Page images
PDF
EPUB

Lefranc, Histoire élémentaire et critique de la littérature française.

Paris 1840.

Lemercier, Cours analytique de littérature générale.

L'Herminier, La littérature révolutionnaire. Paris 1850.

Littré, E., Histoire de la langue française, ses origines, ses dévelop

pements, ses transformations.

Martin, Henri, Histoire de France.

Michiels, A., Histoire des idées littéraires en France au XIXe siècle

et de leur origine dans les siècles précédents.

Monnard, Chrestomathie des prosateurs français du XIVe au XVIe siècle avec une histoire abrégée de la langue française depuis son origine. Genève 1852.

Nisard, Histoire de la littérature française. 4 vol.

Planche, G., Portraits et critiques littéraires.

Les poètes français, recueil des chefs-d'oeuvre de la poésie française avec introduction de Ste-Beuve. 4 vol.

Portalis, Essai sur l'origine, l'histoire et le progrès de la littérature française et de la philosophie.

Quérard, La littérature contemporaine. La France littéraire.

Dictionnaire bibliographique des écrivains de 1700-1826. Rathery, Influence de l'Italie sur les lettres françaises depuis le XIIIe siècle jusqu'au règne de Louis XIV. Paris 1853.

Roche, A., Les poètes et les prosateurs français.

Roquefort, B. de, De l'État de la poésie française dans les XIIe et XIIIe siècles.

Sainte-Beuve, Portraits et critiques littéraires.

Saint-Marc-Girardin, Tableau historique de la littérature française au XVIe siècle. Cours de littérature dramatique. Sayous, A., Études littéraires sur les écrivains français de la réfor

mation.

Villemain, Tableau de la littérature au moyen âge. Tableau de la littérature au XVIIIe siècle.

Vinet, Chrestomathie française. Bâle.

LES ORIGINES.

§. 1.

Les premiers habitants de la Gaule étaient les Celtes. Pour bien comprendre l'histoire de la nation française il est essentiel de la considérer comme issue de la race celtique. Les Celtes apparaissent dans l'histoire comme un peuple hardi, entreprenant dont le génie n'est que mouvement et conquête. Courage, sympathie, jactance, esprit, curiosité, tels sont les traits principaux sous lesquels les auteurs anciens peignent les Gaulois. *) Ils avaient un langage rapide, concis dans les formes, prolixe dans son abondance et plein d'hyperboles. Avides de contes et de nouvelles, ils arrêtaient les voyageurs au passage et les forçaient à raconter. Une seconde race des habitants primitifs de la Gaule étaient les Ibères dont les restes survivent encore aujourd'hui dans la population basque. Ils couvraient de leurs tribus le midi de la Gaule jusqu'à la Garonne.

L'invasion romaine transforma presque complètement la Gaule: on sait que les Romains imposaient leur langue à tous les peuples vaincus et il est bien naturel que ce ne fut pas la langue savante, mais l'idiome vulgaire qui se substitua au celtique. Les classes supérieures de la population adoptèrent avec ardeur et succès les moeurs, la

*) Pleraque Gallia duas res industriosissime consequitur, rem militarem et argute loqui. Cato, Orig. II, fr. 43. Voyez aussi César, de B. G. III. 10, IV. 5, VII. 22. Strabo IV. 197. Diodor Sic. V, 22. Cassius Dio 67, 6.

