altum exporrecta, quippe subsidente maris superficie, fidem hujus rei opprimunt.

«Quin et Taprobane ex eo submersa videtur (ut quidem constat ex relatu Calecutientium, aliqua etiam ibi locorum submersa esse olim) Oceano Sinensi per effractas portas in Indicum infuso, ut hodie nihil de Taprobane extet, præter vertices montium, qui speciem exhibent insularum innumerabilium sub nomine Maldivarum. Nam ibi loci sitam fuisse olim Taprobanen, ex adverso scilicet ostiorum Indi et promontorii Corii, versus

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