civilisation, la langue, la littérature des vainqueurs; la vieille langue celtique ne vécut que dans les campagnes, la doctrine des druides se cacha dans les montagnes de l'Auvergne et dans la Bretagne. Cet état des choses dura trois siècles pendant lesquels l'histoire littéraire de la Gaule est celle de Rome. Arles, Marseille, Autun, Lyon etc. attiraient à leurs écoles florissantes des milliers d'écoliers de toutes les parties de l'empire; ils étudiaient sous les plus habiles maîtres l'éloquence, la poésie, la jurisprudence. Nous pouvons citer les noms les plus fameux parmi les savants Gaulois, comme DOMITIUS AFER, VALÉRIUS CATON, VARRON D'ATAX. Toutefois cette littérature quelque brillante qu'elle paraisse, n'en montre pas moins le déclin et la corruption de la société romaine qui imposait le joug aux nations vaincues : les artifices du langage y remplacent la simplicité sérieuse de la poésie et de l'éloquence. La dépopulation était effrayante, les arts déclinaient rapidement. Le peuple maudissait cette puissance romaine qui ne manifestait plus son action que par des rapines légales. Il tournait avec anxiété ses yeux vers le nord et invoquait de tous ses voeux les barbares, libérateurs terribles.

[ocr errors]

§. 2.

Les Francs étaient une des tribus du Nord qui brisèrent les barrières élevées autour d'elles par le génie puissant de Rome, renversèrent cet empire gigantesque et s'en partagèrent les débris. Il est évident que cette lutte si longue et si dramatique dut être un fait aussi inspirateur que le premier choc entre l'Asie et la Grèce dans les plaines de Troie. Les Achilles et les Hectors du Nord n'ont point manqué d'Homères, et l'érudition allemande a tiré de leur tombeau les chants qui animaient alors les combattants et exaltaient les vainqueurs; cette poésie née au sein des tempêtes et parmi les neiges des montagnes n'a point la noble et harmonieuse beauté des chants grecs; elle est âpre, violente, orageuse comme ces héros; mais elle a souvent une hauteur sublime et un caractère d'énergie que rien n'a égalé. Les poètes tirèrent de leurs harpes les accords qui ont retenti sans doute

dans les chants les plus anciens de la tribu franque et qui se sont conservés jusqu'à Charlemagne.

C'est à l'influence de ce génie septentrional qu'il faut rapporter ce qu'il y a tout à la fois d'énergique et d'abstrait, de mélancolique et de galant dans les premières poésies des conquérants de la Gaule. Car ces barbares si terribles sur le champ de bataille avaient souvent contemplé la nature aux bords de lacs immenses et sous un ciel de nuages, et ils rendaient aux femmes une sorte de culte transmis par leurs ancêtres. (Les prophétesses: Velleda etc.) Le christianisme fut un second élément poétique qui s'unit au premier et l'altéra sans l'effacer. En lui vinrent se fondre les couleurs brusques de la poésie septentrionale. Il en adoucit la violence sanguinaire, mais il lui conserva son génie de méditation et de galanterie.

Les dogmes chrétiens et les lois sociales de Rome, modifiées ellesmêmes sous Justinien par l'influence du christianisme, sanctionnèrent dans la suite l'état politique préexistant dans le nord, cet état qu'on a résumé en un seul mot, la féodalité, et qu'on a défini le dévouement libre envers un homme libre qui rend en échange de cette servitude volontaire une protection généreuse. L'idée germanique de la féauté était que la fidélité au suzerain est la première des vertus, comme la trahison du vassal est le premier des crimes. De la consécration de la féodalité par le christianisme naquit la chevalerie que les croisades portèrent à son plus haut point de développement. La lutte entre le christianisme et l'islamisme, en développant le génie féodal et chevaleresque, y ajouta en même temps de nouveaux éléments. La passion de voyages et d'aventureuses conquêtes, qui animait les croisés les jeta au milieu du merveilleux oriental, de la poésie arabe, non moins riche d'images, mais plus chaude, plus enivrante que celle du nord; une grande fusion s'opéra entre l'Asie et l'Europe.

§. 3.

D'une autre part le christianisme se servait rarement des idiomes populaires; il parlait grec et surtout latin; la langue latine familière d'ailleurs à la plus grande partie des peuples vaincus resta donc la langue du culte, de l'instruction et des affaires publiques. Des débris du celtique, la première langue des Gaulois qui en dépit des Romains vivait encore dans les campagnes, du latin qui s'était naturalisé dans

« PreviousContinue »